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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T01.djvu/524

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a dit l’habile profeffeur , par la fécondité & » la noblefle de fon ftyle, que par l’efprït & » la netteté qu’il mettoit dans fes ouvrages. » On y fent qu’une eau-forte très-avancée n’a v laiffé à faire au burin que ce qui doit rendre ai la pointe plus agréable & plus précieufe. » (Economie & variété de travaux , tailles fimx > pies , courtes , méplates & ferrées avec intelligence, aimable irrégularité, fuppreilion » générale de ces points qui, dans le périr , » détruifent l’effet 6c nuifent au goût, facilité j) de manœuvre, touche délicate & moè’lleufe , » tel eft le ftyle de le Clerc. Son entrée d’Alexandte dans Babylone , l’académie des » fciences , les figures de la bible , l’élévation » des pierres du fronton du Louvre, fon œuvre » entière préfentent des compofitions plus » grandes que le cuivre où elles font tracées. » Dans la belle manière de les rendre, l’artifte ne cède en rien à celle de les concevoir. <x

Les payfages , les fabriques , les eaux font traitées dans fes eftampes avec un goût exquis. Sa manière de draper eft fimpie Se belle ; les formes de fes figures font élégantes & correctes , les têtes nobles 3c caraclérifees ; quelques traits de pointe y indiquent l’expreflïon avec une fineffe exquife. Il s’étoit formé fur le Brun , & fembloit avoit eu pour maîtres l’antique & Raphaël. C’eft que la favante manière de le Brun, réduite à la proportion des ouvrages de le Clerc , perd ce qu’elle peut avoir de défectueux, & ne conferve plus que le grand ftyle de l’école romaine. La gravure de le Clerc étoit fou vent d’une feule taille ; ellen’avoit pas le charme de la pointe badine de la Belle , elle avoit la fage fermeté qui convenoit aux nobles conceptions qu’elle devoit rendre.

! Le Clerc avoit été d’abord ingénieur : il écoit 

favant en architecture, en mathématiques, en perfpeftive , Se fut profefièur de cette dernière îcience à l’académie royale de peinture de Paris.

(94) Adam Pérelle né à Paris en 1638, mort en 1695, célèbre par fes petits payfages louvent ornés de fabriques très-pittorefques , & gravés avec beaucoup de charme. Nicolas Pereiie a gravé quelquefois l’hiftoire, même d’après le Poufïin, mais d’une manière dure & fans accord. Ses travaux en ce genre reffëmblent à ceux de Michel Dorigny.

( 05 ) Charles Simonneau , né à Orléans en* 1639 , mort à Paris en 1728 , graveur d’hiftoire , de portraits Se du genre qu’on appelle vignettes , moins eftimable par cette variété de talens que parce qu’il avoit une manière de graver qui lui étoit propre , & qui ne manquoit ni d’agrémens ni d’efprit. Il faifoit beaucoup travailler la pointe fur les demi-teintes & fur les plans reculés, & réferyoit le burin pour les parties les SR A

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plus vigoureufes. Il étoit defïïnateur , Se a gravi plufieurs morceaux d’après lès propres compofitions.

(96) Louis Cha^stiilon né à Sainte Menehou , en Champagne, en 1639, mort à Paris en 1734. Il peignoit en émail & cultivoit en même temps la gravure. Il a donné en ce genre un grand nombre d’ouvrages d’après de grands maîtres. Ce n’eft affurément pas un graveur fans mérite, maison ne doit pas le donner pourmodèle. Il avançait beaucoup fes planches à l’eau-forte & favoit affez bien établir l’es ébauches ; mais il ne favoit ni les empâter avec douceur , ni leur donner un accord harmonieux , ni les terminer par des travaux aimables.

(97) Alexis Loir , né à Paris en 1640 , mort en 17 : 3 1 bon defïïnateur, graveur large, facile & expreffif, fâchant varier fa manière, fuivant le maître qu’il gravoit. Le mafTacre des Innocens d’après le Brun , & une deicente de croix d’après Jouvenet lui afturent un rang honorable entre les meilleurs graveurs françois. Il a aufïï gravé à l’eau-force ; mais fa gravure étoit trop quarrée pour ce genre tç fa pointe très-férieufe.

( 98 ) Gérard Lairessè, né à Liège en 1640, mort à Amfterdam en 1711 , a gravé un grand nombre de fes compofitions à l’eau-forte légèrement retouchée au burin. Elles plaifent par l’efprit & la variété de la compofition, quoique le défini en foit maniéré & peu correct ; , Se que la gravure en foit médiocrement agréable. {09) Valintin ie Feere de Bruxelles, travailioit vers 16S0. Il n’eft remarquable que pour avoir gravé à l’eau-forte un grand nombre. d’eftampes d’après Paul Veronèfe dont il ne fait pas ièntir la couleur. Indiquer feulement la compofition &c le trait des bons ouvrages de l’école romaine , c’eft beaucoup : ne donner que la compofition &c le trait des tableaux de l’école Vénitienne fans en indiquer la couleur , c’eft peu de chofe.

( ioa) François Bauduiîi, vivoit en même temps que les artiftes qui viennent de nous occuper. Il a gravé un grand nombre de tableaux de Vander-Meulen , & il mérite d’être étudié par la manière dont il a rendu le feuille des arbres. On ne condamnera pas les amateurs de délirer à préfent un travail plus propre Se plus foigné ; mais Bauduin pourrait du moins être imité pour le trait & la préparation des travaux dans la partie où il excelloit : eu plutôt les graveurs qui fe deftinent au payfage , devroient commencer par deffiner des arbres d’après les peintres qui les ont traités grandement, & enfuite d’après nature. Il eft trop aifé de s’appercevoir que les graveurs modernes pafTent en France de la vignette au payfage fans aucune préparation intermédiaire. Nous avons eu dans ces derniers temps des £W6jf/v oui ont bien