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ténèbres dont s’enveloppoient plusieurs possesseurs de remèdes secrets, qui, sans répondre aux promesses fastueuses de leurs Auteurs, peuvent dans quelques circonstances être d’un usage utile. Le Gouvernement en a fait connoître plusieurs, en différens pays, & principalement en France. La publication du Dictionnaire de Chimie de Al. Macquer, de la Pharmacie de M. Baumé, des Pharmacopées de MM. Triller, Vitet & Lewis ; enfin la traducion de celle de Londres, enrichie des notes du docteur Pemberton & du Traducteur M***, ont multiplié les sources où le Medecin, le Chirurgien, & le Pharmacien peuvent puiser de nouvelles connoissances ; & le Public, dont l’intérêt seul guida la plume des rédacteurs de cette nouvelle Encyclopédie, a droit d’attendre d’eux qu’ils ne s’arrêtent qu’aux bornes où l’art s’est arrê.é lui- même à l’époque où ils écrivent.

Ce point de vue, sous lequel nous avons considére & le travail de nos prédécesseurs, & les obligations des nouveaux rédacteurs, doit faire sentir & l’étendue des obligations que nous nous inrposons, & les avantages que procureront nos efforts, s’ils sont aussi heureux qu’ils seront ardens.

Nous nous proposons, non seulement de donner une nomenclature exacte de tous les termes qui composent l’espèce de langue particulière à l’art pharmaceutique, une exposition de ses principes, une énumération de toutes les compositions imaginées jusqu’à présent, une histoire des procédés a suivre, & une description des résultats ; mais encore de motiver la proscription des compositions marquées du sceau de la réprobation ; de faire connoître les propriétés médicinales de celles qu’il est important de se procurer, & désigner les doses sous lesquelles on doit les prescrire.

Le désir de ne rien oublier d’essentiel, & d’éviter les redites, nous a engagé à classer les différentes opérations pharmaceutiques sous leurs noms propres ; à diviser chaque classe en sections relatives à la simplicité, ou à la composition des préparations, à la nature, à l’état des menstrues ou des excipiens à employer, ou des procédés à suivre, & à sous-diviser chaque section, quelquefois par des caractères pris de la consistance des résultats, presque toujours par leurs qualités médicinales.

Dans chaque division, nous donnerons les définitions génériques, nous décrirons les procédés à suivre, & sous chacune seront rangées les espèces avec leurs caractères propres, les signes capables d’en faire connoître la bonté, l’altération, soit par vètusté, soit par sophistication, & leur propriété médicinale, relativement à leur dose, qui seront désignées avec leur rapport aux différens âges.

Parmi ces espèces, seront nécessairement placés


les produits médicinaux des opérations chimiques, & les préparations des substances des trois régnes. Mais à l’egard de celles-ci, nous nous bornerons à déterminer les caractères auxquels on pourra reconnoître si elles méritent de la confiance, & à fixer les doses auxquelles on doit les employer, & nous renverrons aux différens articles d’Histoire Naturelle & de Matière médicale, où ces substances auront été décrites.

Nous en userons de même pour les produits des opérations chimiques ; & par l’exécution de ce plan, les Auteurs des parties relatives à la Médecine pratique & à l’Histoire Naturelle, pourront se dispenser d’entrer dans aucun détail sur les doses des remèdes, sur leurs propriétés, & sur la manière de les employer.

Le travail d’Hoffman, de Venel, de le Roi, sur-tout celui de MM. Bergman, du Chanoi, Blak, Lavoisier, fournira des articles absolument neufs sur la préparation des eaux minérales artificielles ; & ces articles, rapprochés de ceux de Chimie, dans lesquels les principes de ces préparations seront développés, donneront sur cet objet toutes les lumières qu’on doit désirer.

Quoique les compositions magistrales varient suivant les indications à remplir & les connoissances des Praticiens, elles sont, de même que les officinales, soumises à des procédés relatifs à la nature des drogues qui entrent dans leur préparation, & elles seront traitées suivant le même plan dont nous avons tâché de donner une idée.

A tous ces détails, dont l’exposition de notre plan doit faire concevoir l’étendue, nous en réunirons dont nous avons plus d’une fois senti l’importance, & que MM. Baumé, Lewis, Bergman, &c., nous ont mis dans le cas de présenter. Ce sont des tables où seront indiquées les drogues que l’on peut substituer les unes aux autres dans les compositions officinales ou magistrales ; les doses sous lesquelles chaque drogue, du genre des héroïques, se trouve dans une quantité donnée de chacune de ces compositions ; la quantité des différens acides nécessaires pour saturer les différens alkalis & les différentes terres solubles ; enfin celle du gaz qui s’échappe de ces substances pendant l’effervescence qui accompagne la combinaison de celles qui ne sont pas dans un état de causticité.

Un tableau général du plan que nous aurons suivi, en terminant tout ce que nous aurons cru devoir donner sur la Pharmacie, mettra dans le cas d’étudier cet art avec méthode, en indiquant les articles qu’il faut consulter pour s’élever, par la connoissance des principes & des opérations les plus simples, à celle des procédés les plus compliqués.