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ji 4 MIL fendoit les genoux : elle recrouvroit l’extrêmité inférieure des cuissarts & l’extrêmité supérieure des bottines.

GORGÉRIN : je donne ce nom à une pièce de métal qui garnissoit la cuirasse vers le haut de la poitrine.

HACHES . Elles ont été longtems au nombre des armes offensives. Il y avoit des doubles haches.

HASTA, longue pique armée de fer. Les soldats qui la portoient se nommoient hastati.

INFANTERIE . Arrien en distingue trois sortes. L’infanterie pesamment armée qui a la cuirasse, l’écu, le coutelas, la longue lance : l’infanterie légère qui n’a ni écu, ni bottines, ni casques, & qui combat en lançant des traits, comme flêches, traits, pierres jettées à la fronde ou à la main : la moyenne qui porte le petit bouclier nommée pelta, & qui est elle-même nommée peltaste. Ses armes offensives sont celles que les Romains nommoient veruta & les grecs acontia. Elle a d’ailleurs, comme l’infanterie pesante, le casque, & les bottines, elle a aussi des cuirasses d’écailles ou d’anneaux.

Polybe, qui parle spécialement de l’infanterie romaine, n’en distingue que deux ; celles des plus jeunessoldats, & l’autre composée de guerriers qui ont acquis toute leur force. La première portoit le bouclier nommé parma. Elle avoit pour arme offensive le pilum. La seconde avoit ce qu’on appeloit l’armure par excellence, armatura. Elle consistoit dans le grand bouclier, nommé scutum, dans l’épée d’espagne, la sorte de javelot nommé verutum, le casque, la bottine, la lorica & le cordituum. On peut voir tous ces mots dans leur ordre alphabéthique.

JUPPE . Nous appellons ainsi, faute d’autre mot, une sorte de juppe courte ressemblante à un tablier de nos brasseurs, ou à la trousse des coureurs, qui étoit attachée au bas de la cuirasse. Elle représentoit la partie inférieure d’une tunique que la cuirasse étoit censée recouvrir, & descendoit tout au plus jusqu’au dessus des genoux.

LABARUM, enseigne faite en forme de bannière.

LACERNE . Grand manteau assez ample pour être revétu par dessus toutes les armes. Il étoit particulier aux Romains.

LAMBREQUINS . C’étoit des bandes attachées au bas de la cuirasse & qui tomboient sur la sorte de juppe, que, dans le costume du théâtre, nous nommons tonnelet. Les lambrequins étoient ornés de broderie, de plaques de métaux, de franges ; quelquefois même ils étoient doubles. Les plus illustres Romains, moins fastueux que les grecs dans leurs armes, avoient souvent des cuirasses sans lambrequins.

LANCEA . Ce n’étoit pas notre lance, qui seroit plutôt l’hasta des romains. La lancea avoit au milieu une courroie qui aidoit à la lancer, & servoit à la retirer.

LICTEURS . Nous copierons encore ici Dandré Bardon. Les licteurs étoient, dit-il, des gardes qui marchoient devant les magistrats supérieurs pour faire ranger le peuple. Ils portoient des haches enveloppées dans des faisceaux de baguettes, différemment caractérisés suivant la dignité de l’officier qu’ils précédoient. Leur vêtement étoit à-peu-près le même que celui des soldats. Ils avoient le corselet, comme eux ; Ils portoient quelquefois la lacerne. D’autres fois cependant ils étoient très pauvrement ajustés ; ayant la moitié du corps & les bras nuds, sur-tout lorsqu’ils avoient quelqu’exécution à faire ; car ils servoient de bourreaux, toujours prêts à délier leurs faisceaux pour frapper de verges ou décapiter les coupables. Les licteurs qui devoient accompagner un triomphateur, montoient à cheval le jour de la cérémonie, marchoient à sa suite ajustés du corselet du casque, de l’épée, du bouclier, & portant devant eux le signe de leur profession posé debout sur le cheval ; le fer de la hache penchoit en avant. Les faisceaux qu’on n’accordoit que par honneur aux flamines de Jupiter & aux vestales, n’étoient composés que de baguettes. Ceux qui étoient portés devant les juges civils ou militaires, ayant droit de vie & de mort sur les coupables, étoient distingués par le fer de la hache que les baguettes enveloppoient. Les faisceaux des consuls avoient une pointe d’acier ; ceux des rois de Rome, étoient surmontés d’un fer de hallebarde où étoit un crochet derrière le tranchant. Ceux que le sénat décernoit aux héros victorieux, étoient entrelacés de branches de laurier : on les conservoit précieusement dans les familles, comme la distinction la plus honorable dont la république pût illustrer un guerrier ; mais il ne leur étoit pas permis de s’en décorer en public. A l’égard des faisceaux ordinaires, qui servoient à punir les coupables, les uns n’étoient que de petits fagots de houssines propres à la fustigation ; les autres un tas de baguettes, qui entouroit la hache destinée à décapiter.

Sous les empereurs, on regarda comme une ignominie, digne des criminels obscurs, d’avoir