Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T01.djvu/730

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PAR reille à toutes les conversations qu’il croit capables de lui procurer quelques découvertes. S’il a des témoins, il s’écarte, & tâche de paroître ne pas écouter.

La clèmence ne peut devenir visible, que lorsque l’air aimable de la bonté est accompagné de l’expression de la supériorité, qui descendant, pour ainsi dire, du haut de sa grandeur, permet à l’autre sentiment de se développer.

L’espérance, qui ne voit le bonheur que dans l’avenir, n’est jamais entièrement dégagée de crainte : elle ne pourra dons se peindre sur le visage, que par l’expression du desir avec un mêlange de crainte & de joie.

Le reste de l’ouvrage de M. Enghel n’est point applicable aux arts qui nous occupent : D’ailleurs il suffit d’avertir les artistes de l’attention qu’ils doivent donner à la pantomime : c’est dans une observation assidue de la nature qu’ils en apprendront toutes les nuances. (Article extrait des Idées sur le geste, par M. ENGHEL.)

PAPILLOTER : (V. n.) On dit qu’un tableau papillote quand les lumières, au lieu d’y être établies par grandes masses, y sont dispersées par petites parties, & sont à peuprès l’effet que produisent sur la tête des papillotes qu’on peut compter une à une. L’œil qui cherche toujours ou le repos, on un seul objet d’attention, est fatigué de tant de petites lumières, qui l’appellent de tous les côtés à la fois. Le papillotage en peinture est opposé à l’accord, à l’harmonie. La sculpture peut aussi papilloter, quand elle offre trop de petites parties qui reçoivent des lumières étroites & portant de petites ombres. Comme les dessins ombrés & terminés, & les estampes sont des ouvrages de peinture monochrome, ou d’une seule couleur, ils peuvent papilloter comme les tableaux.

PARLANT . (Part.) On dit qu’un portrait est parlant quand il est d’une ressemblance frappante. Cette expression étoit en usage chez les Grecs dès le temps d’Anacréon ; il dit à un portrait peint à l’encaustique : cire, tu vas parler.

Un portrait qui offre une ressemblance grossière, & qui n’est, pour parler le langage des atteliers, qu’une mauvaise charge, est souvent ce que le vulgaire apelle un portrait parlant. Cependant loin de parler, il n’a pas même l’aparence de vivre. Un portrait ne sera parlant, aux yeux des connoisseurs, que lorsqu’il sera fait artistement, que lorsque l’expression l’animera d’un esprit de vie. L’expression est, dans tous les genres, la première partie de l’art, puisque c’est par elle seule que la toile ou le marbre respito


PARTIE . (subst. fem.) Dans le dessin, on entend souvent par ce mot les différentes patries du corps humain. Quand on dit qu’il faut soigner les parties, on veut faire entendre qu’il faut bien étudier & tâcher de rendre avec précision les bras, les jambes, les extremités &c. Il ne sufit pas de donner une idée vraisemblable du tout ensemble, on doit encore rendre avec exactitude les différentes parties.

On se sert aussi du mot parties pour désigner les différentes divisions de l’art de peindre. Ces principales parties sont 1º. la composition, qui embrasse l’invention, la disposition, l’ordonnance, & qui comprend aussi l’agencement de chaque objet en particulier. 2º. le dessin qui, dans sa signification la plus stricte, ne comprend que ce qui concerne les formes, & qui, ainsi restreint, est encore d’une immense étendue & d’une extrême difficulté. 3º. Le clair-obscur qui donne le relief aux objets, qui les détache les uns des autres & qui comprend tous les effets qu’operent dans la nature la lumière & sa privation. 4°. La couleur qui exprime l’apparence des objets ; car ils ne se montrent à nos yeux que colorés. 5°. L’expression par qui tout reçoit le mouvement qui lui convient. Ces parties sont essentielles à l’art de peindre. L’art ne peut exister sans la composition, puisqu’il ne peut opérer sans la composition. Il ne peut exister sans le dessin, puisqu’il ne peut opérer que sur les formes, Il ne peur exister sans le clair-obscur, puisque les objets ne se distinguent à nos regards, que parce qu’ils se détachent les uns des autres. Il se réduiroit au camayeu s’il négligeoit la couleur qui rend seule l’apparence naturelle des objets. Il ne produiroit aucune imitation du vrai, s’il étoit privé de l’expression.

L’art ne peut donc exister dans sa plénitude que par la réunion de ces différentes parties : cependant aucun artiste ne peut les réunir toutes au plus haut degré de perfection : on peut donc encore demander lesquelles de ces parties doivent mériter la préférence.

Il semble que le sujet soumis à l’art de peindre étant les formes, c’est le talent de représenter ces formes qui en est la première partie : & que les formes étant fausses & à contre-sens si elles ne s’accordent pas avec le mouvement qu’elles doivent avoir dans l’action supposée, l’expression obtient le second rang. Cette opinion semble être adoptée par les meilleurs juges de l’art, puisqu’ils accordent une grande estime à des dessins au simple trait, quand les formes y sont purement & savament rendues, & que l’expression en et juste. On pourroit ajouter que si les formes ont le premier rang dans l’ordre naturel, l’expression obtient ce rang dans l’ordre de prééminence, puisqu’elle