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succès. Lorsque je les trouverai opposés, j’exposerai, avec impartialité, leurs raisons ; &, s’il y en a de nouvelles qui se présentent à moi de part ou d’autre, je les y joindrai.

Il n’y aura donc rien, pour ainsi dire, qui m’appartienne en cet ouvrage, si ce n’est l’ordre & la généralisation des principes. Je porterai celle-ci aussi loin qu’il me sera possible, parce que je la regarde comme le plus puissant moyen de faciliter l’acquisition & l’application de la théorie. Je joindrai à chaque article principal les titres des ouvrages qui en ont traité expressément, afin que les Militaires studieux puissent y recourir pour une instruction plus étendue, & se former, s’ils de désirent, une bibliothèque militaire.

ARTILLERIE.

L’ARTILLERIE occupe une place considérable dans le systême de l’Art Militaire : j’exposerai toutes les parties qui la composent ; j’en ferai l’histoire depuis son origine jusqu’à nos jours ; je parlerai du point de perfection où son mécanisme a été porté dans ces derniers temps ; des progrès qui restent à faire à plusieurs de ses parties ; des ouvrages & des auteurs qui ont traité de l’artillerie en France, en Angleterre, en Italie. L’histoire du corps des troupes affecté à son service, l’état de ses grands maîtres, la formation de ses écoles, la perfection dont ils sont susceptibles, l’étendue des connoissances nécessaires aux officiers d’Artillerie entreront dans mon plan ; & tous ces objets seront chacun traités à leur article. Tout ce qui concerne la poudre, le canon, le mortier, l’obusier, le pierrier, les affûts, formeront aussi autant d’articles particuliers, où tous ces objets seront discutés dans le plus grand détail. Je traiterai pareillement de tout ce qui concerne l’Artillerie de siége & de bataille ; des batteries & de leur construction ; des armemens des pièces d’artillerie, de la tactique élémentaire & générale de l’Artillerie ; des caissons & chariots en usage ; des artifices & de leurs détails ; de la fonderie, & de tout ce qui y a rapport ; de la fabrication des fusils & armes blanches ; des mines, de leur invention & de leur usage ; de la sape ; des équipages d’artillerie & du parc ; l’approvisionnement des places ; de l’arsenal ; des places d’armes ; d’un nouveau plan d’un arsenal, accompagné de toutes les usines qui seroient nécessaires à un grand établissement en ce genre ; des ponts militaires, & de tout ce qui leur est relatif. Plusieurs objets de l’Artillerie ayant excité de grandes discussions, j’exposerai, avec la plus exacte impartialité, les opinions des deux parties, & je n’y ajouterai la mienne qu’avec les réserves & les ménagemens qu’exigent des objets aussi importans. Des tableaux analytiques embrasseront toutes les parties de cette science, & en présenteront l’ensemble, ainsi que la réunion de tous les mots particuliers, à l’article général auquel ils ont rapport.

Plusieurs Officiers de distinction ont donné, dans l’Encyclopédie & dans son supplément, des articles essentiels & bien faits, sur l’Art militaire, le Génie ([1]), & l’Artillerie ; on les conservera en entier, avec leurs noms ; & si on se permet d’y toucher, on ne le fera que dans des vues qu’eux-mêmes ne pourroient pas désapprouver.

MANÉGE ET ESCRIME.

Les Arts académiques, c’est-à-dire, du manège & de l’escrime, & celui de nager, entrent nécessairement dans le systême de l’Art militaire. Mais comme ils n’intéressent pas également tous ceux qui l’exercent, on a cru plus commode pour le public de réunir ces trois parties en un dictionnaire particulier des Arts académiques, qui sera imprimé à la suite du dictionnaire militaire.

Les militaires, & en général tous ceux qui s’occupent des arts & des connoissances qu’embrasse le plan de cet ouvrage, relativement à la théorie ou à l’histoire militaire, sont priés de concourir par leurs secours & leurs lumières à lui donner plus de perfection. S’ils veulent bien y contribuer par des mémoires, par des additions, par des réflexions critiques sur les articles contenus dans l’Encyclopédie & les supplémens, ou même par la communication de mémoires historiques, ou d’ouvrages publiés en pays étrangers, & peu connus en France ; ils sont priés de les faire parvenir à M. Panckoucke, rue des Poitevins, ou à M. de Kéralio, qui se fera un plaisir de les nommer, & de rendre à leur zèle & à leurs talens toute la justice qui leur sera due.

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[XXV.] DICTIONNAIRE DES BEAUX-ARTS ; par M. l’Abbé ARNAUD, de l’Académie Françoise, & de celle des Inscriptions & Belles-Lettres ; & M. SUARD, de l’Académie Françoise, un volume in-4°.

On a beaucoup écrit sur les Beaux-Arts, & personne encore ne les a définis d’une manière précise & satisfaisante. Chez les Grecs & chez les Romains, ces Arts tirèrent leur dénomination du premier & du plus grand de tous les biens, la liberté. Ils furent appelés libéraux, parce

  1. (1) M. Potot de Montbeillard, lieutenant-colonel d'Artillerie, est l'auteur de presque tous les articles d'Artillerie dans les supplémens.
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