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uns de tes tableaux. F. Bartolozzi a gravé d’après lui Sainte Justine mourante, & Vénus caressant l’Amour. Les quatre grandes estampes gravées d’après ce peintre par). Beauvarlet sont généralement connues ; elles représentent l’enlévement d’Europe, celui des Sabines, le jugement de Paris, Acis & Galatée.

(212) Les Vanden Velde appartiennent tous à l’école Hollandoise. Nous les réunirons en un seul article, quoiqu’il ne soit pas certain que l’un d’eux appartienne à la même famille que les autres.

Isaïe Vanden Velde, étoit Hollandois, mais on ne sait ni en quelle année, ni en quelle ville il a pris naissance. On ignore aussi l’année & le lieu de sa mort. Il peignoit des batailles & des attaques de voleurs, & donnoit à ses figures le costume Espagnol.

Guillaume Vanden Velde naquit à Leyde en 1610. On soupçonne qu’il est frère d’Isaïe. Il fit encore jeune des voyages maritimes, & s’acquit de la réputation par des dessins à la plume sur papier blanc qui représentoient des vaisseaux, des marines, des actions navales. Quelquefois il a dessiné sur des toiles imprimées en blanc, ou sur des papiers collés sur toile. On ne peut manier la plume avec plus d’art, d’intelligence & de facilité. Les États de Hollande lui firent équipper une frégate légère avec ordre au commandant de se transporter où le dessinateur lui ordonneroit. C’étoit ainsi que, présent aux batailles navales, exposé lui-même aux dangers des combattans, il représentoit avec facilité toutes leurs manœuvres, toutes leurs évolutions & les mouvemens des deux flottes. On dit que les dessins furent très utiles aux États & les éclairèrent sur les opérations & la conduite de leurs officiers. Vanden Velde fut ensuite appelle au service de la Cour de Londres, & il a fait pour elle un grand nombre de dessins. Il est mort à Londres en 1693, âgé de quarte-vingt-trois ans. Il essaya de peindre dans sa vieillesse, & ne put y réussir.

Jean Vanden Velde, est regardé comme un frère d’Isaïe & de Guillaume. On ne sait ni l’année de sa naissance ni celle de sa mort. Il étoit dessinateur & graveur, & traitoit le paysage & des sujets de la vie privée. Il a aussi gravé des portraits. Son œuvre est nombreuse & très estimée.

Guillaume Vanden Velde est surnommé le jeune, pour le distinguer de l’autre Guillaume, son père. Il naquit à Amsterdam en 1633, reçut de son père les premiers principes du dessin, & fut ensuite placé chez un peintre de marine, estimé. Ses progrès furent rapides ; appelle à Londres, il fut pensionné de Charles II, & les Anglois enviant à la Hollande


les premiers tableaux de ce peintre, firent acheter à un haut prix tous ceux qui furent mis en vente.

Vanden Velde acquit une fortune considérable & la réputation du premier peintre dans son genre. « On estime, dit M. Descamps, le transparent de sa couleur qui est dorée & vigoureuse ; ses vaisseaux sont dessinés avec précision, & ses petites figures touchées avec esprit. Il revoit surtout représenter l’agitation des vagues & leurs brisemens : ses ciels sont clairs, & ses nuages très variés semblent passer en l’air. » Il mourut à Londres en 1707, âgé de soixante & quatorze ans.

Andrien Vanden Velde naquit à Amsterdam en 1639. Il est douteux qu’il fût parent des quatre autres, mais il est certain qu’il n’étoit pas fils d’un artiste. Dès son enfance, & sans avoir eut de maître, il dessinoit avec intelligence des animaux. Wynants bon paysagiste, le prit dans son école, &, dans son élève, il trouva bientôt un maître. Il est vrai que l’élève prenoit bien moins de leçons de son maître que de la nature. Au lieu de se rendre assidu à l’école, il passoit des journées entières à faires des études dans la campagne.

Il se fit bientôt une grande réputation comme paysagiste ; mais il étonna la Hollande, quand elle le vit décorer de tableaux d’histoire les églises catholiques. On estime surtout de lui une descente de croix, & l’on peut croire qu’il auroit eu de grands succès dans le premier des genres, s’il n’avoit préféré de retourner à celui qui l’avoit fait connoître.

« Le mérite des paysages de Vanden Velde, dit M. Descamps, consiste en une couleur excellente, en une expression vive, par laquelle il rendoit les effets aussi frappans que singuliers qu’il saisissoit ingénieusement dans la nature. Ses ciels pétillans brillent à travers les arbres ; sa touche est franche & termine les formes avec finesse ; son feuillé est pointu & d’un grand travail. Il régne un flou & une chaleur rare dans tous ses tableaux, & c’est peut-être dans cette partie qu’il n’a point été surpasse. Ses figures sont bien dessinées ; il n’y a rien à desirer pour la correction des chevaux, des chêvres & des moutons ; ils sont coloriés avec beaucoup de vérité ; ils répandent de la gaité, du mouvement & de la vie dans tout ce que nous avons de lui. Des ouvrages d’un si beau fini & si nombreux, font juger, par le peu de temps que l’artiste a vécu, de l’assiduité & de la vivacité avec lesquelles il travailloit. »

Cet habile peintre est mort en 1672, vers l’âge de trente-trois ans.

Il a gravé lui-même plusieurs pièces à l’eau-forte. Le Bas a gravé d’après lui le point du jour, & une petite marine ; Aliamet, les amu-


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