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pkr fon protefteur. Il eut pour maître un artîfte nommé Cofter qui ne peignoit que des oifeaux, & il furpafla bientôt Ibn maître. 11 a fur-tou : traité de petits fujets -, & fcn bon goût les lui faifait toujours choifir agréables. 11 aimoit de préférence à repréfenter des traits de l’hiftoire ■Romaine & de la fable. Le befoin de Ibutenir une famille nombreufe l’obligea à faire le portrait, mais il y joignoit des figures épifodiques qui en dilTipoient la froideur. » Sa touche eft : » moëlleufe & fondue , dit M. Defcamps ; fa » couleur naturelle & dorée : il a furpaffé les » peintres de fon pays dans l’imitation des « étoffes , & fur-tout du fatin blanc ; il en a » fi bien rendu le luifanc & les tons argentitis » qu’on croit le toucher, & qu’on eft fiirpris » de l’illufion. Ses figures ont de lafimplicité, » fouvent de la grâce , & toujours une exprelTioR naturelle. Il peignoir très-bien les » fruits , les animaux , les fleurs ; il y en a » dans prefque fous fes tableaux. Ses ouvrages » ont en général le mérite d’une grande intelliE ; ence du clair-obicar. ». Il a faiî des portraits en grand, mais qui font i^nférieurs à fes ouvrages en petit. li eft mort à la Haye en 1684, âgé de quarante-îinq ans.

Il y a deux tableaux de co peintre au cabinet du roi, & fix au Palais-Royai. L’eftampe repréfemant la mort de Cléopatre, gravée d’après Netfcher par J. G. Wille , eft généralement connue.

Théodore Netscher fils de Gafpard, né àBordeaux en 1661, s’eft diftingué dans le genre du portrait, 8c eft mort à Hulft , en 17 :^2 , âgé de foixante & onze ans.

Constantin NETscHER,auiri fiis de Gafpard, n’atteignit pas au talent de fon père ; mais comme il avoir l’art de flater les portraits des femmes, il eut de grands fuccès. Il étoit né en 1670, Si il eft mort 1722, âgé chiquante-deux ( 227) Jean-Baptiste Gauli, dit JBaccici, & : que les François nomment le Bachiche , de l’école Génoife , naquit à Gênes dans la pauvreté en 1639, & refla de bonne-heure orphe. lin’. Elève du Borgozoni , & fans reiïburce dans fa patrie , il obtint le pafTage fur une galère , fe rendit à Rome, y travailla quelque temps pour un marchand de tableaux , & eut le bonheur d’ê.re connu du Bernin & de s’en faire aimer. C-’étoit la route de la fortune. Le Bernin dirpof.iit de tous les grands ouvrages ; il lui en procura, & lui fit même obtenir plufieurs fois la préférence fur Carie Maratte & Ciro Ferri. La grande coupole du Jéfus , l’églife d s Jéfuiîcs , & plufieurs autres plafonHs lirent une grande réputation au Bachiche. Il eut pour pro’.efteurs tous les papes qui régnèrent pendant fa vie ; les beaux jours de l’art étoient VTLl tu

paires , & : îl faut convenir que , pour fon temps , le Bachiche méritoit la gloire dont il jouiffoit. Il avoir l’imagination ardente , %c imprimoit à fes figures beaucoup de mouvement, & fouvent même une attion exagérée ; fa couleur étoit impolânte, fon pinceau brillant & facile, & il donnoit un grand efcet & un relief furprenant à fes ouvrages. Dans les temps oii il étoit permis d’être févère , on auroit trouvé que ce que l’on qualifioit en lui de génie , n’étoic que la forgue d’un efprit bizarre, que fes inventions étoient trop peu rc’fléchies, & fes fujets trop peu rendus -, que s’il étonnoit par la hardiefle des raccourcis , il n’étoit ni correct dans le deffin du nud, ni favant dans l’art do drap :r ; qu’il étoit manière dansfacompofirion , dans fon deffin, dans fes draoeries , Se que fa couleur même, toute féduifante qu’elle eft , n’cft cependant qu’une manière faufîe dans laquelle domine un ton jaune qui répand fur le tout - enfemble plutôt vine monotonie vicieufe qu’une véri :ab !e harmonie. Cstartifte, fort eftimabie , malgré le : cenfures qu’il m. ;ri :e , eii mort à Rome ea 1705 , âgé de fcixan :e & dix ans.

Le roi a de ce maître une prédication de Saint-Jean , qui a été gravée par Lépicié. ( 228 ) Abraham Genoels , de l’écoîe Flamande , né à Anvers en 1640 , peignit d’abord le portrait, fe livra enfuite au payfage ; trai-.a ce genre en grand , & s’y fit une réputation méritée. Il vint à Paris, y eut de l’occupation, & fut eftimé de Lebrun , qu’il aida dans les fonds des batailles d’Alexandre. Il fit enfaite le voyage de R.ome , & retourna jouir dans fa patrie du fruit de fes études. Ses compcfitions joignent au génie de l’invention le mérite de la vérité , fa touche eft variée fuivant la diverfiié des objets ; avec un caractère qui lui étoir propre, il n’avoit pas de manière. Il eft mort fort avancé en âge.

Il a gravé lui-même quelques uns de fes payfages à l’eau-forte ; d’autres ont été gravés par Bauduin.

(219) Pierre Vak Slingelandt, de l’é-, cole I-ioUandoife ^ né à Leyde en 1640, fut élève de Gér.ad Douw qu’il imita, & dont il furpaffa l’exceiîive patience. On dit qu’il employa troi^ années entières à peindre en petit un tableau de famille , & qu’un rabat de dentelle lui conta tout un mois de travail. S’il repréfentoit un animal , on en diftinguoit les poils ; s’il pe’gnoit un bonnet tricoté , on en comptoit les mailles. Ses ouvrages froids & peines ont rrouvé des admirateurs & en trouvent encore. Sa couleur eft bonne, fes attitudes ont de la roidear, fon deflin manque de goût. Il yécuc