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teur de M. Amelot , l’accompagna dans fa i légation a Venife , en qualité de lecrétaire | d’ambaflade , & fut enfuite chargé par le mi- , niflère de pliifieurs commifficns importantes. Nous n’avons cas cru devoir l’oublier Ici , pirce qu’il a bien mérité des amateurs de l’art, & même des artiftes , par fes ouvrages fur la peinture. Si toutes fes opinions , tous fes jugemens ne doivent pas être admis comme des principes rigoureux , on auroit tort de lui en faire un reproche , puifque ce reproche pourroit tomber aufli fur les artiftes les plus célèbres qui ont écrit de l’art. On peut dire que tous en général , fuirant leur inclination , ont trop donné une eftime exclufiye à leur partie favorite : celle de de Piies étoit la couleur. Il efl mort à Paris en 1709 , à l’ûge de foixante & quatorze ans.

Le portrait de Roger de Piles , peint par lui-même , a été gravé par B. Picart-, celui de .Boileau par Drevet , père ; celui de Ménage , par Van Schuppen.

( azo ) Jean Stéïn , de l’école Hollandoife , élève de Van Goyen , naquit à Leyde .en 1656 , il a fouvent répréfencé des mœurs baffes 8c crapuleufes comme les Tiennes , des buveurs s’enivrant dans des tabagies -. mais il b’eft diftin- .’gué par la beauté de la couleur, la vie qu’il donnoit à fes figures , la fidelle imitation du vrai. Il a aufli traité quelques fiijets d’hiftoire , & dans ce genre il n’a pas manqué de nobleffe. Ses fujets pris dans la vie commune ne font pas toujours ignobles ; ils ont même quelquefois de l’intérêt. On ne conçoit pas qu’un artifte plongé dans un état d’ivrefle habituelle , ’ ait pu montrer tant de talent. Il efl mort en 1689, âgé de cinquante - trois ans, (izi )Meichiok Hondekoeter, de l’école Hollandoife , né à Utrecht en 1636 , n’a cultivé qu’un genre borné ; mais il n’en efl : point de méprifables quand ils font bien traités. Il ne repréfentoit guère que des oifeaux de baffecour & ornoit fes tableaux de payfages bien finis. Il efl mort en 169J , âgé de cinquante-neuf ans.

(1Î12) Jean Forest, de l’école Françoîfe , né à Paris en 1636 , fut d’abord élève de fon père , voyagea en Italie , & fut à Rome élève du Mole. Il imita la couleur ragoûtante & les eifets finguliers de ce maître , ’8c ne négligea pas d’étudier le coloris du Titien, du Giorgion & du Baffan. Il connoiffoit parfaitement , dit Dandré-Bardon , l’art des oppofitions f du contrafle des tons & du clair- obfçur , & favoit tirer de beaux accident des fîtes fouvent bizarres dont il faifoit choix. Son pinceau étoit grus & pâteux, il fç-uchoic 1 ? P E î

figure avec éfprît, & donnoit de belles fonr.ss aux touffes de feuilles , qu’il relevoit par des maffes d’ombres & de clairs. Des procédés chymiques dont il a mîilheureufement faitl’elfai dans l’emploi de fes couleurs , les ont fait pouffer au noir. Il eft mort à Paris en ijiz , âgé de foixante & feize ans.

(123) JsAN Varder Heyden , de l’écolo Hollandoife, né à Gorkum en 163 j , s’efi fignalé par la patience la plus minutieufe. Il deffinoit & peignoit des châteaux , des hôtels, de {impies maifons. Souvent la repréfeiitation d’une maifonnette forme feule le fujet & l’in-i teret de fes tableaux : ma’s les moindres détails , les refents des briques , leur dégradation perfpeélive y font obfervés. Sa touche , malgré cette exaditude fervile, efl facile & pâteufe , 8c il avoit une grande intelligence du clairobfcur. Il eft mort à Amflerdam en 1712 , âgé de foixante & quinze ans. Ses tableaux font louvent accompagnés de figures peintes par Adrien Vanden - Velde.

(224) Abraham Mignon, de l’école Allemande , ne à Francfort, fut d’abord élève d’un nomme Murel , Allemand, psintre de fleurs, & enfuite de David de Héem , Hollandois , qui fe diflinguoit dans le même genre. Ce fut aufîi celui que fuivit leur élève : il les furpafla & n’a été furpaffé lui-même que par Van Huyfum. On ignore l’année de fa naiffance ,• on fait qu’il ell mort en i6jç.

Le roi poffede deux tableaux de ce peintre,-L’un repréfente des fleurs dans un bocal de cryftal ; l’autre , des plantes , des polffons , & un nid d’oifeau.

(225) Pierre François Caroli, de l’école Lombarde, naquit à Turin en 1638. Après avoir voyagé à Venife & à Florence , il fe fixa à Rome , & y fut nommé profeffeur perpétuel de l’académie. Il fe confacra à peindre des perfpeélives & a donné les vues intérieures de plufiei’^s églifes de Rome. Ses tableaux font d’une belle couleur & d’un fini précieux. Il eft mort à Rome en 1716 , âgé de foixante & dix-huit ans.

(226) Gaspard Netscher, de l’école Allemande, né à Heidelberg, en 1639, n’avoît encore que deux ans lorfquefa mère vit mourir de faim entre fes bras deux de fes enfans dans un château afliégé. Elle parvint à fe fauver avec le jeune Gafpard qui fut adopté par un médecin d’Arnheim, nommé Tullekens. Le nom de cet homme généreux mérite bien d’êtrO’ confervé. Nfitfcher deftiné à la médecine, déclara de bonne-heure fon goût pour la peinture, $c ne fut pM trop fortement ç^ntt^iê