Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
PEI PEI 125

» peintre , dit-Il , il mettoit dans fes cotnpofi- 313 lions tous les agrémens ^de l’efprlt & du -») génie. Il en relevoic la nobleffe par un coloris animé, par des expreffions vives, pa- »■ thétiques , frappantes , & furtoirt par les » grâces ou la fierté qu’il imptimoit lur les » airs de tête jd.

On peut clioifir entre ces deux opinions, & celle de Dandré Bardon , artifte eftimable, fembleroit devoir l’emporter. Mais qu’il nous foit permis de demander feulement fi les fiîiefTes du bel efprit peuvent être qualifiées de poéfie & de génie , fi des minauderies peuvent former des expreffions fortes, fi l’aaetorie efr de la grâce , fi des airs de comédiens font de la nobleffe & de la fierté î Nous ne dirons pas cependant que le jugement de Dandré Bardon ibit abfuluraent faux. Il a confidéré Coypel par les plus beaux côtés de fes meilleurs ouvrages : nous avons appuyé fur fes défauts , parce qu’ils femblent former fon carackère diftinâif , Se parce qu’ils peuvent être dangereux.

Antoine Coypel elt mort en lyzi, âgé de foixante & un ans

Il a gravé lui-même à l’eau-forte. On a de ’ lui Démocrite , Bacchus & Ariane , terminé par G. Audran, un Ecce Homo & une Galajhée , terminés par Ch. Simoneau, N. Tardieu a gravé, d’après Coypel , les adieux d’Heiftor, "la colère d’Achile , Vénus dans les forges de Vulcain ; Defplaces , Vénus fur les eaux ; J, Audran, Athalie.

NoEi- Nicolas Coypei , fils de Noël, mais d’un fécond ht., & de trente - un ans P E I

yzs.

g

lus jeune que fon frère Antoine, naquit à ’aris en i65z ; il fut élève de fon père, qu’il ..eut le malheur de perdre à l’âge de quinze ans. La fortune ne lui permit point d’aller à Rome ; il fe forma d’après les antiques & les ouvrages des grands maîtres qui font à Paris. On peut juger de fon talent en voyant le plafond qu’il a peint à la chapelle de la Vierge dans la paroiffe de Saint-Sauveur, les deux tatleaux qu’il a faits pour les chapelles fecret--res de laSorbonne, & furtout fon Saint-François de Paule dans la facriflie des i^.iinimes de la place Royale. Son morceau de réception à l’Académie repréfente l’enlèvement d’Amymone. Il eft mort à Paris en 1735 , âgé de quarante-trois ans, lorfqu’il commençoit à ac-quérir de la réputation.

Il a gravé lui-même plufieurs morceaux à l’eau-forre. J. Danzel a gravé, d’après lui, une charité romaine.

Charles-Aîîtgine,Coypel , fils d’Antoine, naquit à Paris en 1694 •,, il fut élève & imitateur de fon père, mais ayec une très-grande infériorité. La faveur l’éleva à la place de premier peintre du roi. Son grand défaut, que [ rien ne peut réparer, étoit de manquer abfolument de caraftère. Il deffinoit fouvent à l’Académie , dont il étoit le chef par la place de diredeur : un foir, un jeune élève le gliffa derrière lui : Tu as , lui dir-il, un èel habit de velours^ & tu dejjines une figure de camelot ; puis il fe perdit dans la foule. Charles Antoine quitta rhiiloire pour la bamfaochade , & fe trouva encore inférieur à ce genre. Il efl mort en lyji, âgé de cinquante-huit ans. (281) Grégoire Bhandmuller, de l’école Allemande , né à Bâle en i56i , s’avança dans la fcience du deflin en copiant des eftam’pes, fit des progrès dans la peinture en recevant les leçons d’un peintre très-médiocre, & vint enfin à Paris, où il entra dans l’école de le Brun. Il aida bientôt après ce maî ;re dans les grands ouvrages dont il étoit chargé. Il avoit de la chaleur dans la ccmpofiticn, de la correftion dans le trait., de la juflefTe dans l’exprefllon, une bonne couleur, & des teintes bien fondues fans être tourmentées. Les Allemands regardent comme un peintre du premier rang cet artifte qui eft mort avant l’âge, de trente ans en 16511.

bifts. Il étoic déjà affez avancé dans l’art pour montrer des talens qui méritoient d’être cultivés : fes fupérieufs eurent le bon elprit de les reconnoître, & .l’envoyèrent à Rome, oii il eut quelques liaifons avec Carie Maratte. De retour à Paris, il fut lié avec la Foffe & Jouvenet. Il a décoré de i’es ouvrages un grand nombre de maifons de fon ordre , 8c furtouc celle de la rue du Eacq , à Psris , dans laquelle il demeuroit. Sa manière renoit plus de Jouvenet que d’aucun autre maître. Commsi il eft parvenu à un âge fort avancé, il a laiffé des ouvrages foibies , mais il Ti’en a point fait de mauvais. Il eft mort à Paris en ijj^, âgé de quatre-vingt-onze ans. Je l’ai connu dans mon enfance , & je l’ai vu peindre prefque jufqu’aux detniers in.ftans de fa vie. Defplaces a gravé, d’après ce peintre, le pape Pie V obtenant , par fes prières , la victoire de Lépante -, & Pierre Brevet, fils, Jéfus-Chrift au milieu des Dofteurs. (2.8 ?) Hyacikthe Rigaud, de l’école Françoife, né à Perpignan en 1659, piit à Montpellier les leçotxs d’un peintre de portraits nommi Ranc, imitateur de Van-Dycfc. Il vint enfuite à Paris , dirigea fes études vers le genre de l’hiftoire, & remporta le premier prix. Ce fut en qualité de peintre d’iiiltoire qu’il fut reçu à l’Académie Royale ; il ne