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étoit une science qu’on pouvoir acquérir & non pas une inspiration. Quant aux Aruspices, qui consultoient sur l’avenir les entrailles des victimes, on les envoyoit étudier leur art en Etrurie.

Les sacrificateurs, au moment de la cérémonie, se voiloient la tête pour i’être point troublés par les distractions que peuvent causer les objets extérieurs. A Rome, ils se couvroient la tête d’un pan de leur toge, & en Grèce, d’un pan de leur manteau. Souvent ils avoient une couronne de fleurs ou de feuilles : ils avoient en main une patere, sorte de soucoupe dont ils se servoient pour faire des libations sur la victime. On voit sur plusieurs bas-reliefs, & entre autres sur la colonne Trajanne, des sacrificateurs qui ont la tête nue & sans couronne.

Les Temples étoient le plus souvent des édifices quarrés-longs ; il y en avoir cependant de ronds : on y déposoit quelquefois les armes prises sur les ennemis, on les ornait les jours de fêtes de festons & de guirlandes ; la statue de la divinité à laquelle le temple étoit consacré, étoit placée à l’Orient, du côté oppose à la porte.

Il n’est pas inutile aux articles de (avoir qu’ordinairement les temples de Jupiter, de Renon, de Minerve étoient bâties sur des lieux élevés : ceux de Mercure, dans le marché ; ceux d’Apollon, ou de Bacchus, près du théâtre ; ceux de Mars, hors de la ville ; ceux de Vénus, aussi hors de la ville, mais près de la porte. Cet usage n’étoit cependant pas généralement observé. On ne doit pas donner de bases aux colonnes des temples antiques.

Les autels des anciens éroient toujours isolés, & formoient plutôt un meuble qu’une partie du temple. Ils n’avoient pas, comme ceux de nos eglises, la forme d’une longue table ; mais ils étoient ronds, triangulaires, ou quarrés : des bas-reliefs les décoroient : ils étoient creusés dans leur partie supérieure, parcequ’ils devoient contenir du feu. En un mot, un autel étoit une pierre, d’une forme indéterminée, mais dont la hauteur surpassoit le diametre, & dont la partie supérieure était creusée dans la forme d’un bassin rond. Le reste dépend du goût de l’artiste, pourvu que ce goût ne soit pas trop contraire à celui de l’antiquité.

Le trépied étoit aussi un bassin, mais en métal, & comme son nom le témoigne, il était porté sur trois pieds. Ces pieds n’étoient quelquefois que des montans de fer, & quelquefois ils étoient très-riches & très-ornés. Le trépied était ordinairement destiné à contenir l’eau dont on lavoit les entrailles des victimes, ou les liqueurs des libations. Celui qui servoit de siège à la Pythie de Delphes avoit


comme on sait, un autre usage ; le fond de bassin devoir être percé pour recevoir la vapeur souterraine qui donnait à la prêtresse des convulsions prophétiques.

Quelquefois on offroit des trépieds à Apollon. Les Grecs, vainqueurs des Perses, reservèrent la dixme du butin pour un trépied d’or qu’ils consacrèrent à ce Dieu dans le temple de Delphes.

Dans les temps de la très-haute antiquité, les sacrifices n’etoient point sanglans ; on faisoit bruiler des parrums sur les autels. Dans les temps postérieurs, il y eut des sacrifices sanglans dans lesquels on égorgeoit les victimes, & des sacrifices ron-sanglans dans lesquels on se contentoit de faire aux Dieux des offrandes. Chez les Grecs, de jeunes filles de différens âges assistaient à ces cérémonies, & y remplissoient différentes fonctions ; telle étoit celle de Canefore, ou porteuse de corbeilles, & elle était remplie par une fille déja nubile. Chez les Romains, ces ministères inférieurs étoient exercés par de jeunes garçons qu’on nommoit Camilles, Le Roi présidoit sur les prêtres, dans les temples des Dieux, & son épouse, avec le titre de reine des sacrifices, dans ceux des Déesses. Dans le tableau de la noce Aldobrandine, on la voit ceinte d’une couronne radiale.

Les cérémonies sacrées étoient accompagnées de chants soutenus du son des instrumens. C’étoit ordinairement des femmes qui jouaient de la double flotte chez les Grecs, & des hommes chez les Romains. Ces femmes Grecques, employées dans des actes religieux, étoient cependant des courtisannes. Ces hommes & ces femmes étoient sujets à acquérir un excessif embonpoint, parce qu’appellés journellement à des sacrifices, ils s’y gorgeoient des chairs des victimes. Cet embonpoint se remarque darfs quelques monumens antiques.

Il ne faut pas composer indifféremment de toutes sores de plantes les couronnes des sacrificateurs. Le hètre, & le chêne étaient consacrés à Jupiter & à Diane, le laurier à Apollon, le peuplier à Hercule, les pampres à Bacchus, le cyprès à Pluton, le pin à Cibèle, l’olivier à. Minerve, les roseaux à Pan, le myrrhe à Vénus, le narcisse à Proserpine, le frêne a Mars, le pourpier à Mercure ; te pavot à Cérès, l’ail aux Dieux Pénates, l’aune & le cèdre aux Euménides, le palmier & le laurier aux Muses.

Les Néocores préparoient les autels, apportoient les vases, tenoient l’encens, portoient des torches de bois résineux, rangeoient la bois des bûchers, étoient chargés enfin de toutes les fonctions du ministère inférieur. Les victimaires ou Popes, etoient des valets de sacrifices : seulement vêtus d’une espèce de


courte