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% fïafue ’, ce qui fit regardé comme un préfage ïuneltc.

Winckelmsnn n’oie affiirer que l’on connoifle avec certitude la manière dont les anciens gravoient en pierres fines. On fait qu’ils fai-

ibient uCage de peti-.es pointeE de diamans 1erties

dans des outils d’acier ; mais tenoieni-ils ces outils à la main , ou les ajuftoient-ils à une roue, comme !e font, en général , parmi Jious , les artifles en ce genre ? Il croit a’-oir .découvert le procédé de la roue fur des pierres intiques dont le iravail n’eft qu’ébauché 5 ce qui prouveroit qi :e la pratique des anciens, à Cet égard , ne difFJroit pas de la nôtre. On a admiré que les ancien ?, fans le fecours de nos verres oculaires , aient pu exécuter des travaux aufli fubtils que ceux qui nous font efterts par quelques unes de leurs pierres gra- ■vées. W’nckeiniann , qui ne conçoit pas «ue l’oeil nud puifle guider des ouvrages d’une fi grande fineTe, iuppoCe que les anciens ont connu la loupe ou lentille , ik que cette découverte, dont ne parle aucun de leurs au- ■ leurs, aura été pe :due pendant les (lèc’co de barbarie. N’eft-il pas plus vraifembiable que les graveurs qui fe font difl ngucs par une grande fineffe de travaux, etoient myopes ? On a prétendu que les Grecs & les llomains , dans leurs bas - reL^fs , n’obfLrvoient aucune dégradarion ,& donnoîent àrojie.’ leu’s figures la même faillie. Cette afiercion efî : détruite par des bas reliefs expofes à Rome dans des lieux publics. Dans j’i n des plus beaux qui foient en cette vrlle , & : qui fe voit au ps- •lais Rufpoli , la pri-icipa’e fignre a tant de •faillie , qu’on peut pafler deux doigts entre la tête & le fond ; les dit} rens objets qui compofent cet ouvrage ont dt-s Jtgradanon ? rem’iLl-» entre enx. On peut fai’^e la même obfervad- n fur un petit fujet reptéfentant une offrande , ■■& fur un facritice offert par Titua. Il cft donc ceraln que les anciens, ainfi que nous , connoiffoient les bai-reliefs de forte & de foible faillie, & l’on ne doit pas être lurpris de ne trouver qu’un petit nombre des premier’- , puifque les occalions de les employer avec convenance font bien moins freq entes. •CssEsrXTiôWS de Mengs fur L’hijîolre de l’art che les anciens.

Les anciens ont dA commencer l’art du deffm par des formes longues , fimpl ■ ; i dro e ; , telles qi.e fout les figures des vafe« é rufques. ’On voit à Rome plulieurs bas-relief antique-- •de marbre traités dans ce goût , ik. dontqLe ;-

ques uns paroiffent «tre des oir.rage- egyp-

■tiens. Si l’on ob)e( ?le que les Egyp.iens n’ont jamais travaillé dans ce goût, parce que leur pâture a été plus forte , parce i^ue leur cli- ^’

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mat , leurs exercices & leurs coutumes ont dû fermer des corps robufces , on peut répondre que l’art n’a pu d’abord imiier la belle nature, ni même la nature dans toute fa vérité, & que les Etrufques n’étoienc pa- non plus un peuple maigre , mais un peuple fort & vigoureux : cependant leurs ouvrages en marbre & les défi fins de leurs vafes font maigres & roides. Il eft probable que la piiilofopJiie & Ie«  fciincc-s capables d’orner l’elprit avoient fait dï^ progrè. dans !a Grèce, avant que l’on s’occupât de la peinture & de lalculpture , S- : c’efl : ce qui conduisit les anciens à tracer une ro te toute oifti-rente de celle que fuivent les moderney. Is prirent pour guide le raisonnement, & non î routine & le caprice , Ik eurent pour maxime de commencer par les parties les plus neceflaires , telles que les os & les raufcles ; ils palsèrent enfuice aux proportions , & comprirent que tout ce qu’on peut appeller le néceiïaire , l’utile dans l’art d imiter les formes fiimaines , ccnfifte dans ces deux partie’ ;. Ce furent elles qu’ils cherchèrent d’abord à obferi-er , & qui coniirltuèrent leur premier goût ik leur plus ancien flyle.

Aulh -oJt-on dans leurs figures une propor» rion qui ne peut êcre que le réfuliar de principes fixes Se certains, tk qu’ils avoient calculée fur la plus belle nature de leur temps & de leur pays. C’efl ce que prouvent les ’têtes de l’ancien ftyle qui fe rdlTcnib.ent toiites. S’ils avoient, comme nous, travaillé i’ans principes ils auroient varié davanttige ces têtes, quand ce n’auroitéré que par erreur.

Dans le (econd âge , ils s’apperçurent qus leur premier flyle etoit fec & méfquin. JJs aggrandirent donc leur manière ,& donnèrent pi-s de nobieife à leurs ouvrages. Ils rétrécirent moins les proportions des corps ; mais conftrvant encore le gotlt des lignes droites ils tombèrent dans un fbyle un peu mafïif quoique d’ailleurs afTez beau, ik qui n’avoic plus la maigreur.de leur premier goût. î^ous avons dan ? ce genre quelques anciennes fîàtues etrufques , c[ui icnt lottrdes & durt^ quoique d’un bon ca-aflèrs ; telle efl l’Amazine Etrufque. On ne connoît prefque point d’ouvrages des Grecs dans ce flyle-, mais il efl probable qu’ih y ont paffe , & l^on en voit encore un rcfbe drns le petit nombre de leurs belles produélicns que le temps a refpefrées. On peut en donner pour témoignages certains eur front plat, iet :r nés quarte , leurs fourc’ls for ement ’ranchés, leurs lèvres droites, &c. On connoît enT autres , dans ce goût, une flatue de la Mlner.’a Medica au palais Giultiniani ; les cori ours de certe figure font de ia plus grande fimpiicité , & on pourroit la rapporter au fécond flyle grec.

Toutes les figures du gtouppe de Niobé pa-