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étoit juftément préféré au £er , parce qu’il n’eft pas de même fiijec àia rouille. Le fer tache le imarbre quand l’humidiie s’y introduit , & ces taches prennent , avec le temps , une fort grande étendje. On voit à une ftatue , dont la tête, aujourd’hui perdue, fut autrefois aiTu- ^ jettie par un tenon de fer, que la rouille a taché de jaune la moitié de la poitriie. Aulii , pour évirer cet inconvénient , les ancien^ employoient-ils ordina-rement l’airain même aux tenons de ? colonnes & des pi’aftres. Il refte des ftatues qui ont é’é mutilées dans des temps de l’antiquité où l’art étoi : encore floriffant : ces outrages contre les productions de l’art ont éié vrailemblablemcnt exerces dans des temps de g’..erre, où les vainqueurs . exerçoient leur vengeance même fur les nioaumens.

Les anciens préparo’ent comme nous, parun alliage d’étain , le bronze delliné aux fontes.

Si l’étain n’y eft pas mêlé en affez grande

cjuantité , l’airain n’til pas afTez fluide pour fe répandre dans les- jets. Les ouvriers de Rome , difent alors que l’a'iain eft enchanté : expref-Con fondée fans doute ’lir quelques liées liiperCtitieufes. Benvenuto Cellini raconte lai-même «{u’ayant préparé la fonte d’une ftatue , & fait chafîer le tampon qui bouchoit le fourneai , il alla le mettre à table , croyant fa prélence peu néceflaire pendant l’écoulement du métal. 11 y étoit à peine , quand les ouvriers vinrent lui annoncer qae le bronze ne couloir pas. Auiri- :ôt il fe lailît des plats & des afliettes d’étain j Jes jette dans la marière en fi,fion , lui donne par ce moyen la fluidité néceUaire , & alTure le fuccès de l’opération.

Les anciens fondoienc quelquefois 6n cuivre jaune ; ils le choififlbient de préférence pour les flatues qui dévoient être dorées. Tels font les q ; atre chevaux du p jrtail de Saint-Marc à Venife. Ils doroient auiii quelquefois les figures de marbre.

Les moules que les anciens préparoient pour jetter leurs figures en fonte, paro-ffentavoir, . au moins quelquefois, différé des noires. Oncroit

avoirreconnu , fur les quatre chevaux dont nous

venons de parler , que chacun a été fondu dans deux moules diftrers qui s’adaptoienu dans la longueur decesche aux.

J’ignore s’il eil bien prouvé que le^ anciens aient quelquefois hazarié de faire d’jn leul jet des fsntes coniidérables ; mais i] l’efl : que , fou^’eni du moins, ils év i toi en’ d’en courir le^ dangers. Dans les prein-ers ti ;mps , au rapport de Paufanias , les figures de brtjnze écoientcoir,pol’ees de plufieurs pièces , & jointes par des clous. On iui>'ir encote ce procédé dans des temps poftérieurs. C’eft un fait prouvé par fix. figures de femmes trouvées à Hcrculanum , les unes grandes comme nature , les autres au-S C U

deffbus de cette grandeur. Les têtes , les hfis, les jambes font fondues féparément , & 1b tronc même eft de plufieurs jets. Les p-èces font jofintes par des attaches que leurs formes, femblables "à des queues d’hirond&Ues , a fait n ; mmer queues d’aronde. Ces figures ont des manteaux compoTés de deux pièces, qui fe joignent fur les épaules , où ils font repréfentés boutonnés.

Par ces procédés timides , les anciens femblo ent devoir fe garantir de manquer leurs fontes , & cependant ils ne laiffo^ent pas ie les manquer quelquefois. On remarque encore des rempliflages ajuftés avec des doux, qui témoignent les défauts de la fonte. Dans les temps les plus reculés de l’art, & dans les fiècles où il étoit le plus floriffant, les anciens avoient la pratique d’adapter àleurg fijTures des bouclei de cheveux par le moyen de la foudure. C’efl : ce que les modernes pratiquent encore pour de petites par.ies. L’ouvrage le plus ancien de ce genre eft an bufle de femme du cabinet d’Herculanum. La tête eft coëffée de cinquante boucles fur le front & jufqu’aux oreilles, & ces boucles fontfoudées. L^ne autre lê e du même cabinet a foixante-huit boucles foud^ej de même. A une autre tête idéa.e , er^core du même cabinet , qui paroît ê re des plis beasx temps Je l’art, & qui eft connue fous le n ; m de Platon , on voit : des bouc es foudées aux te.Tires. Il s’eft conicrvé quelques morceaux de bronze an i-j. :e incruftés en argent : tel eft le diadêm ; de l’ApoUcn Saiirochtonios de la Villa Albani ; telles font aulfi différentes baies 4e figures du cabinet d’Hercuianum, Quelquefois ’on ’.ncruftoit en argent les ongles des pieds & des ;nains •. Pau’anias le dir., & fon récit eft conn ;mé par deux petites figures trouvées . à Herculanim. Hcrode Aiticus fit ériger à Corinthe quatie chevaux dorés don : les pieds é ;uient d’ivoire.

CJn trouve des yeux incniftés à quelques tê.’es en bronze & en marbre. Le cabinet d’Hercuianumoftre de petites figures de bronze avec des yeux d’argent. Dans quelques têtes de bronze , des pierres fines reprefentoien’ i’iri ; . On aio.itoit quelquefois aux rê’es des prunelles d’un marbre -rè -blanc & fort tendre, qu’on nomm’- poloml’ino. Ouelqueroi ; on faKbit la cornée en argent, Cfe l’on em^Liycic de ; pie res préc’euies de coule u-s dfte-’cnes, pour exprimer la pr..nelle & i’iris. C’eft ce qu’indiquenr un refi^e d’arrenr qui Ce vor autour des paupières de quelques tê es^ .V les trc’.'s qui ont reçu !es pierres dont éro’ent forttiées l’iris & Li prunelle. Piurarq^ e raconte qu’ayant la bataille de Leuclres , a laquell«  Hiéron perdit la vie, les yeuxtonsbèrenc-èe