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tranfparencè des teintes dans l’art de colorier. i, Article de M. RoBiN.)

TRANSPARENT, Çfuiifl :. mafc. ) Dans l’art des décorations en peinture, le tranfpa-Tent produit pendant la nuit un des plus piquans effets qui puiflent naître d’une vive lumière réunie à l’emploi des plus éclatantes couleurs.

On fait des tranfparens fur des toiles fines , des papiers appelles Serpente , & fur des lafTetas.

Nous donnerons les procédés de les exéuter, dans le Didionnaire de Pratique ; & «ous ne dédaignerons jamaiS’ de traiter de cet art, qui, fur le théâtre, partage avec celui de faire des tableaux, plufieurs des difficultés & ,des honneurs , attachés aux talens du peintre. {^Article de M. Robin.)

TRAVAIL, (fubft. mafc.) Ce mot_ fe -prend pour toutes les parties de l’exécution. XJn beau travail eft dans la peinture un beau maniement de pinceau ; dans la gravure, un teau maniement de pointe ou de burin ; dans le deflin , un beau maniement de crayon. On dit que le travail d’un ouvrage eft facile , fpirituel , peiné , lourd , léger , gracieux , agréable, grand, fier, petit, mefquin. Voyez les znicles Exécution , iFaire f Fait, Manœuvre.

Le mot Travail s’employe fouvent au pluriel , quand il eft queftion de gravure. On dit ; Les travaux de cette eflampe font maigres , nourris , moux , fermes , égratignés , moelleux. Il y^a de beaux 8c iavuns travaux dans la fameufe tête de l’homme à la grande barbe par Corneille Wiflcher. Les travaux de -Maffon ont fouvent de la bizarrerie, (L.) TRAVAILLER, (v. n. ) Ce mot s’emploie dans la langue des arts , au même fens que dans la langue ordinaire. A cet égard , il n’appartient pas fpécialement à l’idiome des artiftes, & ne doit pas avoir place dans ce Diflionnaire. Nous n’avons pas befoin d’apprendre à nos lefleurs que l’on dit d’un artifte qu’il travaille à un tableau , à une ftatue , comme on dit d’un menuifier qu’il travaille à une table , ou d’un pijè’tc dramatique, qu’il travaille à une tragédie.

Mais le mot travailler fe prend dans un fens particulier à l’art, quand on dit que les cout Jeurs travaillent. Cela fignifie qu’avec le temps elles changent de ton , que les bleus noiriflent , que les blancs jauniffent, que certaines couleurs s’évaporent. Pour prévenir , autant qu’il eft pofTible , ces aceidens , il faut que Tartifte connoifle bien les matériaux qu’il employé j &|refîet^de| l’huile &jdu temps fur ï R I

les différentes couleurs. Il ne fuffit pas qu’il ait cette connoiffance ; il doit y joindre une pratique fûre & facile : car s’il change fouvent d’idée , s’il recouvre la couleur qu’il a d’abord établie par une couleur différente , les couleurs de deflbus perceront avec le temps à travers celles dont il les aura couvertes, & détruiront le dernier effet auquel il s’étoit déterminé. (L.)

TRIOMPHE, (fubft. mafc. ) Nous avions promis à l’article Milice, d’en donner un fur les triomphes chez les Romains : avec plus de réflexion, nous ne croyons pas devoir remplir cette promeffe. Les artiftes, dans les fuiets qu’ils traitent le plus ordinairement , -font obligés de connoître ce qui regarde la ma. rine , la milice, les vêtemens des ’anciens. Mais un triomphe eft un fujet , & ne demande pas à être traité plus fpécialement ici, que le nombre infini de fujeta qui peuvent être fournis à l’art par l’antiquité. Nous ajouterons même qu’un triomphe n’eft pas un des fujets que l’art doive choifir de préférence ; parce que ce fujet n’eft pas circonfcrit, 5c qu’il pèche par une furabondance qui le prive , en quelque forte , de l’unité. D’ailleurs on peut croire que l’artifte qui voudra peindre un triomphe , ne manquera pas d’étudier dans l’hiftoire les détails de cette cérémonie ; mais il choifira^ comme le Erun , la principale partie d’une cérémonie triomphale , & ne repréfentera pas la longue procelFion qui formoit cette cérémonie , & : la foule confufe des fpeciateurs. TRIVIAL, (adj,) Ce qui eft bas & commun. Le peintre d’hiftoire doit bien fe garder de rien introduire de trivial dans les fujets nobles qui font propofés à fon pinceau. On fait bien que , dans une adion noble , il peut fe trouver dès perfonnages d’une figure baffe & triviale, qui n’aient qu’un gefte trivial, qui faflént des aéiions tri iales. Mais à cet égard, l’imitation doit être plus belle que la vérité , & comme l’aitifte doit choifir les plus belles formes, & tâcher de les embellie encore , il doit aufli , dans l’enfemble de fa compofltîon , no choifir que des circonftances qui aient de la noblefle & de la g-andeur. Tout ce qui «ft trivial doit êire abandonné aux genres inférieurs.

» Il y a, dit M. Reynolds, plufieurs genres » de peinture dont les prétentions ne s’élèvent » pas fi haut que celles de l’hifloire : mais qui » cependant ne font pas fans quelque mérite, » quoiqu’ils- ne puiffent pas entrer en concurrence avec la grande idée univetfelle qui » préfide à l’art. Les peintres qui s’appliquent B à rendre des caraâères bas & vulgaires, & » qui expriment avec exaftitude les diffé-.