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embrasse la connoissance de toutes les parties du corps qui sont cachées sous la peau. Deux branches de cette science sont absolument nécessaires aux artistes qui ont pour objet l’imitation de la nature animée : l’une est celle qui fait connoître la forme & la disposition des os, que l’on peut regarder comme la charpente du corps ; voyez l’article Ostéologie : l’autre est celle qui apprend la forme, l’origine & l’insertion des muscles, qui sont les organes du mouvement & de toutes les actions du corps. Voyez l’article Myologie. M. Watelet a traité succinctement ces deux parties de la science anatomique à l’article Figure du Dictionnaire théorique des Beaux-Arts : mais pour faire usage de ses signes de renvois, il auroit fallu dessiner & graver de nouvelles planches au lieu de celles qui étoient déja faites. Il a été plus simple de faire de nouveaux articles pour ces planches, & l’on a cru nécessaire de leur donner plus d’étendue.

ANTE. (subst. fém.) C’est ce qui sert à tenir la brosse ou le pinceau, & ce qu’on en pourroit appeller le manche. Les antes de pinceaux doivent être d’un bois léger & poli ; le bois le plus propre à cet usage est celui de fusin. Li baleine est aussi fort bonne. L’ébène & le bois de la Chine ont l’avantage de se nétoyer facilement, mais ils sont trop lourds. La longueur de l’ante doit être environ d’un pied, parce qu’en peignant, il faut tenir le pinceau fort long, habitude que les commençans ont peine à contracter. Les antes de pinceau, pour être bien faites & commodes, doivent être plus grosses dans leur milieu que vers leurs extrêmités, parce que c’est par cette partie qu’un les tient, & elles doivent devenir plus minces à l’endroit où est attaché le pinceau, afin que lorsqu’on en tient un faisceau dans la main, ces pinceaux imprégnés de couleur, ne se gâtent pas mutuellement par leur contact, & restent écartés les uns des autres ; c’est à quoi contribue encore naturellement la ficelle qui en lie les poils.

Pour les pinceaux à laver ou à peindre en miniature, on peut avoir des antes plus agréables. On en fait d’ivoire peint de différentes couleurs, de tuyaux de hérisson, &c. (Elémens de peinture pratique, par de Piles.)

APPRÊT. On entend par ce mot les préparations qu’il faut faire subir au fond destiné à recevoir de la peinture. Voyez l’article Impression. Voyez aussi les articles Détrempe, Email, Fresque, Miniature, Pastel.

On appelle peinture d’apprêt la peinture sur verre. Voyez l’article Verre.

APPUIE-MAIN. (subst. comp. masc.) Les peintres se servent, pour soulager leur main en


peignant, d’une baguette sur laquelle ils s’appuient le poignet. La position presque perpendiculaire de la toile ou du paneau, leur rend ce secours nécessaire. Ils donnent à cette baguette le nom d’appuie-main. Elle est longue de deux à trois pieds, & à-peu-près de la grosseur d’un doigt. Elle doit être en même-temps solide & légère. A l’un des bouts de cette baguette, on fait une petite pomme ou bouton avec un peu de linge pelotonné, qu’on recouvre d’un morceau de peau, & qu’on a soin de lier fortement, en pratiquant, pour la mieux arrêter, une rainure à la baguette. Ce bouton est à-peu-près de la forme & de la grosseur de celui d’un fleuret. On appuie ce bouton sur le tableau, ayant soin de choisir un endroit qui soit bien sec. (Elémens de peint. prat. par de Piles.)

AQUARELLE. (subst. fém.) Dessin au lavis, ans lequel on emploie différentes couleurs, ce qui forme une espèce de peinture sans empâtement, qui mériteroit mieux le nom d’enluminure. Les couleurs y doivent avoir de la transparence & point d’épaisseur ; il faut par conséquent choisir, pour ce genre, celles qui ont le moins de corps ou l’ôter à celles qui en ont. Ce doivent être moins des couleurs que des teintures. Voyez, à l’article BISTRE, le procédé qu’on emploie pour ôter le corps aux couleurs. Les teintures tirées des fleurs n’ont point de corps & sont propres à l’aquarelle. Voyez, article Tournesol, la manière d’exprimer des teintures des fleurs.

ARGÉNTURE. (subst. fém.) Les procédés pour préparer les ouvrages de sculpture à être argentés, sont les mêmes que l’on emploie pour les dorer. Il faut voir ces procédés à l’article DORURE, à l’endroit où l’on parle de la dorure en détrempe.

1.° Quand, suivant ces procédés, l’ouvrage est bien apprêté, adouci, réparé, il faut au lieu de jaunir, comme on le fait pour la dorure, donner une couche de beau blanc de plomb, broyé bien fin à l’eau & détrempé à la colle. Cette manœuvre est la même que celle de jaunir, il n’y a de différence que dans les substances que l’on emploie.

2.˚ Broyez ensuite du blanc de plomb très-fin à l’eau, & détrempez-le avec de la colle plus foible que celle dont vous vous serez servi pour l’apprêt. Donnez-en deux couches qui formeront l’assiette. Voyez ce qui est dit sur l’assiette, à l’article Dorure.

3.˚ Argentez l’ouvrage avec de l’argent en feuilles, de la même manière que l’on dore avec de l’or en feuilles. Voyez encore l’article Dorure.

4.˚ Brunissez les parties de l’ouvrage qui