Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/491

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Î3 E T

î^ongTeux. Pour éviter cet inconvénient , on encolle l’ouvrage avant de le glacer. Cet encollage fe fait en paflant légèrement iiirle tableau une couche de colle claire , bien nette , & : médiocrement forte : quand cette colle efl : féchc , jon glace par-deflus.

Il arrive fouvent que la couleur qu’on employé pour retoucher,, refufe de prendre fur celle qui efl : déjà féche. Lacaufe de cette rcfi’.tance eii la trop grande quanuré de colle employée dans la peinture que l’on veut retoucher. On parvient à vaincre cet obflacle, en mettant un peu de fiel de bœuf dans la couleur que l’on veut appliquer de nouveau. Pour la manière de rehauflerla détrempe tv se de l’or , voyez l’article Rehausser. Quelquefois, pour prélerver de l’eau la peinture à détrempe, on y pafle d’abord un blanc d’œuf bien battu , & quand il eft i’ec , on le recouvre d’une couche de vernis : mais c’eft détruire un avantage de cette peinture, qui eft de n’avoir pas de luifant, & de pouvoir ê :re regardée commodément même lorfqu’eile eft frappée ,de la lumière direde.

Il ne refte plus à parler que des couleurs dont on fait ulage dans la détrempe. On y employé le blanc de craye , & le blanc d’Efpagne , de Rouen , ou de Bougi^’al , qu’on trouve en gros pains dans les boutiques. On le purifie, on lui ôte (on gravier en le faifanc diffoudre dans de l’eau nette en grande quantité. Quand il eft bien difTout , on agite l’eau avec un •bâton propre , & l’ayant laifié repolerun peu de temps, pour que le gravier puiflé fe dépofer , on iverfe toute l’eau blanche dans un val’e bien net , & on la laiffe encore repolcr JHfqu’à ce que tout le blanc foit précipité au fond du vaiffeau. On ôte enfuite , par inclinailbn , ou avec un fyphon, toute l’eau , & quand le blanc eft pref..^ue iec , on en forme des pe’its pains qu’on fait fécher fur des carreaux de plâtre, ou fur des briques , au grand air, en les tenant à l’abri de la pouf-Cère. Cette manière de purifier le blanc , eft propre à purifier de même toates les terres coi orées , ochre, brun rouge, >ko. Quand on veut fe fervir du blanc à la détrempe , il faut avoir foin de le faire d’abord infufer dans un peu d’eau, pour le réduire en pâte un peu liquide, & l’on y mêle enfuite la colle chaude pour travailler. Si l’on ne commençoit pas par le faire infufer, il prendroit très-difficiilement la colle.

[ Le blanc de plomb & celui decérufe fe mêlent avec le blanc àp. Rouen , poi.r varier les teintes & donner plus de corps à la couleur. On le fert du mallicot blanc & du mafîîcot doré ; le jaune de Naples, plus doux & plus gras que les maflicots , eft excellent dans les petits ouvrages j fon prix le fait épargner dans lies grands.

JSeaux-Arcs. Tome //,

D E T

’481’

Entre les ochres, la grafle eft la meilleure on rejette la fableulé. L’ochre de rue eft excellente & s’infule aifjment. Si on la fait rougir au feu , elle devient d’un jaune rouge-brun. Le ftil-de-grain , fait avec le blanc de Rouen & la teinture de graines d’Avignon , n’eft bon que poui- les glacis.

La terre d’ombre naturelle & brûlée, fait très-bien dans la détrempe.

La gomme-gutte eft bonne dans les ouvrages en petit , de même que la pierre de fiel. Le biftre ne s’employe point , ou du moins s’emploje tiès-rarement dans les ouvrages en grand.

Le cinnabre ou vermillon chzngeàlâdétrempe & devient d’un rouge violet un peu laie. Dans la gouache en petit, on l’empêche de noircir, en y milant un peu de gomme - gutte , après l’avoir purifié.

Le brun-rouge d’Angleterre &r le brun-rouge commun font bons : il faut les broyer comme les autres couleurs.

Le minium , ou mine de plomb , eft très-beau dans la détrempe : il eft d’un rouge orangé fore vif.

La laque fine eft la feule qu’on doive employer : elle a beaucoup d’éclat. On a déjà dit dans cet article , comment on la rend plus foncée.

Le carmin eft bon ; mais comme il eft extrêmement cher , on ne l’empioye que dans les petits ouvrages qui tiennent de la miniature. L azur â poudrer, & l’émail qui ne difFérenc que parce que l’émail eft broyé plus menu, & d’une^ couleur plus pâle que i’azur , font très-bons à la détrempe. Ils paroiffenc gris dans les décorations vues aux lumières.

Les cendres bleues font d’un très-grand ufage dans la détrempe , particulièrement dans les morceaux qu’on ne voit qu’auxlumières, comme les décorations de théâtre.

L’outre-mer eft le plus beau bleu. Il eft trop cher pour qu’on l’employé dans les grands ouvrages : fon grand prix fait qu’on le falfifie quelquefois. Quand il efl mêlé de cendre bleue, il noircit au feu.

Il y a encore une forte de bleu , l’Inde & l’Indigo. L’inde eft plus claire & plus vive que l’indigo, qui eft brun. Ces deux couleurs font bonnes à la détrempe, particulièrement pour faire les verds.

On fe fert du verd de montagne & des cendres vertes.

Le verd de vefTie & le verd d’iris ne doivent être employés que dans les ouvrages en petits • qu’on veut emborder & mettre fous verre. Toutes les terres & pierres noires peuvent fervir pour la détrempe. Quelques uns font ufage du noir de fumée calciné , mais toujours pur & fans le rompre ayec aucune autre couleur : ii Ppp