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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/511

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E M A

comme- nous l’avons prefcsit pour le premier, & l’on le conduira exactement de la même manière, excepté qu’on ne la retirera que quand elle paroîtra avoir pris, fur toute (a furface, un poli un peu plus vit" que celui qu’on lui vouloit au premier feu. I Après ce fécond feu , on la metira en état U’en recevoir un troificme , en la repeignant comme on l’avoit repeinte avant de lui donner le fécond. Une attention qu’il ne raudra pas

n%ligeï , ce fera de fortifier encore les

icoiiches de couleurs, & ainfi de fuite de feu en feu.

j On pourra porter une pièce jufqu’à cinq feux : [mai^ un plus grand nombre feroit fouffrir les [couleurs ; eniore faut-il en avoir d’excellentes jpour qu’elles puiffent fupporter cinq fois le fourneau.

Le dernier feu eft le moins long. On referme ipour ce feu les couleurs tendres ; c’eft pour [cette raifon qu’il importe à l’artilte de les bien connoître. L’artilte qui connoîtra bien fa palette ménagera plus ou moins de teu à fes couleurs fuivant leurs qualités. S’il a , par exemple, un bleu tenace, il pourra l’employer dès le premier feu : fi au contraire fon rouge eft ’.tendre, il en différera l’application jufqu’aux (derniers feux, & ainfi ties autres couleurs.

Quel genre de peinture ! Combien de d.fficultés

à vaincre ! Combien d’accidens à effuyer ! Voilà icequi faifoit dire à un des premiers peintres en émail, à qui l’on msntroit un endroit toible à le.nucher ". Ce fera pour un autre morceau. On voit, par cette reponlé, combien les couleurs lui étoient connues : l’endroit qu’on reprenoit dans fon ouvrage étoit foible , à la vérité ; mais ilyavoit plus à perdre qu’à gagner à le corriger. S’il arrive aune couleur de difparoître entiére-

! ment, on en fera quitte pour repeindre , pourvu 

I que cet accident n’arrive pas dans les derniers feux. ^ ^

i Si une couleur dure a été couchée avec trop ’ d’huile , Se en trop grande quantité , elle pourra ( former une croûte Ibus laquelle il y aura infail-’ liblement des trous. Dans ee cas, il faut prendre le diamant & grater la croûte , repaffer au feu afin d’unir Se de repolir l’endroit, repeindre (toute la p-’vce, & fur -tout fe modérer dans l’ulage de la couleur fufpefte.

Lo°rfqu’un verd Ce trouvera trop brun , on j- pourra le rehauffer avec un jaune pâle & tendre ;

les autres couleurs ne lé rehaufléront qu’avec
! k blanc , &c. 

Voilà les principales manœuvres dé la^ peinture en émail, e’efl ; à -peu -près tout ce qu’on

peut en écrire ; le relie eft une affaire d’exjj

périence & de génie. Je ne fuis plus étonné que

!" Ï€S artiftes d’un certain ordre fe déterminent 

fi rarement à écrire. Comme ils s’apperçoivent «|ue dans quelques détails qu’ils piîù%nx entrer. ,E M Â

foi

ils n’en diront janiais affez pour ceux que lanature n’a point préparés, ils négligent de prefcrire des règles, générales, communes, grolFières & matérielies , qui pourroient à la vétité fervir à la conlérvation de l’art, mais dont l’obfer-^ vation la plus fcrupuleufe ne feroit pas même un artifte médiocre.

Voici des obfervations qui pourront fetvir à ceux qui auront le courage de s’occuper de la peinture fur l’émail, Se à ceux qui travailleronc fur la porcelaine. Ce font des notions élémentaires qui auroient acquis plus d’utilité , fi nous avions pu les multiplier & en former un tour. Mais il faut efpérer qne quelqu’homme ennemi du myftère, tk bien inftruit de tous les fecretsde lapeiuture en em(iz7,reaifiera dans un traité complet , ce que nous ne faifons qu’ébaucher ici. Ceux qui connoiffent l’état oil font les chofes aujourd’hui, apprécieront les peines que nouS’ nous femmes données , en profiteront ^ nous fau^ ront gré du peu que nous révélons de l’art , & trouveront nos erreurs , & même notre ignorance’ très-pardonnables.

i°. Toutes les quinteffences peuvent fervii* avec fuccès dans la peinture en dmail : on fait de grands éloges de celle d’ambre, mais elle’ efl fort chère.

°. Toutes les couleurs font tirées des métaux , ou des bols dont la teinture tient au feu. Ce font des argiles colorées par les métaux-couleurs. ". On tire du fafre un très-beau bleu. Le cobolt donne la même couleur, encore plus belle. AulTi celui-ci eft-il plus rare & plus cher ; car le fafre n’eft que le cobolt adultéré.

  • . Tous les verds viennent du cuivre, foit

par la diffolution , foit par la calcination. ". On tire les mars du fer. Ces cîjuleiirsfont volatiles ; à un certain degré de feu , elles s’éva-" poreiit ou fe nolrciffent.

°. Les mars font de différentes couleurs, félon les diiférensfondans. Ils varient aufiî félon la variété qu’il y a dans la réduftion du métal en fafran.

°. La plus belle couleur que l’on puiffe le propofer d’obtenir i[u fer, c’eft le r’ouge. Les autres couleurs qu’on en tire, ne font que des combinaifons de différensdiiTolvans de ce métal. 8®. L’or donnera les pourpres, les carmins, les violets. La teinture en eft fi forte , qu-’ua grain d’or peut colorer jufqu’à 400 fois fa pefan* teur de fondant.

  • . Les bruns qui Tiennent de l’or ne font que

des pourpres manques : ils n’en font pas moine elTentiels à l’artifte.

°. En général les couleurs qui viennent de’ l’or font permanentes ; elles foufFrent un degré de feu confidérable. Cet agent les altérera pour-tant fi l’on porte fon aftion à un degré excelîîfi" Il n’y a guère d’exception à cette régie , que ^ Tielet ^ui s’émbeUic à la vielea&e du feiu-