Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/550

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

540

E N C

étoit d’un fer-blanc trèi fort. Son épa’ffeur étoît de trois pouces dans œuvre ; ainfi elie devoit recevoir une épaifleur de trois pouces d’eau, A l’un des angles fnpérieurs’étoi : une ouverture pour recevoir l’eau ; à un angle intérieur écoic unrobiner p n.r la faire écouler, quand ilfalloit la rempiac ;er far de nouvelle eau bouillante. Le panneau di flriné à recevoir la peinture fut compufj de trois planches de lapin d’une ligne d’épaifTehr chacune , & collées l’une fur l’autre "de façun que les fibres le croii’aflent à angle droit. On crut devoir prendre ces précautions dans 11 crainte que le bois ne Te voilât par l’iinpreilîon de l’eau bouillante. Les auteurs ont cependant reconnu dans la fuite qu’une feule planche mince fuffiroit : que s’il lui arrivoit de fe voiler par la chaleur, elle fe rétabliroiç aifcment. Ils ont continué de donner la préférence au fap n , parce qu’il fe déjette moins que les autres bois, & ils ont conieillé de ne pas employer ceux qui, par la roideur de leurs fibres & la compacité de leur tiffu, fe redreffenc difficilement quand ils ont été courbés par la chaleur.

Ils enduirent le côté du panneau deiliné à recevoir la peinture, de plufleurs couches de cire blanche. Les premières couches furent fondues avec une poêle pleine d’un brafier ardent, pour les faire pénétrer dans le bais. Sans cette précaution la cire colorée le feroic décompofée en la faifant fondre avec le réchaud, parce que les pores du bois ablbrbant la cire des couleurs , ces couleurs feroient reliées à la furface dénuées de cire.

Les inventeurs de cette manière de peindre conviennent qu’elle eft trèi-compofée , & qu’il eft difficile de tenir l’eau au degré de chaleur néceffaîre pour chauffer les godets, la palette & ’le panneau. On en fit cependant l’eflai. Un favan- artifte, M. Vien, peignit parce procédé un bufte de Minerve, en fe fervant des broffes ordinaires des peintres à l’huile. Quelques parties du tableau faifoient de l’effet , mai» ne répondoicnt pas à l’idée que l’on fe forme de la peinture des anciens, & l’artifle , peu farisfait de fon travail , confeilla aux auteurs de «hercher des procédés plus faciles & plus (ïlrs. La recherche de la combinaifon des quantités âe cire convenable à chai-ue couleur, ne fut pas ce qui leur donna le moins de peine. « Certaines couleurs, diiént-ils, ne prenoient » qu’une très -petite quantité de cire, quoiqu’elles parulTent devoir en abforber beaucoup ; on obfervoit le contraire dans plufleurs » autres, : celles-ci, fans un excès de cire, » feroient devenues caflantes ; celles-là avec » ie même excès devenoient graïTes. Prefque » toujours trompés dans les premiers effais, il j) falloit les répéter jufqu’à ce que l’on eût » trouvé des proportious conveaables. Combien E N C

V de fo’s fut-on obiigé de chaufFer 8c de réc atifîer ia p.e ’e ? Combien de Lemps, comb ; en de cire, cr mbien de couleurs perdues ? o Nous allons tranfcnre la table qu’ont donnée les auteurs de la proriortion différente des quantités de cire , eu égard aux : différentes qualités des couleurs.

Blanc de plomb , une once. —Cire , quatre gros & demi.

Cérufe, une once. — Cire, cinq gros. Vermillon , trois onces. — Cire, dix gros. Carmin, une once. — Cire, une once & demie.

Laque, une once. —Cire, une once & demie. Rouge - brun d’Angleterre , une once,

— Cire, une once.

Ochre bri’ilée, une once, —Cire , dix gros. Terre d’Italie, une once. — Cire, dix gros. Jaune de Naples, une once. — Cire, quatre gros.

Stil de grain de Troies , une once. — Cire, une once & demie.

Stil de grain d’Angleterre, une once. — Cire, une once ik demie.

Ochre jaune, une once. — Cire, dix gros.’ Ochre de rut , une once. — Cire, dix gros. Outremer, une once. — Cire, une once. Bleu de Pruffe , ie plus léger , une once.

— Cire, deux onces.

Cendres bleues, une once. — Cire, fix gros. Email lin d’Angleterre, une once. — Cire, une demi -once.

Laque verte, une once. — Cire, une once deux gros.

Terre de Cologne, une once’. — Cire, une once & dem^e.

Noir de pêche, une once. — Cire, uneoncfe & demie.

Noir d’jvoire, une once. — Cire, dix gros. Noir de fumée, une once, — Cire, dix onces. La cire indiquée dans toutes ce- ; opérations eft celle que Ion nomme cire -vierge. Il faut prendre les couleurs que les marchands appellent broyées à l’eau, les broyer de nouveau à fec, & les mettre enfuite fur la machine à broyer, pour les incorporer avec la cire, delà manière que l’on a déjà détaillée. Il faut obferver que le Cirni^n . le vermillon , l’outremer, l’émail, le noir de fum-’^e n’ont pas befoin d’être broyés à l’eau , & que le blanc de plomb, la c’rafe , la cendre bleue , & !e noir de pêche une fois broyés à l’eau n’ont pas befoin d’ê'rede nouveau broyé ? à fec. Les couleurs dont on vient de donner un état lônr (liffifanxcs pour peindre totites fortes de fiqets ; mais d’ailleurs on pourroit préparer de même à la cire toutes les aatres couleurs.

Le comte deCaylus, & M. JTajaaIt,fur]’avîs de M. Vien, cherchèrent une autre manière