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tel que du faîn - doux , ou des huîles noft ficcatives. On en fit l’eiTai , & , comme on l’avoit ibupçonné, on reconnut que ces fubftances graffes, employées même en petite dofe , rendaient les cires gluantes.

Quatrième expérience. La peinture à l’huile efl : elle-même caffante , fur-tout dans les parties où l’on a employé des couleurs non ficcatives auxquelles on a joint des huiles graffes : mais on vouloit vaincre ce défaut dans le nouveau genre de peinture que l’on cherchoit. On fait que c’eft la réfine qui donne la foupleffe à la cire dans les petites bougies des lanternes : on crut qu’ilfalloit recourirau même moyen pour donner de la foupleffe aux cires colorées, & on mêla deux ou trois onces de térébenthine à une livre de cire. Les couleurs furent encore gluantes , moins cependant qu’avec le mélange d’un corps graiffeux. On effaya la thérébennne lèche appelée gallipot ; la cire devint caffante.- avec la colophone, elle eut le même vice, & les blancs, ainfi que les co :iIeurs tendres , devinrent laies. On fe promit un plus heureux fuccès par l’emploi des vernis gras. On fait que les vernis de la Chine & du’ Japon font à la fois fouples & Iblides. La compofition du vernis de la Chine n’étoit plus un myftere ; ce n’efl qu’un mélange d’une réfine & d’une huile qui reffemble à nos huiles ficcatives : nos inventeurs étoient donc condul-s par cette connoifTance à la compofition d’un vernis capable de donner à la cire la fouplefîe & la folidité. Cinquième & dernière expérience. » Compofer ft des vernis avec des réfines fol ub les dans l’effenn ce de térébenthine & un corps gras , faire fondredelacire. dans ces vernis, ajouter des couj » leurs à ce mélange , c’efl : , difent le comte de » Caylus & : Majault , tout le myfl :ere des ingrédiens de cette dernière efpèce de peinture » en cire.

» On commença par faire choix des réfines 1> convenables aux parties colorantes auxquelles » on vouloit les affocier. Celles qui, par exempie, auroient pu entrer dans la compofition » du vernis fait pour préparer l’ochre jaune, B l’ochre de rut, la terre d’Italie , le rouge » d’Angleterre, & la laque, ne pouvoient pas 3» convenir aux vernis pour îes blancs & pour » les bleus. Il falloir encore une autre réfine » pour les vernis des couleurs obfcures & » dorées. D’ailleurs les quantités de réfine & » de corps gras dévoient auiïi varier dans la » compofition des vern’is , félon que la couleur » étoit plus ou moins féche ou plus ou moins » graffe : le mêlang-e , par exemple , pour les >5 noirs, qui contiennent toujours par eux-mêmes ■» un excès de parties graffes , n’auroit pas con •-i

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» venu aux blancs qui font plus fecs S ? pTu# » caffans que toute autre couleur. Il étoit par » conféquent néceffaire de faire les vernis cour » les blancs plus gras que ceux des bleus, §£ » beaucoup plus fecs pour les noirs. Selon ce » plan-, il auroit fallu, pour s’élever à la plus » grande exa&itude , préparer autant de vernis » qu’il y avoit de couleurs. On voulut cependant fimplifier la compoluion des cires colorées , parce que leur compofition auroit » rendu la peinture en cire prelqu’impratiquable. Après beaucoup d’expériences, réitérées » chacune plufieurs fois , on réduifit le tout à >) cinq vernis qui ont femblé remplir toutes les » vues : on leur a donné les noms fuivans afiji » de les difl^inguer >>■

I. Vernis blanc très-gras.

.. Vernis blanc , le moins gras» . Vernis blanc fec.

Vernis le moins doré. 

y. Verni ; le plus doré.

L’effence de térébenthine , fort commune & de peu de valeur , a été choifie pour le diffolyant des réfines dont on a compofé les vernis. Pour la compofition du premier vernis, le vernis blanc très - gras ^ on fe fervit d’une réfip.e appellée malîic , qui eii très-blanche. On auroit préféré la gomme decopal, fi l’oa avoit connu l’art de la diffoudre dans l’effence de térébenthine. On mit dans un matras à cou long deux onces fix gros d ? maflic dans vingt onces d’effence de tércberthîne ; on fit la dit folution au bain de fable, & lorfque la réfina fut difroute,on y ajoura fix gros d’huile d’olive cuite, dont on donnera la préparation. On filtra le mélange , & : l’on ajouta autant d’effence qu’il en fallut pour que le tout fît un poids de» vingt-quatre onces.

Le vernis blanc moins gras fe compofe comme le premier , & ne diffère que par la dofe de l’huile cuite : quatre gros de cette huile fuffifent à vingt-quatre onces de vernis.^ Le vernis blanc fec ne veut que deux gro» d’huile (tir les vingt-quatre onces de mélange. Dans ces trois vernis diftérens , la dofe de la réfine efl la même.

Les vernis dorés font compofés d’ambre dit fout dans l’effence de térébenthine. On fait fondre à un feu modéré , dans une cornue , ou mieux encore dans un pot de terre neuve verniffée & fermé, de l’ambre jaune le plus beau,- & entier. Il ne doit occuper que la moitié au plus du vafe , parce qu’il fe gonfle beaucoup en fondant. Quand il efl : prefqu’entierement fondu, on découvre le pot. L’opération efl longue : on reconnoîtra qu’elle eft terminée , quand on n’appercevra plus de morceaux d’ambre en remuant la matière avec une fpatule de fer. Alors on le laif- j fera