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|tf !(îêr pour en revêtir tout le contour. On l’al*-Ifujectit en dehors par des bandes de fer qui en Ipréviennent l’écartement*

j Les deux ouvertures ou portes latérales du [fourneau > par lefcjuelJes on jette le métal , de-

! mandent à être îe plus fouvent fermées pendant 

l’opération de lafufion , &l’on refert,pour cette clôture, de puifTantes portes de fer. Chacune de

! ces portes fut compofée, pour la fonte de la ûa.tiie 

de Bouchardon , d’un chaffis de gros fer, lié dans fon milieu par une croix lemblablement de gros fer ; & : , fur ce chaffis , fut appliquée & retenue avec des doux à têtes rondes, rivés par derrière, une doiible couche de bandes de fer plat, cpaiffes de fept à huit lignes , & larges de deux pouces, qui anticipoient un peu l’une fur J’autre. Ces portes étaient branchées & fufpenduesen trois endroits à une triple chaîne de fer, qui, fe réunifiant à une pareille cliaîne fimple , alloit s’accrocher plus haut à une bafcule de fer. ’Cette bafcule , chargée de poids à fon autre extrémité, & roulant fur un chevalet où elle pofoir ]én équilibre, donnoit aux ouvriers chargés de ilz faij-e mouvoir, autant de facilité qu’il étott polîible pour faire monter ou defcendre au befoin la porte de fer. Mais il eâ encore une autre préjcaution qu’on ne fauroit négliger. Comme toutes les fois que, pendant le temps de la fufion , il [faut ouvrir les portes, la flamme en firt & s’élève avec une excrême impétuofité, des deux (Ouvertures extérieures du fourneau , vers le plaifond qu’elle menace d’incendier , ou de calciiHer,

on à foin de le revêtir en cet endroit d’un

d.iuble rang de briques très-difficilement vitrifiables ; un double rang de femblabJes briques ifert de feuil à ces ouvertures, qui font d’ailleurs foutenues par deux bandes de fer.

! Il ne fuffiroit cas d’avoir choifi dés briques 

iqu’on ne craindroit pas de voir tomber en vitrification, s’il pouvoir arriver que le ciment qui les unit entre elles fût lui-même vitrifié ou calciné. Il faut donc, pour éviter cet accident qui entraîneroit la ruine de la machine entière, au lieu de maçonner les briques avec du mortier ordinaire , les lier avec la même forte de terre iont ces briques ont été fabriquées. On gâche cette terre comme du plâtre , & les briques étant liées par la même fubftance qui les compofe , ne

fo-rment plus toutes enfemble , après le recuit,
qu’une mafTe unique, également indellruftible
par le feu dans toutes fes parties.
Nous venons d’annoncer que cette confiruction

a befoin de fubir , lorCqu’elle eft terminée , une opération qua l’on nomme le recuit. On y i procède en remplirtant rintérieur du fourneau de ce qu’on appelle des bricaillons , 8c qui n’eft ■ autre chofe qi.e desbriques caffces qui , par leur ri’union , augmentent confidérablcment le degré i de chaieur dont chaque morceau fe pénètre. On bouche les entrées & ^’ouverture du tampen F O’N

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avec des briques qu’il faut maçonner , puis l’on fait dans la chauffe un feu femblable à celui qui fera néceffaire pour la fufion du meta !. Ce feu , qui deviendra violent , doit d’abord être modéré ; on l’augmente graduellement , jufqu’à ce qu’on ait lieu de croire qu’il a pris allez de force & qu’il a eu affez de durée , pour que les bricaillons forent abfolument rouges. Quand ils font refroidis , & que les ouvertures font débouchées , on s’affure , par une vifiie fcrupuleufe , qu’il ne s’eft fait dans la conflrudlion aucune lèfarde, & qu’aucune partie n’en eft endommagée.

C eft encore avec des briques très-difficiles à fe vitrifier, que Ton eft obligé de conftruire l’enveloppe intérieure delà chauffe. Ce réduit , compolé d’un double rang, eft voûté & adofîë au fourneau. Le bois y eft )etté par un (bunirail pratiqué au haur de la voûte , & tombe fui- une grille de fer placée en conrre-b.is à une d l>ance convenable de cette voûte. Comme la force du feu pourroit faire plier cette g :i !le , elle eft aiTujettie par des barres de fer miio.s tran’ô'erià-’ lementau defl’us & au dertous, & qiii pa(ri.’nt (i.r leurs cornes pour laiffer aux cend.es un pafiage plus libre.

La chaleur pourroit s’échapper par le rrou deftinéàjdttçrle bois. Pour fermer ce trou , on a imaginé une pèle mobile , dont un ouvrier, fans être obligé d’employer une très - grande force, tire ou pouffe le manche quand "il faut ouvrir ou fernîer le foupirail. Au moment où le foupirail eft ouvert, le feu i’échappe avec impétuofué ; il menace de frapper & d’incendier la charpente : mais il eft arrêté par une niche de briques qu’on a conftruit tout auprès pour rompre & rendre iautile fa fureur.

La flamme , qui ne trouve dans la chauffe aucune ifliie extérieure , eft obligée de paffér dans l’intérieur du fourneau par in canal deconimunication qu’on lui a ménagé , & qui eft un peu incliné en devant. Elle fe porte avec toute la vivacité dont elle eft capable , vers le trou da tampon qui eft vis-à-vis ; elle fe partage en deusc branches , tourbillonne , & le répand dan.s tout® la capacité du fourneau.

La violence du feu , & le poids énorme ài métal en fufion brilèroient le mur qui fepare le fourneau de la chauffe, fi l’on ne donnoit pas àce mur une épaiffeur capable de leur oppofer une réfiftance viâorieufe. On le conftruit de ce» même*’ bfiques dont nous avons déjà parlé tant de fois, & qui ne craignent pa la vitrification.. Pour ajouter encore à fa force, on le munit, dans le milieu de fon épaiffeur, d’une for.e plaque de fer fondu.

Le feu s’étouffe & périt, fi fa vie n’eft entretenue par l’agitation de i’air. Trois vèntoufes lui fervent de poumons 8c introduifent dans lachauffe, par des conduites étroites, le ftuid»