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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/597

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le rendent înégal ; il faut enfin , du moîns pour les grands ouvrages , en grainer légèrement la fiirface pour qu’elle prenne mieux la couleur.

Les petits ouvrages exigent une furface plus lifTe, & on la polit, en la couvrant d une feuille de papier fur laquelle on pafle la truelle ou la paume de la miin : par cet :e preiïionj on oblige les parties laillanres à rentrer dans le corps de l’enduit.

Comme dans ]a.fefque, le travail du peintre doit ê :re trè ;-expédi’if , il ne faut pas qu’il cherche ftir l’enduit le trait de les figures, & des autres objets qu’il doit peindre. Il faut que d’avance il Tau parfaitement arrêté fur du papier fort , dans la même grandeur qu’ils doivent avoir fur l’ouvrage. Ces dedins occupent ordinairement plulieurs feuilles collées enfemble ; on les homme cartons , de l’augmentatif italien cartonl , (grands papiers,) Comme ils doivent ê.re appliqués fur un en duit humide , on peut donner à ces cartons •l’épaifTeur de deux ou trois feuilles de panier colléej les unes fur les autres, ce qui nVmpeche pas encore de les calquer fur l’enduit avec une forte pointe. On applique donc les cartons fur la furface que l’on veut peindre , on pafle une pointe fur tou5 les traits , en appuyant plus ou moins fuivant l’épailTeur du papier ; & ces traits fe trouvent gravés fur 1 enduit. On remarque, fur des frefques d’Italie, que cette impreflion ou gravure du trait eft d une affez grande profondeur.

Quelquefois, fur- tout pour des frefques d’une fort grande étendue, au 1 eu de calquer le trait, on le defllne aux quarreaux , ce qu’on appelle graticuler. Voyez te mot. Au contraire , pour les petits ouvrages , on ne fait que poncer le trait. Voyez Poncis, On fe fert pour peindre à frefque de brodes &.^e pinceaux de poil f ;rme , affez longs & iflez pointus. Il faut évi ;er de labourer dans le fond du mortier frais ; il faut aulli , comme -on l’a dit , ne commencer à peindre que lorfque ce mortier eft affez ferme pour réfifler à l’impreffion du doigt , fans quoi la chaux encore ttopliquide empêcheroit le pinceau de couler : aucune touche ne pourroit être frappée avec fermeré -, tout l’ouvrage feroit ifiou , indécis , & reffemblerott a une ébauche faite d’une main mal affurée. On fait ufage de broffes quarrées ou plates par le bout pour coucher de grands fonds : mais le poil doit toujours en être fort long.

Avant de commencer à peindre, on prépare toutes les teintes dans des ecuelles ou godets de terre , & on les effaye, en lesfaifant fécher fur des quarreaux d’un mortier femblable à celui de Penduit, ou fardes quarreaux déplâtre, ou laêiue fur des briques i :^ul boiyeiit «i-F R ir

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fément l’humîdité. Ces godets remplis de teinres doivent être rangés par ordre, comme on difpo ! e les teintes li,r une palette. Quand on doit peindre quelque grand fond , on prépare une teinte générale qui fuflSfe à le faire tout entier. Sans ce.te précaution , on auroit bien de la peine à faire plufieurs foi* fi exadement les mêmes teintes , que toutes fe rapportalTent parfalt.’mententr’elles , fans qu’on pûc voir ou l’une auroit fini & ou l’autre auroie co.Timencé.

Outre les grandes teintes & les teintes des godets , il faut auifi avoir une palette pour les teintes des parties plus petites & qui exigent ; plus de foin. I,a pale ;te du peintre à frsfque eft de fer blanc, avec des rebords affez élevés, & au milieu an petit vafe propre à contenir • l’eau dont on a befoin pour humeder les couleuri,

Auffitôt ({ue les teintes viennent à s’imbiber dans la chaux , elles s’affoibliffent & : perdenc une partie de leur vivacité. Il faut doncpromptement appliquer l’une fur l’autre plt.fieur«  C Juches des mêmes teintes. & charger de couleva à piufieurs rep’-ifes : car fi l’on quittoit une partie pour la reprendre quelques heure» après , on ne pourroit. éviter de faire des taches. Cependant on peur encore retoucher fon ouvragm lorfque l’enduit eft encore affez frais, & : y donner plus de vigueur ; mais ces retouches fe font en hachant le premier travail avec une teinte plus puiffanre que celle de deffous, mais capable de s’accorder avaç elle. Ces hachures faites librement, mais aUc art , donnent beaucoup de goût au travail de la frefque. On voie par les frefques antiques qui ont été confervées, que cette pratique étoit d’ufage chez les an^ cienî. On peut obferver que les /r^i^M étant généralement deftinées à être vues de loin, & que l’ouvrage en étant touché hardiment , les teintes paroiffent toujours affez adoucies lorfV qu’elles font placées les unes auprès des autres* pourvu qu’elles ne foient pas trop difcordantet enrr’elles. La maffe d’air, interpofée entr^ la peinture & l’œil d’-i fpeftateur, noyé fuffifamment ces teintes, & donne à l’ouvrage heurté l’apparence d’un ouvrage bien fondu & fini ave© foin.

Ce n’eft pas que cependant on n’uniffe’ & l’on n’adouciffe les teintes de la frefque ; mai» cela ne fe peut faire qu’à l’inflant où ces teintes font pofées , ou d ;i moins avant qu’elles foiene embues dans le mortier. On fe fert pour adoucir de pinceaux de poil de porc , mous Se un peu humeûés. Souvent même le peintre fait ufage de fes doigts pour fond ’e (es teinres , fur-touî ; dans les têtes, dans les extrémités !k dans routes les parties qui demanden" à être plus foigneufement travaillées. Il eft furtou- obligé de recourir à cette pratique , quand il a attendu qiw E e e e ij