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PLANCHE VIII.

Gravure en manière de crayon,

La gravure en manière de crayon , ed l’art d’imiter ou de contrefaire furie cuivre les deTfins faits au ciayon fur ie papier. Le but dg cette manière de graver efl de iaire illnnon , au point qu’à la première infpeflion îe rrai connoifleur ne fâche faire la différence du deflin original d’avec l’eftampe gravée- qui en eft l’imiraticn. On fert bien que l’utilité de ce genre de graver eft démultiplier ’(es exetnples delFinés que noi !S ont îaiflës les maîtres célèbres qui pcfTtdoÏTnt ce qu’on appelle la ieile ma-Viière de dejfMer relativement à la pratique du ’crayon ; avaniage fopérieur à tous les autres genres de gravure pour former des élevés dans la pratique du defTm.

Quel fecours les jeunes ccmmençans ne reçoivent-ils pas da cette nouvelle découverte 1 ■Combien d’élevés éloigr.és dîs grandes villes , le centre des arts , qui ne pouvant fe procurer Jes deflins originaux des Raphaëls, àes Caraches, deiBoucliardons , des VaTilco , «S-^. paffcient lès premières annéesde le’irs études à dtiljner d’après .des eflampes gravées en taille douce , & ac- •quiéroient par-là une manière dedelfin» r_/Ji.’fle, dur ^ & arrangée ^ fi oppolt’e au bon goût du ■crayon & aTetret de la natuie ? ïoii.ç ces obftaties à leur avancement ne fijbfi :îent plus ; Tn muMpliant les moyens de s’inflruire , on a iïpplani. les premières difficultés de l’art, on ï’a rer.du plu’S accelïïble & moins rebutant. Ce gïnVe de gravure ne s’exéccre point aC’ec des tailles de turin comme la gravure en taille- ■douce, mais par un mêlatige de points variés & fans ordre , comme plus propres à imiter e.ette efpece de graine cccafiontié par le crayon furim papier plus ou moins doux. Cha.jue coup de crayon fur lo papier doit ê ;re confidéré Comme une infinité de points léunis, & ces jjoitits ne font autre chofe que les émincnces du grain du papier fur lefquels le crayon fe dépcfe en palTant deîfits.

Le curvre dont on fe fert ayant été bruni & ▼erni , comme il a été dit pour la gravure en «aille-douce , on fera contre-épreuver le dfffin que l’on veut imiter, furie vernis delà planhe. Si le deflin original ne peut pas fe contie- ■épreuver , on en prerdra un calque à la fanguine fur du papier vernis ou huilé, & : ce calque ’ tiendra lieu de iîeiTin pour tranfmettre tous Jes traits de l’original fur le vernis. Cela pofé,. on foimera le :, conteurs de fon objet ««, _/ ?o’. i^. ■avec des points plus ou moins empâtés les uns avec les autres , fuivant la finelfe ou la force du coup de crayon indiqué. par. l’original. On fe fert pour former ces points, dej pointes î , i , 3-G R K

On établît ênfuite toutes les mafTes d’ombrïiJ & les reflets, en exprimant d’abord toutes les hachures dominantes, c’eft-à-dire, par exemple, que fi l’on avoir uns maffe d’ombre femblab’e à la_^g-. II, on la confidérer.i fous deux ai’pecls d iiïrens ; i". fous celui de la_^^T. 12. repréfentant les hachures dom’nantes qui fervent à indiquer la petffeaive de l’objet ; 2.°. Ibiis celui de lajÇj. 13. qiii n’offre que le fond grajr.é qai fert dans les maffes d’ombres à affourdir & à colorer , & en même cems à brouiller les hachures qui interrcmproîent la tranquillité qu’exige la privation totale de la lumière. Les dçmi teintes feront formées de hachures compofées de points, ou par des adouciflemens graines , fuivant ce qu’indiquera l’original ; & les touches les plus vigoureufes feront empâtées par des points confondus les uns avec les autres, la fig. 14, repréfênte une ébauche faite a l’eauforte, fuivant l’ordre des opérations qt.e nousr venons d’établir : cette forte de gravure peut mordre à l’eau-forte à couler ou de départ, fuivant le choix de l’artiiîe ; mais on obferveta. de laifTer mordre moins de te.ms les parties qui approchent des lumières, & davantage celles qui font les plus vigtiureufes. Il n’y a point de mal que le.’ points qui forment les touches & lei coiips de crayon les plus vigoureux viennent à crever un peu l’un dans l’autre ; il en rélukemême un grignotis fingulier & un défordre plus affefié , en même tems plus vrai.

Laj%. 14. n’ayant pas tout l’effet de l’original, on remettra du grain dans les endroit ; qui enfont fufccptibles, comme snbbb^fig. 15, ce qui fe pratique avec la pointe , _/îj. i. ouavec le burin qu’on ox,fig. 10, Si le crémier travail eft généralement trop tranfparent’dans les maffes d’ombres , on fe feivira du mattoir pour répandre fur le tout un grain , qui en abforbanc touî les petits blancs, produira des tons pàis fourds. On donnera aux touches leur plus grande vigueur en fe fervant du burin, pour crever davantage les travaux de la préparation. ETifin on cherchera à imiter le grain du papier, foriiiant des efpèces de petites cannelures qui coupent les hachures du crayon par des directions horifonrales ou perpendiculaires que le dcffin original indiquera ; on exprimera ces lignes cannelées par des.roints remis après-coup au ib-jrinioii àla pointe dansles endroits cùie crayon a psffé , mais moins fenfibles & mo-ins apparens dansles endroits les plus hr^.n : & les plus clairs. Dans cet exemple^ ces lignes font dans les diredion ? perp enciculaires indiquées ■^r..c-d àim la fig. ït, irc par g/, fig- 15. qui efl : totalement achevée. Cette gravure doit être ébarbc’e- avant de pafler, à l’impr-lTion , comme on ébarbe les planch.es gravées en tailledouce. ... ■ F. ; J ’ .-

Nousp.e prétendons point. que cette, manièie