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Le trait étant réduit , on ]e pisrte , paf le moyen du calque , fur le fond que l’on veut peindre. D’habiles artifl :es trouvent qii’il y a toujours de l’inconvénient à chercher le trait non-fculement au crayon de mine de plomb , mais même à l’aifîuille qui donne des tra’ts encore plus fins. En effet, on ne peut effacer las faux traits avec la poudre de piei re pon ;e , fans affaiblir confidérablcment ceux qui doivent reltar , & fans rifquer fouvent do les perdre. Ils aiment donc bien mieux deffiner au pinceau, parce qu’on enlève aifoment les faux traits avec le pinceau imbibé d’eau.

La plupart des couleurs dont on fait ufage à l’huile ou en détrempe , peuvent ; erre employées en mhiiacim. Il vaut cependant mieux rejetter beaucoup de couleurs fimples qui font fujettes à changer, & piendre la peine de compoitrles teintes avec un plus petit nombre de couleurs. Voici l’énumération des couleurs dontfe fervent ordinairement les miniaturiftes. LeBlane à : céruje’ àt Venife. On ne fe fert pas de blanc de plomb en miniature. Comme celui de cérufe efl ai^lli métallique, il feroic unie de pouvoir s’en pafîer. On propofe dans l’ancienne Encyclopédie, un blanc qui ne change jamais, & qui efl : fait d’os de pieds de mouton calcinés, broyés & préparés comme le biftre.’ Voyez Bistre.

Le carmin. •

L’outre- mer.

Le bleu de PrulTc.

La laque de Venife.

Le vermillon.

Le btun-ro’Jge.

La pierre de fiel,

L’ochro iaune.

L’ochrede rut.

La terre d’ombre.

La terre de Cologne,

La terre d’Italie.

Le ftil-de-gr. de Troies.

La gomme gutte.

Le jaune de Naples.

L’Inde.

Le noii d’ivoire.

L’encre de la Chine.

Le biftre.

Le vc’rd d’Iris.

Le verd de velïïe.

La cendre verte.

Le vetd de montagne.

Il vaudra mieux ne pas employer les deux derniers verds qui font métalliques ,& par conlequent ^lerfides : & généralement il fera toujours plus fur de ccmpofer les verds fur la palette. L’orpin eftconifteau nombre des couleurs qui appartiennent aux miniatttrifles : nous l’avons omis à deffein ; dîabord pa.-ce que, malgré fa beauté qui eft capable de f ;duire , il efl fujer à changer, comme toutes les couleurs métalliques i & enluite parce qu’étant un poifon , il efl fort dangereux pour les peintres en miriiaru. e , qui ont l’habitude de porter leurs pinceaux à la bouche.

Le fiel d’anguille doit être mis au nombre des couleurs pour la miniature : on l’employé fans goipîne. Il eft très- bon pour glacer , & peutaufU MIN

varier les verds dans le payfage en le mêlant avec diftérens bleus. Mêlé avec les couleurs vertes , grifes , jaunes & noires , il en augmente la forC)C &c l’éclat. Il faut tirer le fiel des anguilles quand on les écorche , & le pendre à un clou pot :r le faire fécher. Lorfqu’on veut s’en Servir, on le détrempe dans un peu d’eau -de -vie, & on le mêle à la coiileur en petiteiquantité. On ptopofe, dans, l’ancienne Encyclopr’d'e , un noir picfjrable à celui d’ivoire , qui a moins de corps , &c qui ell : a’.tifi léger que l’encre de la Chine. Il fe fait avec i’imande de la noix d’Acajou. On ôte lapellicitle qui couvre cette noix : on calcine enfuite l’amande au feu , & on l’éteint aullitôt dans un linge mouillé d’eau- de- vie ou de vinaigre. D’ailleurs./ag prépare cette couleur comme le biftre : Vayez Bistre -, il faut obferver de la broyer à plufleurs reprifes , & : de la lailier féclier chaque fols. Certaines couleurs l’ont liquides ; d’autres font en pierres & en moiccaux ; d’autres font ou doivent être réduites en poudre très-fine, à force d’être broyées fur la glace ou Is porphyre. Les couleurs liquides fe confervent dans des fioles ou bouteilles de verre bien bouchées ; cellesqiii font réduites en poudre dans des boëtès bien fermées ; & celles qui font en môrcçaux s’enveloppent dans du papier. Pour fe fervir des couleurs en tablettes ou en pierres , on les frotte contre le fond du godet où l’on met un peu d’eau gommée : pour fait e ufage de celles qui font en poudre , on les délaye avec le bout du doigt dans les godets , en y mêlant aulli de l’eau gommée. La miniacure exige des couleurs légères-, & cependant ies meilleures couleurs & les plus folides qu’elle puifTe employer font les terres qui femblent trop groflieres pour un genre fi délicar. Quelque foin qu’on apporte à les broyer , elles n ? perdent pas encore tout à fait cette grolliérelé : ce n’eft pas une raifcn pour s’en interdire l’uiage , &l’on parviendra à en extraire la partie la plus fine en les délayanr à grande eau dans un vafe de verre ou de fayence. Après avoir bien brouillé le tout , on le laifl’e un peu repofer , puis on verle par inclinaifon, dans un autre v-iiffcau, la partie la plus fine & la plus légère qui a pris le deflus. On la lailTe repofer , jufqti’à ce qu’elle ait eu 1-3 temps de fe précipiter au fond du vafe , & on en verfe enluite l’eau en le penchant dou» cément , & fans lui donner de fecouffe ;ou , pour être encore plus fur de ne pa’ ; agiter la couleur, on fait écouler l’eau par le moyen d’un fyphon , ou d’une bande de drap dont un bout trempe dans l’eau , & : l’autre forte du vafe & defcende plus bas que le fond du vaiffeau. La couleur reftera au fond du vafe , fine , pure & légère, & on la rnsttra ficher au folcil. Les couleurs pour la miniature fe détrempent dans de l’eau gomiiiée. La gomme arabique eft celle dont on fait ufage. Ou eji met à-peu^près une