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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/696

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’•"que l’on peïnt , & la teinte particulière de cha- " cane de fes parties, puis on prépare les teintes colorées qui font dans la lumière. Lorlqu’on ébauche au pointillé, il faut que les premiers points (oient larges tk. féparés les uns des autres : on termine en les liant enfemble par " d’autres points plus fins & plus légers, , Si l’on ébauche par le procédé de l’jquarelle ou lavis j il eft effen :iel de bien fentir ce que l’on va faire, avant de pofer la couche qui doit l’exprimer ; car fi le ton n’efl : pas convenable , ou fi la teinte efttrop forte, alors obligé de l’effacer, on n’cft pas toujours fur de lui donner le même elprit. l’our éviier cet inconvénient, & celui qui réiulteroit d’une trop grande quantité de liqueur dans le pinceau , on effaye la teinte fur un morceau de papier à côté de l’ivoire fur lequel on peint : ainli l’on juge à la fois l’effet de la teinte, & on décTiarge le pinceau du fuperflu d’eau & de couieur dont il cft chargé.

Al’égard de=i draperies, des acceffoires & des fonds , il tft difficile de prévenir l’expérience par des préceptes : car les moyens à employer devant ÊLreauili variés que les objets qu’on le propole d’imiter , les efi’ais que l’on fait foi-même font les meilleurs conleils qu’on puiffe prendre. Cependant , on peut dire en générai que la préparation d’un objet doit être du ton ce fcs demiteintes , auquel on ajoute les touches claires du côté dss lumières, & les touches o’ofcures du côté de l’ombre. Pour Jesobicts d’une cersaine étendue , il faut préparer les teintes dont on a befoin , puis on ébauche avec un pinceau un peu ■ large, & luffilamment chargé de couleur. Il faut attendre que les premières teintes foient fcches avant d’en remettre de nouvelles , ce qu’on efl : obligé de faire lorfqu’elles ne couvrent pas affez. Ontctmine en échauffant de liimieresles parties faillantes , 8. : en donnant dans les ombres des touches vigoureufos pour faire fentir le» renfon-

cemens les plus obfcurs.

Ce que nous allons ajouter furies couleurs dont quelques artiftes font ufage pourles teintes des cîrnations , fera utile, dans les comniencemens , aux perfonnes qui , ayant feulement la pratique du deffin , veulent peindre en miniature fans avoir le fecours d’un maître : mais bientôt elles devront faire fuccéder leur ■ propre expérience à ces principes qui ont néceffairement beaucoup d’arbitraire. C’eft à la nature bien vue à indiquer elle-même par quel choix & quel mélange de couleurs elle doit être rendue.

Demi-teintes des carnations. Outre-mer & e,".c^e de la Chine.

Ombres des carnations. Carmin , verd de yeiiie >k terre d’Italie brâ !é«. M’ IN

■ Touches vigoureufes des canuitions. Carmin mêlé avec le biftre & terre d’Italie brûlée : ou car.Tiin, verd de veflie, pierre de fîel , & encre de la Chine.

Lumières. L’ivoire eft réfervé pour exprimer les lumières. Les détails qui peuvent fe trouver dans les parties lumineufes fe font avec les couleurs des demi-teintc-s ; mais plus ou moins afi-biblies. On ne met du blanc que pur, & on le réferve puar un point à la partie la plus avancée du nez , un point à la prunelle de l’œil ; encore cet ufage ne doit-il pas être regardé comme général. On y a recours, quand la nature ou le relie des travaux l’indique. Certains artifles ébauchent les têtes de fem.< mes avec de l’outre-mer, & reviennent fur cette ébauche avec des tons de chair. Lorf.. qu’on fuit ce procédé , on fait une teinte avec l’encre de la Chine & l’outre-mer : on commence par deffiner tous les traits avec cette teinte, qu’on employé aulFi pour ébaucher toutes les maffesj, ayant l’attention de les tenir plus légères dans les demi-teintes & plus fortes dans les ombres. On couche largement 3c uniment ces maffes, & lorfque la tête efl : ainfi ébauchée, on met les tons de chair , qui font compofes de carmin Se de gomme gutte. Les Icvrej , dans la partie obfcure , ont étô ébauchées avec la teinte de toutes les maffes. On en cbauche la partie éclairée avec du vermillon , fur lequel on revient avec du carmin. La partie ombrée , qui efl déjà ébauchée, fe colore avec le carmin & la terre d’Italie briiiée. Les touches de la bouche fe mettent erifuite avec du carmin pur ou mêlé de verd de veflIe. Les cheveux s’ébauchent à l’encre de la Chine. On revient enſuite avec des tons d’encre de la Chine mêlés d’un peu de blanc pour les lumières & de biſtre pour les ombres. On peut encore ébaucher d’une autre manière. On établit le trait avec du carmin mêlé d encre de la Chine ; on ébauche toute la tète avec cette teinte que l’on tient fort légère dans les parties où la lumière gliſſe, & ſur leſquelles on ſe réſerve de revenir avec des demi-teintes d’outre-mer & d’encre de la Chine. Quand les demi-teintes font verdâtres, on mêle l’outre-mer avec la gomme-gutte : on revient fur les traits avec l’encre de la Chine mêlée de terre d’Italie. Ce ton eſt bon pour ébaucher les prunelles.

Les tons trop violets ſe rompent avec les rouges ; les rouges avec les violets ; ceux de brique avec des bleuâtres.

Lorſque les ombres font ébauchées rougeâ-. très , on revient avec des tranſparens d’encre de la Chine & d’outre-mer ou de verd de veſſie , ou de biſtre, ſuivant le ton que l'on veut donner,