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poii , jiifqu’àce qu’il ait l’épaifleur dont nous avons parlé. Alors on le coupe aufiitôt par morceaux de différentes figures & grandeurs , luivant le befoin & l’ufage qu’on fe propofe d’en faire. On conferve ces morceaux dans des boîtes , par teintes léparées. On doit obrerver la même chofe pour toutes les petites pierres ou morceaux de marbre , & de cailloux , de différentes couleurs & grandeurs. Il n’eft pas précifément néceffaire de faire du beau verre pour cet iifage, il fuffit ce que foit des efpèces d’émaux imparfaits , compofcs de fable , & de quelques métaux , ou minéraux fondus enfenible.

Cette efpèce de peinture doit durer autant que le mur fur lequel elle efl : faite , fans aucune altération de couleurs , & l’on en voit quelques morceaux très-anciens , aufli beaux & auffi frais que quand ils ont été faits -, mais on ne s’en fert ordinairement que dans les grands ouvrages qui doivent être placés loin de la vue. On en a cependant fait quelques petits ouvrages , comme des tables , où l’on admire la délicatefle & la patience. Suppl. des Uém. de VAc. T. /-AT.

Outre la mofaïque qui ne fut d’abord qu’un affemblage de petits morceaux de différentes couleurs, pour former une certaine variété, & quelques rinceaux ou autres ornemens, des peintres s’avisèrent dans la fuite , d’enrichir cette efpèce de peinture , par des repréfeFtations do fissures humaines, d’animaux ii de fleurs, & même des traits hifVoriques. Un des plus beaux ouvrages en ce genre , efl le pavé de réglile cathédrale de Sienne f où l’on voit le facrifice d’Abraham repréfenté. Il fut commencé car un peintre nommé Duccio , & achevé par Dominique Beccafumi. Il eft compofé de troisfortes de marbres , l’un très-blanc , l’autre d’un gris un peu obfcur, & le troifième noir. Le premier fert pour les rehauts & les fortes lumières ; le fécond , pour les demi-teintes , & le troifième , pour les ombres. Il y a des traits & des hachures remplis de marbre noir ou de maflic, pour réunir les paffages des clairs aux demi-teintes, & : de-là aux btuns. Le grand-duc Côme de Médicis ayant découvert vers l’an 1563, dans les montagnes de Fietra fancîa, une carrière de marbres de beaucoup de couleurs, donna occafion aux ]jeintres de fon tems d’exercer leurs talens dans cette efpèce de peinture. Les ducs de Florence ont depuis fait embellir leurs chapelles & leurs palais de ces fortes de marbres , & l’on en a fait des tables & des cabinets très-curfeux : lé roi de France en a un grand nombre.

Vafari dit qu’on voyoit autrefois , au portique de Saint-Pierre de Rome, une table de porphyre incruflée de beaucoup de pierres fines ^â , p&r leur arrangement , repréfentoient une MOU

cage. Plîne parle d’un oifeau fi bîen repréfenté par d’ftérens morceaux de marbre fur le pavé , dont il fait la defcription , qu’il fembloit que ce fût un véritable oifeau qui eût bu dans un vafe peint de la même manière & placé auprès de lui. Certains peuples de l’Amérique ont inventé une manière de mofaïque compofée de plumes d’oifeaux affemblées par filets. On voit , dans le trélor de la SantaCafa , quatre portraits de mofaïque de plumes, {article dt M. Watez-et.

MOUFFLE. (fubfl. fém.) Partie effentîelle du fourneau d’effai ou de coupelle. On en parle ici , parce qu’elle efl néceffaire aux peintres en émail. On ne peut en donner une meilleure idée, que celle d’un petit four mobile, dont le fol & la voûte font en tout d’une feule pièce, ou du moins chacun d’une pièce. Sa forme eft ordinairement celle d’un demicylindre creux , fermé par l’un de fes bouts , ,& ouvert par l’autre , qui efl formé par une table très-mince de terre cuite , & quiefldeftiné à être chauffé par le dehors ; c’eft- à-dire, à concevoir la chileur qu’on veut exciter dans Ton fein par l’application d’une foible chaleur extérieure. La porte de ce petit four, qui eft très-confidérable par rapport à fa capacité , & qui n’efl autre chofe que le bout entièrement ouvert du demi-cylindre , s’ajufle exaftement à une porte de pareille grandeur ,• ou à-peu-près , pratiquée à ce deffcin dans la face antérieur© du fourneau d’efTai.

MOULE, (fubfl. mafc.) On appelle ainfi un inflrument defliné à recevoir une matière fufible ou flexible, iS : à y donner la forme que l’on veut lui faire prendre. Nous ne confidércns ici les moulss que par rapf crt à la fculpture. Le moule , dans cet art, efl defliné à prendre la forme du modèle qu’a compofé l’artifle, & à la donner foit à du plâtre liquide , foie à du métal mis en fufion. Pour le premier ufage, le moule efl de plâtre ; pour le fécond, il eft d’une mixtion qu’on nomme potée. Voyeï ce qui en eft dit à l’article Fonte. MOULER, (v. aa.) Le meilleur plâtre dont on puifTe fe fervit à Paris, pour moule,’, efî celui des carrières de Montmartre. On le prend en pierres cuites, & tel qu’il fort du fourneau : on le bat, on le pafTe au tamis de foie, & on le délaye dans Teau plus ou moins, fuivant la fluidité qu’on veut lui donner. Il faut, avant de l’employer, avoir difpofé le ruodèle ou la figure à recevoir le moule. Si ce n’ell qu’une médaille , ou un ornement de bas-relief qu’on veut mouler ^ on fe contente d’en imbiber toutes les parties avec un pinceau & de l’buile : puis on jette defTus le