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OCHRE. ( fubfl-. fém.) Les ochres font des terres métalliques. Ou en trouve dans la plupart des fources minérales , dans les terres bolaires, dans la marne. Elles font mêlées de cuivre , de zinc , ou de fer. Comme toutes contiennent un peu d’acide vitriolique , & plus ou moins do gravier, il faut toujours les purifier. La manière eft la même que celle de purifier le blanc d’Elpagne. Voyez l’article Blanc. L’auteur du Traité de la peinture aupafiel exige encore de plus grandes précautionspour la purification des ochres. Il veut qu’après les avoir lavées à plufieurs eaux , les avoir laiflerepofer, &en avoir jette lefédiment, qu’on y mette encore de nouvelle eau , qu’on les délaye, & qu’on verfe l’eau toute trouble dans des cornets de parchemin , qu’on fufpendra de la manière qui femblera la plus commode. » Lorfj » que Vochre , dit-il , fera raflemblée dans le » cornet, leparez-Ia par une ligature d’avec le » fablon qui s’eft précipité le premier , & qui » n’ell : bon que pour le psinturage des boiferies, » & faites-laporphyrileraprèsavoir jette l’eau. a Uochre jaune eft d’une confiftance peu folide ■, elle eft friable Se tache les mains. Il .>.’eri trouve

■ - des minières dans le Berry , ce qui fait donner

quelquefois à cette ochre le nom àe jaune de Éerry. C’eft une terre ferrugineufe , précipitée, ijui n’eft minéralifée ni par l’arfénic ni par le fouffre : elle n’éprouve aucune altération de l’influence de l’air.

Cchre brûlée ou ochre rouge. "Vochre jaune devient rouge au feu, comme l’argile à briques. On la met au feu fur une pelle ou dans un creu-I fet, après l’avoir fait bien lécher. Si l’on Ce fert «l’une pelle, il faut la couvrir ; fi l’on employé un creufet , il faut le placer de manière que les cendres ne puiffent y tombtjr. La calcination de Vochre & le changement de fa couleur eft une opération de cinq à fix minutes.

T^ochre de rut eft une terre martiale , mêlée â’une petite quantité de marne. Elle eft d’une belle couleur jaune un peu foiicée, tirant fur lebrun ou fur le rougeâtre. Calcinée de la même manière que l’ochre jaune , elle prend un rouge plus profond ; & dans cet état , on la nomme brun-rouge. Comme il y a des ochres de rut de différentes nuances , elles acquièrent par la calpination , un rouge obfcur d’une plus ou moins gr9a4e bç^utp, Cpxxs çoHleur eft ficçàtire» Ochre Irune nommée terre deVenife ou de Sienne, Voyez Terre de Sienne ou de Venifé. L’auteur du Traité de la peinture au pajltl parle de deux ochres faûices d’une très-belle couleur de brun-rouge. « On met fur l’herbe , i larofée, delà limaille de fer dans une grande affiette. En peu de jours, la furface de cette poudre fe couvre de rouille : on labroye légéremenc fur le porphyre avec un peu d’eau. La rouille fe détache & l’eau s’en charge. On la coule au travers d’un linge dans un autre vafe. Quand Vochre. s’eft précipitée par le repos , on jette l’eau. C’eft ce qu’on appelle ài fafraii de Mars : cette ochrt eft brune.

La limaille d’acier , noyée dans l’eau pendant quelque temps, produit de même une autre eCi pece à’ocKre d’un fauve trèsrobfcur & prefque noir ; c’eft ce qu’on nomme de Véciops marciaU Cetétiops , calciné fur le feu, devient d’unrou- ■ge-brun très-beau. On trouve du fafran de Mara &de rétiops martial chez les épiciers-droguif-^ tes. Ces deux ochres font de la plus grande folidité dans tous les genres de peinture. Il faut les traiter comine Vochre jaune. La calcination les rend d’un rouge fanguinolant. Non calcinées ,. elles font prefque noires dans lapeintureà l’huile , & la première encors plus que l’autre. OMBRE. Yoyez Terrb d’ombre.

Voici un autre moyen fourni par le même auteur pour fe procurer une bonne ocAre de fer : ce feroit de diffoudre du fer , des doux , par exemple, dans l’acide nitreux. Il faut quels vafe foit grand , parce que la diffolution fe fait avec beaucoup de violence , & pafferoit pardefl’us les bords : elle devient d’une couleur dé brun-rouge , lorfqu’elle eft bien chargée de fer. On la met fur le feu, dans un creufet découvert, pour faire évaporer l’acide. On peut l’enlever auflî par le moyen de la diftiHation dans une cornue ; pour lors onaural’acide fumant, quoiqu’on l’eût employé foible. Il faudra de même laver l’ocAre fur le filtre, pour achever d’emporter l’acide qu’elle pourroit avoir retenu. Cette ochre eft toujours inférieure aux deux dernières.

Un habile peintre de Rome tire du vitriol de Mars , bu de la couperofe verte , Vochre dont il fait ufage : il fait calciner ce vitriol une heure ou deux dans un feu de verrerie : c’eft ce qu’on nomme du colchotar ; ou , lorfqu’il a été bien Tttti)