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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/710

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lavé , terre douce de vitriol. On en trouve chez les maîtres en pharmacie i mais il n’eft jamais fans mélange ni bien lavé , & il ne doit pas même l’être dans ces boutiques , parce qu’il perdroit toute la qualité aflringente qui eft néceffaire pour Tiifage auquel il y eft defbiné. Au fiirplus , i ! eft fort douteux qu’il Toit poflible de le dépouiller entièrement de l’acide vitriolique ni par le feu , ni p.-îr le lavage , à moins qu’on Ti’e mît du Tel de tarrre dans l’eau. Enfin peu de vitriols de fer font exempts de cuivre, ONYX. Ce mot vient du grec oj/i/^, qui fignilîe ongle. La pierre onyx ^ quece foituneagathe, ou une cornaline , ou une fardoine , &c. cache ibui une couche blanche d’unefoible épaiffeur, j &qui im’.ie la couleur de l’ongle, une couche d’une couleur obrciiro , tantôt noire , tantôt roug £â ;re , bruF.e, bleuâtre, tannée , ardoifée. On profite de cet accident des pierres pour y graver en bas-relief des têtes, des figures, des iujetscomfofcs. On profi’e de la co’jche blanche pour en tirer lefujet , & la couche obicure en fait- le tond. On grave aufli en creux fur des onyx ; alors la gravure fe détache en couleur fur un fond blanc. Mais il y a plus d’agrément & plus d’art à tirer d’une pierre onyx un camée qu’une gravure en creux.

Il le trouve des onyx qui ont plus de deux couches , & par confequent plus de deux couleurs. Alors le graveur profite de ces divers acciilens pour faire un bas-relief , enquelque forte coloré , & qui imite quelques eftets delà peinture. Quelquefois il laifit heureulèment Tune des couleurs de la pierre pour rendre la couleur propre d’un objet, /^o/f^ l’article Camïe. Onyx. M. Gerhardc , Confeîller privé des £nances au département des mines du roi de îrufle , a publié récemment un ouvrage intéraflant, intit^ulé : Effciifur TAn des Anciens , de joindre par lufujion deux ejpeces de verre pour la gravure en relief. Les expériences nombreufes de cet habile mineralogifte , méritent l’attention «îesfavans. Voici un extrait fuccinâ de fon ouvrage.

T> Parmi les ref.es précieux de l’art des an- 5> ciens , en ouvrages de relief bien confervés , a> fe trouve le rafe. d’onyx , qui, de lamaifon des ») princes Bar-berini Rome , a paîféaumufée brijj tannique. D’après le témoignage de tou- ; les jo connoiffeurs , & nommémsnt du célèbre J^i’ncx’ kclmann ; cette pièce admirable eft travaillée » danî le ftyle qui défigne le beau fiecle des » Phidias , & d’autres grands artiftes , où l’art » en prefque tous les genres , paroiffbit avoir » atteint le plus haut dsgré de perfeélion. L’hif- 3» toire repréfcntée fur ce vafe , prouve d’une » manière ttès-probable qu’il eft l’ouvrage d’un p. artifte grec, cjui voulut flatter l’ambition d’/î-O N Y

» lexandre le Grand, fur fa prétendue orîgîne » divine. Les figures principales repréfentent » Ofympie & le roi Philippe ion époux , dans le » momeni oil ce prince allant fe jetter dans fes » bras, fut épouvanté par un ferpent qui fortit » du fein de fon époufe, au point qu’il la’ffa tomber fon manteau , pendant : que Jupiter, caché » derrière un arbre, fait éclater une joie maligne. ^n.nçkelmann a cm qi ;e ce vafe étoit un » onyx ; mais le chevalier //a/7 ;//£ura , célèbre 1) par îes recherches fur les antiqiiités & fur » l’hiftoîre naturelle , a trouvé, en l’examinant » avec la plus grande attention , qu’il étuît de » verre, que le verre noir lui fervoit de fond , >■) & que le verre blanc de lair , travaillé en » boffe, étoit pofé deffus. Lorfquc le chevalier Hamihon , dit M. Gerhardt , étoit à Berlin , il y a quelques années , j’eus le plaifir de » bien examiner ce vafe remarquable , & je reconnus que ce miniftreanglois a parfaitement » indiqué la matière dont il eft coropofé ; car » la matière noire de ce vafe a plus de tranfparence que Vnnyx de cette efpece , & on y » voit ce clair vitreux , jaunâtre , propre aux » verres compofés debafakeSrdelave. La forme, » la conflruction du vafe , prouvent même fi :ffifamment qu’il n’eft point A’onyx ; il rcfll mble s à une bouteille d’eau commune &■ ronde, à » cul plein & uni , du diamètre de 8 à lo poun ces, & dont le goulot étroit & cylindrique » s’élargit vers l’extrémité ; les figures en boiTê o font pratiquées tout autour de ce vafe , & taiîlées dans une feule couche-, or, comme l’on )) fait que Vonyx a des couches parallèles , il eft » impofîlble d’en faire un vafe de cette forme » avec des figures en relief qui l’entourent , & » qui font taillées comme celles fur le vafe en » queftion. L’art de joindre des verres de diverfes couleurs , eft d’autant plus importaRt » pour l’artifte , que les onyx qui pourrcient » fervir à faire de grandes pièces dans ce genre, >j font très-rares. Je me fuis occupé depuis quelque temps de ce travail ; j’en communique » ici les réfultats , qui font , à la vérité , imparfaits , mais qui exciteront peut-être d’autres » favans à porter ce travail plus loin , & à y » parvenir à la perfeélion.

» Il eft hors de doute que pour produire nn » onyx artificiel , il faut employer deux efpeces n de verre ablblument difFérentes l’une de l’autre ; favoir , l’une facile à mettre en tuCon, » &C l’autre qui fupporte un degré beaucoup plus >■) éminent de chaleur avant de devenir fufiblej » il faut en outre que cette dernière efpece de » verre ne foit pas fujette à fe crévafler , & n qu’elîe puifie, fans s’altérer , foutenir le degré » de chaleur nécelfaire à lafufion de la première o efpece. Le verre ordinaire a trop de parties falines, & ne peut pas, par confequent , fervir » facilement à cet objet. Il eft néceffaire encore