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l’aeîde marin , dont les fabriquans n’ont pa ? ioîn de le dopouiller. Cette couleur bien épurée , fournit des crayons d’un bleu turc, qu’on peut ameneç à des nuances plus claires par des mélanges de blanc.

On peut joindre au Tbleu de Prufle un peu d’azur en poudre ; il le rend plus friable & n’en gâte pas la couleur • il l’affoiblrt feulement quand il n’eft pas lui-même très foncé. Au refte, ce mélange eft inutile quand le bleu de Pruffe efl : bien delalé.

L’indigo n’eft pas d’ufage dans la peinture au pafiel, fans doute parce que les fabriquans n*ont •pas trouvé de moyen pour le réduire & vaincre fa ténacité, qui rélîile à relpric-de-vin. Cependant cette couleur donne un beau bleu-Suyant, & il eft trille de s’en priver. Voici le moyen d’en faire uiage. On fera pulvériler l’indigo dans un mortier, on le fera broyer enfuite fur le porphyre avec de l’eau chaude ; on le jettera dans un pot do terre vernifTée plein d’eau bouillante. On y joindra par intervalles gros comme deux noix d’alun de Rome en poudre , fi l’on emploie gros comme une noix d’indigo. On meara le pot fur le feu. La matière gonflera bien vite ; il faut bien prendre garde qu’elle ne s’élève hors du vafe : on la remue pour cet effet avec une cailler de bois , en l’éloignant de temps en temps du feu. Quand elle aura jette fix à fept bouillons, on la’laiiTera refroidir & repofer quelques heures : on jettera la plus grande partie de l’eau comme inutile ; onverfera le dépôt fur un filtre de papier fautenu par un linge ; on l’arrafera d’eau chaude pour enlever tout l’acide vitriolique de l’alun. Quand l’eau lera paffée à travers le filtre , on ramaffera la fécule qui fera reftée deffus , pour la faire broyer fur le porphyre. Si l’on a mis tout l’alun néceSaire , & que le lavage en ait bien emporté l’acide, & n’en ait laiffé que la terre qui fe fera incorporée avec Pindigo , les crayoniferont auflî friables que du blanc de Troyes» Crayons vtrds. Le bleu de Prufle & les ftilsde-grain , étant rendus traitables & bien défalés , fourniffent, par le mélange, de très-beaux verds. Prenez, par exemple, parties àpeu-près égales de bleu de Pruffe & de ftil -de-grain jaune, tous deux bien lavés : faiies-Ies porphy rifer avec un peu d’eau. Quand vous jugerez qu’ils font réduits en par ies très-Snes , & qu’ils font -bien combinés enfemble , vous les ramafTerez avec le couteau divoire ; vous les mettrez furie papier Lombard, &lorfqae la pà’e fera devenue maniable , vous en compcferez des crayons en la roulant fur du papier de la même forte. Il y a des ftils-de-grains de diâerens tons. Ceux donc le jaune a le plus d’intenfité, qui tirent un peu fur !a couleur de canelle, donnent, gar le mélange avec le bleu d« Prufle^ un beau PAS


verd très’profond, L’ochre jaune & la terre d’Italie font un verd fombre & ter/eux qui peuc fervir pour des parties obfcures ou des draperie» de peu d’éclat.

Le verd de-gris ou verdet , quelque belle couleur qu’il puifle donner, doit être rejette. Il en faut dire autant de toutes les couleurs qui ne font que des combinaifons de rouille de cuivre, telles que la terre de Vérone, le bleu de montagne , la cendre bleue , la cendre vet^te.

Crayons violets. Ils fe compofent d’un mélange de laque & de bleu de Prufle , bien lavés , & broyés enfemble avec un peu d’eau. Les pro’ portions dépendent de la teinte que l’on veutproduire. Le carmin donne un violet plus pro-fond que îa laque.

Voye ;^, article Laque , le moyen de fe procurer une lu’iue violette.

Crayons hruns-. Les pajlels ccm-pofés avec ta terre d’ombre font de couleur brune ; mais ils ne font pas friables, fi l’on n’a pas eu la précaution de la calciner. Il futSc pour cela, li elle eft en maffe, de la mettre un quart-d’héure fous de la braife chaude ; fi elle eft en poudre , de la tenir pendanc le même temps far une pelle au-deffus du feu. Il vaut mieux la prendre en maffe, autant qu’il eft poflible, parce qu’elle eft moins mêlée de matières étrangères. Sa couleur de tabac ou defeuillesèche devient un peu plus rougeât^ au feu. Dès qu’elle eft calcinée , on peut la mettre avec unpeu d’eau fur le porphyre. Apres avoir éréfuffiiamment broyée, elle fournira de bons crayons d’un fauve ou d’iui brun rougeâtre obfcur ; ’Isle^ ront un peu compatis & gras , 11 vau t encore mieux plonger dans un vare plein d’eau froide la terre’ d’ombre encore toute brûlante. Il eft vrai qu’elle : en deviendra plus dure & plus difficile à broyer :• mais une fois bien porphy rifée , les crayons feronc encore plus friables qu’ils ne l’aur :>ient été. C’cft le feu 1 moyen que j’aie trouve de réduire cette : fubflance extracrdinairement rebelle au pajlely à moins qu’on n’emplt)ye lefecours del’efprit-devin , dont on a déjà obfervé l’infufîifance. La terrç de Cologne qui donne également de» pafids hnms , eft encore plus-intraitable. Il faut la calciner long-tem-ps fur labraii’e dans unecuil-’ 1er de fer ou dans un creufet. Quand on l’aura ti- , rée du feu toute rouge , on la portera da^s un lieie bieaaeré pour l’y lailfer brûler, jufqu’à ce qu’elle : s’éteigne d’elle-même. Alorson la feraporphyrifer long-temps avec de l’eau claire ; on la- |ettera’ furie filtre pour l’arrofer abondamment : parc© moyen , la terre de Cologne donnera des cvayons d’un brun noir olivâtre. Il feroit impolTible d’ère rien faire fans l’avoir bien torréfiée. L’étiops martial & le fafran de Mars, dont on £B dé[agaïlé, faurnlrontdes couleur&fauye&ou &r®r