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brillante dans ses fractures, dissoluble dans l’eau. On peut la regarder comme une terre martiale chargée de vitriol. C’est peut-être le résultat de la décomposition de pyrites sulphureuses, qui avoient pour base du fer. Le rouge d’Angleterre, exposé au feu, prend une couleur plus foncée : sur un feu violent, & long-temps continué, il devient noir & attirable à l’aimant.


Rouge de montagne, c’est l’ochre rouge, qui ne sert que dans la peinture la plus grossière, telle que celle des planchers.


Rouge de Prusse. C’est un rouge brun : on en trouve de différentes nuances. Cette substance paroît n’être que le résidu d’une distillation de vitriol martial ; en un mot, un vrai colchotar. Il s’en trouve qui n’est autre chose que du vitriol martial ; calciné au rouge ; si on lessivoit ces différens rouges avant de les employer, on obtiendroit une bien plus belle couleur, comme on peut s’en assurer par l’expérience : d’ailleurs, cette couleur ne seroit plus sujette à brunir, étant mêlée avec l’huile, ce qui arrive par la réaction de l’acide vitriolique sur la terre martiale.

Rouge pour le lavis. Réduisez en poudre subtile ce que vous voudrez de cochenille ; versez-la


dans un vaisseau où vous ayez mis de l’eau-rose en assez grande quantité pour surpasser de deux doigts cette poudre ; jettez ensuite de l’alun brûlé & pulvérisé encore tout chaud dans de l’eau de plantin, dans laquelle vous mêlerez la liqueur qui aura servi à dissoudre la cochenille, & vous aurez un très-beau rouge, qui mérite d’être préféré au vermillon pour le lavis ; car le vermillon a trop de corps, & d’ailleurs il se ternit à cause du mercure dont il est composé. (Ancienne Encyclopedie.)

ROULETTE. (subst. fem.) Instrument à l’usage des graveurs à la manière du crayon, au pointillé, & à la manière du lavis. C’est une petite roue dentelée, dont l’essieu est une branche de fer emmanchée comme les pointes des graveurs. Il y a de ces roulettes qui ne roulent pas sur leur essieu ; on les appelle instrumens fixes. Il y en a qui n’ont qu’un rang de dentelures, d’autres en ont plusieurs rangs. Il y en a dont le grain est très-fin, & presqu’insensible ; d’autres dont le grain ou la dentelure est très-forte. On roule cet instrument sur le cuivre, & il y imprime des points proportionnés au nombre & à la grosseur de ses dents. Voyez à l’article GRAVURE, la gravure à la manière du crayon, & celle à la manière du lavis. Voyez aussi l’article Lavis.


SAFRAN