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avec une hachette, ou avec quelqu’autre outil, les places où ils doivent être posés ; on les ajuste & on les scelle avec le plâtre. Il ne reste plus qu’à les scelle avec les outils en bois, & même avec les ripes, comme nous l’avons dit.

SCULPTURE en carton. Il y a deux manieres de travailler ces sortes d’ouvrages. Comme ils n’ont pas d’autre inconvénient à craindre que l’humidité, on ne les employe d’ordinaire que dans des lieux couverts, comme intérieurs de bâtimens, d’églises, accessoires à des autels, pompes funebres, fêtes publiques, salles de spectacles, &c. Pour parvenir à l’exécution de ce travail, il faut prendre les mêmes précautions que pour les autres genres de sculpture qu’on a déja expliqués, c’est-à-dire, qu’il faut commencer par faire, soit de ronde bosse, soit de bas-relief, les mode les des choses qu’on veut reprsener. Il faut aussi tirer des moules sur des modeles, comme il a été dit à l’article Sculpture en plâtreOn endurcit le moule en l’imbibant d’huile bouilante, & quand il est sec, & en état, on y met pour premiere couche, des feuilles de papier imbibées d’eau, sans colle, que l’on arrange artistement dans toutes les parties du moule. Toutes les autres couches qu’on y donne, se font aussi avec du papier ; mais il est imbibé de colle de farine, & l’on continue couche sur couche avec le papier collé, jusqu’à ce qu’on ait donné à l’ouvrage l’épaisseur de deux ou trois lignes, ce qui forme un corps suffisamment solide. Mais il faut bien faire attention, en posant toutes ces couches de papier, de les faire obéir avec les doigts, ou les ébauchoirs, pour les faire atteindre jusqu’au fond des plus profondes cavités du moule dont elles doivent prendre exactement les traits, & les rendre sur le carton avec toute la finesse que le sculpteur a donnée à son modele On laisse sécher ces cartons en les exposant au soleil, ou à un feu doux, de crainte que l’excessive chaleur ne change les formes en occasionnant des évents & faisant boursouffler le papier. Quand les cartons sont secs, on les retire du moule, soit par coquilles ou par volume. On les rassemble, on les ajuste avec des fils de fer. Le papier le plus en usage pour ces sortes d’ouvrages est, pour la premiere couche, le papier gris, dit fluant ; & après, tout papier spongieux, blanc ou gris, est propre à faire corps avec la colle. La seconde façon de former des ouvrages de sculpture en carton, est de les faire en papier, c’est à dire, en papier battu dans un mortier. Cette pâte se fait ordinairement des rognures que les papetiers font de leur papier de compte ou à lettres ; les plus fins sont les meilleurs. On prend ces rognures, on les met dans un vase ou vaisseau rempli d’eau, que l’on change souvent, & on les laisse amortir jusqu’à ce qu’elles soient ré-


duites en pâte ou bouillie. Quand cette pâte est ainsi réduite, on s’en sert comme il va être expliqué. On a eu soin, comme ci-devant, d’imbiber d’huile & d’endurcir le moule ; on y met, le plus également qu’il est possible, l’épaisseur d’environ deux ou trois lignes de cette pâte ; on appuye dessus avec force, & on se sert d’une éponge pour en retirer l’humidité autant qu’il est possible. On fait sécher cette pâte au feu ou au soleil ; puis avec une brosse & de la colle de farine, on imbibe ce carton sur lequel on pose plusieurs couches de papier blanc ou gris, afin de donner du corps à ce carton, qui jusqu’alors étoit sans corps & sans colle. Cette seconde opération faite, on laisse sécher, puis on recommence avec de la colle forte de Flandre ou d’Angletere, à réimbiber ces couches de papier, & l’on y applique de la toile. Souvent on y insinue des armatures de fer & des fantons, que l’on met entre le papier gris & la toile, ce qui empêche que ces cartons ne se tourmentent, & les contient dans la véritable forme que le sculpteur a donnée au modele. Cette façon de faire le carton est la meilleure, tant pour la solidité, que pour rapporter avec exactitude toutes les parties de détail du modele. Ces ouvrages, comme nous l’avons dit, ne craignent d’inconvénient que l’humidité. Ils ne se cassent pas, les vers n’y sont pas de piquures, & ils peuvent être dorés aussi bien que les ouvrages en bois, & avec les mêmes apprêts. (Ancienne Encyclopédie.)

Explication des Planches pour la sculpture.

PLANCHE Iere.

Sculpture en terre & en plâtre à la main.
Vignette.

Fig. 1. Sculpteur qui modèle en bas-relief d’après la bosse.

Fig. 2. Sculpteur qui modèle une tête enronde bosse.

Fig. 3. Bas-relief.

Fig. 4. Petits chevalets à modeler qui s’accrochent sur une table ou sur un banc.

Fig. 5. Garçon d’attelier qui prépare de la terre.

Fig. 6. Sculpteur qui modèle en plâtre à la main.

Fig. 7. Ouvrier qui gâche du plâtre.

Bas de la Planche.

Fig. 1. Selle à modeler, qui peut s’élever ou s’abaisser, moyennant une vis au milieu.

Fig. 2. Autre plateau & son montant, que l’on élève avec une cheville que l’on a pour cet effet.