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qu’île, & l’on aura l’idée la plus exacte de ladistribution du fol dont il s’agit ; & l’on s’assurera sans peine que la nature Tavòit formé pour servir d’apanage à une nation divisée en quatre grands peuples ; ou plutôt, ce me semble, que les grandes divisions entre les pays, amènent nécessairement avec le temps une division très-sensible entre les peuples qui les habitent. Les habitans de ces contrées n’étant pas nés du soi même, mais étant descendus d’autres peuples vivant en Asie, avoient dû y être entrés par l’Hellespont, bras de mer sort étroit. Les plus simples radeaux purent servir à ce passage, puisque plusieurs siècles après, quinze mille Bulgares eurent le courage de le passer à cheval, sans le secours d’aucune barque. - Ces colonies ne pouvant s’étendre au nord à cause du Danube, durent s’étendre jusqu’à la mer - Adriatique, & se replièrent ensuite vers la pointe du triangles - Entre les chaînes de montagnes qui partageoient ce triangle, les peuples prirent les noms snivans. Entre le Danube & les ~ monts Pasoples, la Thrace. Entre les monts Paeoples & le mont Olympe, la Macédoine. Entre le mont Olympe & la presqu’île, la Thessalie ; & la Grèce proprement dite, ou Doride. La presqu’île porta le nom de Pélafgia, pays maritime, & à’Apia, pays reculé ; dans la fuite, elle reçut- celui de Péiôponnèse. On verra les divisions de ces pays, quant à la’ Grèce, à l’article GRJEGIA. - L A N G Ù E. Les recherches sur I’histoire de la langue des Grecs étoient liées de trop près à celles de leur origine, pour que les anciens, qui s’étoient occupés des unes, ne s’occupassent pas aussi des autres. Les philosophes stoïciens avoient, selon eux, quelques rapports étymologiques avec d’autres langues. Mais Cicéron trouve leurs sentimens ridicules & frivoles. Platon avoit apperçu le rapport de la langue grecque avec celles des Barbares du voisinage, telles que celles des Phrygiens & des Thraces. Cet ancien penfoit qu’on ne pouvoit avoir donné des noms aux objets qu’en consultant la nature ; que les Grecs & les Barbares ont été également assujettis, à cette loi, & que l’origine des noms n’a point dépendu de la volonté des hommes. Te sentiment de Platon étoit vraisemblablement le meilleur, puisque Eusèbe n’a cité que lui pour établir le principe que les mots avoient une raison naturelle. Plusieurs favans modernes ont rapporté l’origine de la langue grecque à celle des Hébreux ou des Phéniciens. D’autres ont prétendu qu’elle dérivoit de quelques-unes des langues parlées dans l’orient de TEurope, comme la scythique, la celtique, ia gothique, ou même la germanique. . M.Fréreta trouvé des rapports entre la langue grecque & l’esclavon ou la langue illyrique. II a trouvé dans celle-ci un grand nombre de mots,semblables, pour le son tk pour la signification, aux anciennes racines simples de la langue grecque. La langue générale dont l’ancien grec & l’esclavon paraissent être des dialectes,. est celle des anciens Gètes, des anciens Thraces. Comme «es peuples habitoient un pays voisin de la Grèce, ils.pouvoient facilement y pénétrer. Plusieurs favans d’Allemagne ont cru que la langue grecque descendoit de celle qu’ils parloient, .& lui ont comparé le theuton ou la langue de "Germanie, Jean-Marie Bellini ne ’ fait qu’une feule 6k même langue, de celle de Germanie & de la Grèce. . M. íhre, Suédois, a trouvé de très-grands rapports entre les langues latine, grecque & suédoise, & il croit "qu’on ne peut les attribuer qu’à une origine conimune. M. Tabbé Barthelemi a démontré qu’il y avoit de très-grands rapports entre le grec, l’égyptien & le phénicien. - ’- M. de Gébelin pense de.tout cela, que le grec ne doit son existence à aucune de ces langues ; mais qu’il est dérivé de la langue première de TEurope ou de la langue celtique, scenr de la langue orientale. II prétend qu’on ne peut parvenir à la vérité sur cet objët, qu’en ayant connoissance de Toriginê des Grecs. Le P. Pezron avoit avancé, avant lui, que la ; langue grecque de voit remonter aux Celtes. Mais comme ni l’un" ni l’autre de ces favans ne savoit pas assez profondément la languç.bretonne-, iln’avoit pu établir assez complètement les preuves de son sentiment. Je conviens moi-même qu’zu premier apperçu, il paroît prêter un peu au ridicule. Mais quand on réfléchit sur cet objet ; que Ton se dit à soi-même que les Grecs n’ont pas dû parler d’abord.la langue d’Homère, ni de Démòsthènes ; que, comme toutes les langues, elle a dû avoir un commencement, qui n’étoit autreque la langue des ancêtres des Grecs, quels qu’ils fussent : qu’importe alors,que ce soit de Fillyrien, du phrygien ? Ce dont il faudra convenir, c’est que cette langue originaire doit être, non de celle du peuple qui a précédé immédiatement les Grecs, Gètes ou autres ; mais de celle du peuple qui a le premier habité le pays. C’est jusqu’à ce peuple qu’il faudra remonter ; la série qui se trouve entre eux ne pouvant, présenter que la succession des-variations. Depuis les premiers Asiatiques passés d’Asie en . Europe, Asiatiques que j’appelle Goméntes, parce que je ne connois pas de peuple qui ait précédé celui-ci, chaque famille s’est très-bien expliquée entre elle, chaque fils a entendu son père^ comme en France nous n’avons cessé de nous entendre, même depuis Amipt ; cependant, la perfection de