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les traçoienT en qnarré. D’ailleurs, les Grecs 1 choisissoient, autant qu’ils pouvoient, desjieux fortifiés par leur situation, cherchoient à s’épargner de la peine, èk n’étoient jamais bien à Tabri, en cas que Tavantage du terrein leur manquât. II étoit d’usage de s’assurer, avant le combat, si Ton avoit les présagés favorables. Il est vrai que les grands hommes s’élevoîent souvent au-deflus de ces pratiques superstitieuses. Mais cela suppose qu’ils avoient entièrement gagné la confiance de T’armée ; antrement ils auroient couru risque de porter le découragement dans le coeur de chaque soldat, d’autant plus superstitieux "qu’ils étoient moins éclairés : ils auroient ainsi travaillé, sans le vouloir, à Taccomplissement de. Toraclé. On faisoit aussi des sacrifices aux dieux. Le général haranguoit son armée, soit dans le camp, monté sur quelque gradin de gazon, soit lorsque Ton étoit-en bataille, parcourant les.ran’gs à cheval. L’infanterie étoit ordinairement au centre, sur une ou plusieurs lignes ; èk la cavalerie sur les aîles. Il est vrai que cette disposition n’étoit pas constamment uniforme, èk qu’elle varioit selon - la circonstance èk ía disposition des lieux. Le corps le plus vanté chez les Grecs fut la phalange macédonienne (î). Il y avoit différentes punitions, la plupart n’étoient que flétrissantes ; cependant la désertion étoit punie de mort. Il suffisoit à Sparte d’avoir quitté son poste ou soi devant Tennemi,pour être déshonoré à jamais ; personne ne pouvoit faire alliance avec un homme couvert d’une telle flétrissure, èk il pouvoit être insulté publiquement. Les récompenses, presque toutes honorifiques, étoient prodiguées au mérite. Il suffisoit d’avoir bien rempli son devoir pour mériter une part dans les louanges du général èk les éloges de ses Concitoyens. Les morts même étoient honorés en public On exposoit leurs offemens à Athènes, & pendant trois jours leurs concitoyens alloient leur porter leuts hommages èk les couvrir de fleurs : leurs funérailles se faisoient avec la plus grande pompe : un orateur prononçoit leur oraison funèbre au nom de la république ; Les Lacédémoniens enterraient leurs nions sur le lieu : ils y roettoient une épitaphe simple, mais dont Ténèrgie agissait aussi puissamment sur Tame de ce peuplevertueux, que les harangues pompeuses sur i’es- (i)Cette phalange étoitun corps d’infanterie, composé de seize mille ho’rnmes pesamment armés, & que l’on avoit coutume de placer au centre de la bataille. Outre l’épée, ils_avoient pourfirmes un bouclier. & une de seize pique pieds de longueur. La phalange se divi’soit ordinairement en dix corps, dont chacun étoit composé de seize cens hommes, rangés sur cent de front & seize <le profondeur. Ils avançoient tous leurs piques vers .’ennemi, en observant cependant de laisser six pieds de lapique depuis l’endroit de leurs mains jusqu’à son extrétiuté sur la droite ; d’où l’on voit qu’elle avançoit de dix pieds devant eux, I prit des Athéniens. Uiez tes derniers, i« cuwi» de ceux qui étoient morts pour le service de la patrie étoient élevés aux dépens du public, & destinés, à servir l’état à leur tour. C’étoit à-peuprès le même plan d’établissement renouvelé de nos jours en faveur de la’jeune noblesse de Técole royale militaire. U y a cependant cette différence en faveur de notre institution, que la bienfaisance du souverain n’attend pas la mort des pères pour secourir les enfans, èk que Ton y réunit le double ’avantage de soulager dés familles malheureuses, èk de lormer des sujets à l’état par une éducation que leur fortune èk .’éloignement de la capitale ne leur auroient guère permis de se procurer. Les villes des anciens n’avoient pas, il est vrai, la forme de nos places fortifiées. Mais, sans demilunes, sans bastions, sans contrescarpes-, elles n’en étoient pas moins bien défendues, relativement à la façon dont on pouvoit les attaquer. Les murs étoient fort hauts èk fort épais : la plupart étoient soutenus par de bonnes terrasses qui les affermissoient contre Tesson du bélier. Il y avoit, outre cela, des tours plus hautes que les murailles, auxquelles on donnoit la forme polygone plutôt que quarrée, afin de ne pas présenter des angles trop aigus èk trop aisés à renverser. D’ailleurs, les murailles" étoient -quelquefois doubles èk triples, èk Ton creusoit souvent en dehors èk en dedans des fossés d’une profondeur considérable. Tout le monde fait queTusage de Tartillerie est d’une invention mpdenle, èk que les anciens, pour l’attaque comme pour la défense des places, avoient également recours à des machines de différentes sortes. Les plus usitées étoient la catapulte, la baliste, la grue, le bélier, la tortue èk - les tours roulantes. Les premières lançoient des pierres 6k des javelots ; le bélier servoit à battre 6k à renverser les murailles ; les tortues 6k les tours étoient employées à servir d’abris èk de défenses aux travailleurs. Il arrivoit souvent que Ton sappoit les murailles, èk qUe, les soutenant avec des pièces de bois, auxquelles on mettoit ensuite le feu, on arrivoit à en faire écrouler des pans considérables. Dans d’autres occasions, on entourait la ville assiégée d’un mur dé circonvallation, lors, par exemple, que le siège devoit traîner en longueur. On garnissoit même ce mur de bonnes tours. On se servoit aussi de la. naine, non pas comme chez nous pour introduire sous quelque ’ ouvrage une matière inflammable èk propre à les faire sauter par une forte explosion ; mais pour se frayer un chemin jusques dans Tintérieur de la place, dont souvent on se rendoit ainsi maître», pendant que les troupes étoient occupées à la défense des murailles. Les assiégés, de leur côté, employoient à-peu-près les mêmes moyens pour se défendre. Ils opposoient la ruse à la ruse, èk les machines aux machines. Ils fappoient les tours, enlevoient les béliers avec des bascules, embrasoient les tortue s, les balisles, &c, & se forti-