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Page:Encyclopédie méthodique - Géographie ancienne - Tome 2.djvu/27

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leur législateur. Les Thébains * qu’ils avoient humiliés, sortirent de cet état d’opprobre. Un seul Aomme, philosophe 6k guerrier tout à la fois, Epaminoudas dpnna la force 6k la vie à toute fanation j 6k les Spartiates, humiliés & battus, ne jettèrent plus dans la fuite qu’un éclat-passager sous le règne de leur roi Cléoménès. Athènes fut divisée par des factions. Excitée par les harangues de Démosthène, à peiné ofa-t-elle s’opposer aux entreprises de Philippe. Cé prince, qui avoit trouvé le moyen de subjuguer dans chaque état les esprits des particuliers, fut maîtriser le corps - entier de la Grèce par fa profonde politique. Après la mort d’Alexandre ^èk les troubles qui Tavoient suivie, une nouvelle puissance sembla promettre. encore quelques beaux joUrs de liberté. Ce furent. les Achéens, dont la confédération paroissoit assurer, le salut de la Grèce. Mais leurs progrès furent lents ; èk, après Aratus, ils n’eurent plus d’homme de génie à leur tête. Aussi, brouillés avec la Macédoine, fiers, pour ne pas dire plus, dans leurs procédés avec les Romains, ils se virent obligés de Céder à ces derniers, èk toute la Grèce passa en leur pouvoir, comme nous le verrons ailleurs. GOUVERNEMENT MILITAIRE. A^ant d’entrer en campagne, les Grecs, comme les Romains, envoyoient un" héraut exposer les motifs de leurs prétentions ou de leur mécontentement ; annoncer que toute amitié entre les deux peuples étoit absolument rompue, èk déclarer enfin que Ton se déterminoit aune guerre ouverte. A Sparte, les deux rois étoient les généraux nés de l’état. Ils avoient d’abord commandé ensemble èk de concert ; mais depuis une division arrivée entre Cléoménès 6k Démarate (Hérodote, í.v, c. 7/), on porta une loi,par laquelle un seul devoit avoir le commandement. II n’en étoit pas de même à Athènes. Chaque tribu fournissoit son commandant, èk chacun d’eux ne possédoit l’autorité qu’un jour, jusqu’à ce que son tour revînt après dix jours révolus. Cependant il n’est pas sans exemple, 6k c’est un éloge de plus à donner aux Athéniens, que, si l’un des dix se distinguoit par des talens supérieurs, les autres lui déféraient toute l’autorité à leur place. C’est xe qui arriva, entre autres exemples que Ton en pourrait apporter, à Tégard de Miltiade à la bataille de Marathon. Clièz les Lacédémoniens, tout homme étoit soldat : seulement on en distinguoit de deux sortes, les Spartiates, ouïes habitans de la ville de Sparte ; & les Lacédémoniens, ou les habitans du reste de la Laconie. Le nombre des premiers pouvoit monter à huit à nenf mille. L’íge de porter les armes s’éiendoit depuis trente jusqu’à soixante ans. II arrivoit ordinairement que lgs Spartiates marchoient accompagnés chacun de quatre à cinq esclaves, qu’ils appelpient Hilotes, & qui étoient armés à la légère (ï). L’âge de porter les armes commençoit plutôt, à Athènes. Les jeunes gens se faìfoiènt inscrire sur le registre public à Tâge de dix-huit ans : ils. prêtoient serment de servir l’état dans tous ses besoins, èk Ton devoit porter les armes jusqu’à soixante ans. La ville étoit plus peuplée que Sparte : aussi les troupes étoient -elk-s. en plus grand nombre. On voit dans Thucydide (L.n), à-peu-près seize mille hommes en armes au commencement de la guerre du Péiôponnèse, sans y compter seize mille autres qui restoieut pour la défense de la ville 6k des ports". Dans les premiers temps, chaque soldat grec faisoit la guerre à ses dépens : 6k tant que les Spartiates, fidèles aux loix de Lycurgue, ne s’écattètent pas de leur territoire y la république continua à leur fournir en campagne un habit par an èk leur part des repas publics. On leur donnoit trois èk jusqu’à quatre oboles par jour lorsqu’ils passèrent en Asie. 11 en avoit été de même à Athènes, où les bourgeois avoient d’abord servi à leurs propres dépens. Ce ne fut qu’au temps dé Périçlès, lorsqu’il fit porter la guerre en Tliracc èk dans les îles-éloignées, que, par son conseil, on porta une loi pour accorder iine paie aux soldats. Les matelotsreçevoient par jour trois oboles ; lés troupes de terre en avoient quatre, 6k chaque. cavalier..recevoit une.drachme : les généraux scrvoient à leurs frais. Les armes les plus ordinaires étoient le casque, la cuirasse, la lancé èk Tépée : on se servoit aussi de Tare, de la fronde èk du javelot. Les boucliers des cavaliers étoient plus petits 6k plus légers. Les soldats grecs étoient bien moins chargés dans leur marche que les soldats romains ; ils étoient aussi moins fortifiés dans leur camp. (Polyb. L. xrii). Là comparaison qu’en fait Polybe n’est pas à Tavantage des premiers. Ils disposoient lexir camp de forme ronde, au-lieu que les Romains (1) On comprend fous le nom d’Hilotes, ou á’Hélotes, la partie la plus considérable & la moins humiliée des esclaves chez les Lacédémoniens. Ils tiroient cette dénomination de l’ancienne ville d’Hélós, détruite par Agis, fils d’Aristhène ; U est vrai que dans la fuite,. lorsque les Lacédémoniens eurent aussi.réduit en esclavage la plus grande partie dés Mefféniens, ils les traitèrent.comme les Hilotes,, & les désignèrent par le même nom. Ils s’exerçoient aux métiers ou à l’agriculture, &, répandus dans la ville ou dans la campagne, ils servoiént la république ou "ouvernoient les biens des particuliers. On a vu dans le texte qu’on les emmenoirà la guerre : dans plus d’une occasion, leur conduite & leur valeur leur méritèrent leur liberté. L’autre portion des esclaves, que l’on gardoit dans les maisons pour les usages domestiques, étoient les moins libres & les plus malheureux : on les appeloit oíxirai (oïketaï), ç’est-à - dire, domiciliés. Loriqu’ils-’avoient 1 trop bonne mine, l’état les faisoit mettre à mort ; & quel- ’ que maltraités qu’ils fufient par leurs maîtres, ils ne pouvoient jamais réclamer l’autorité des loix. - - C 2