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Page:Encyclopédie méthodique - Géographie ancienne - Tome 2.djvu/31

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raison de cette apparence, on se réunît à dire que Mercure èk Vénus faisoient leur révolution propre autour du soleil, tandis qu’emportées par cet astre, elles"faisoient avec lui unè autre révolution autour du centré commun. Platon faivit ce sentiment ; mais, au rapport de Théophraste," il disoit dans fa vieillesse, qu’il se repentoit d’avoir donné à la terre une place qui ne lui convenoit pas, de Vavoir mise au centre de Vunivers, & d’en avoir fait le principe & la mesure des mouvemens célestes. L’exemple d’Anaxagore (1) èk de Socrate avoit retenu Platon ; ce n’étoit qu’en tremblant qu’il avoit insinué le mouvement de la terre sur ellem’ême. Dans le second des systèmes anciens, Endoxe de Cnide (2) sopposoit, i-°. que la terre étant immobile au centre du monde, les planètes" èk les étoiles étoient emportées autour d’elle d’orient en occident, par un mouvement général dont la révolution s’achevoit en vingt-quatre-heures ; a0, que chaque planète étoit attachée à un cercle particulier, qui Temporroit.en même temps dans un sens contraire, c’est-à-dire, d’occident en orient, èk la faisoit reculer d’une certaine quantitépendantchaque révolution diurne, mais dans un autre plan-que celui de Téquateur ; 30. que ce second cercle étoit emporté lui-même par un troisième, qui éloignoit d’abord les deux premiers du plan de Técliptique du soleil, pour les en rapprocher ensuite ; ce qui causoit Tapparence du mouvement des planètes en latitude ; 40. enfin, que Vénus, Jupiter èk Saturne avoient un quatrième mouvement qui les emportoit suivant leur écliptique, mais dans un sens contraire à ce’.ui de leur mouvement propre, èk qui causoit les apparences déflation, de rétrogradation èk d’accélération. Ces cercles ou sphères étoient au nombre de vingt-six : Caìlipus (3) y en ajouta sept autres pour rendre raison de Tinégalité des mouvemens des planètes dans les différens points de leur écliptique. A ces trente-trois sphères, Aristote (4) en "ajouta vingt-deux autres ; mais seulement pour empêches leur prétendu frottement. Lorsqu’on se fut apperçu de Timperfection de ces hypothèses, on prit le parti d’ajouter aux sphères d’Eudoxe, des épicicles, c’"est-à-dire, des cercles moins grands dont le centre seroit attaché au centre même de la sphère. Les planètes tournoient autour de ces centres, tandis qu’elles étoient emportées aveclepicicle par íeúr sphère propre, èk qu’elles tournoient avec elle amour du centre de la terre. Au moyen de ces épicicles, ce n’étoient plus des cercles co’n- (1) Anaxagore de Clazomène naquit vers l’an 500 avant J. C. & mourut vers l’an 428. (2) Eudoxe flçrjfloit vers l’an 390 avant J. C. 11s’appliqua aux mathématiques & à la médecine. (3) Astronome d’A-thènes -, il vivoit vers l’an 336. (4) Aristote de Stagire en Macédoine, naquit l’an 384 - avant Jesus-Christ -,chef des péripatéticiens & précepteur d’Alexandre : il mourut à l’âge de soixante-trois ans, • ccntriqnes à.la terre que clécrivoient les planètes, ; mais des espèces de spirales ou de courbes trèsr bizarres ; aussi plusieurs philosophes né les admettoient- ilspas. D’ailleurs laplupart des anciens, & Ptolemée (5) particulièrement, n’ont regardé les épicicles que comme une hypothèse de calcul. Le.troisième système connu des anciens mettoit le. soleil au centre des mouvemens célestes, dont il étoit", selon eux, la cause 6k le principe : c’est celui qui fut renouvelle depuis par Copernic (6).. La terre, emportée autour du soleil dans le plan de Técliptique, tournoit en même temps sur ellemême. C’étoit en même temps le système suivi par Aristarque èk les pythagoriciens : mais il étoit dangereux dé s’en expliquer tout haut. Et ce nicme Aristarque fut accuse d’impiété pour avoir violé le respect dû à Vesta, c’est-à-dire, pour avoir ôté la terre du centre de Tunivers, èk pour Tavoir fait tourner autour du soleil. C’est cê même fystême, si généralement reçu aujoprd’hui, que Ton força Galilée d’abjurer publiquement, comme une hérésie contraire à la raison et à la foi. Ce fait, dit l’auteur cité plus haut, est un de ceux qui prouvent qu’en vieillissant, le monde ne devient pas plus ’sage. - . Médecine. Soit que les Grecs tinssent la médecine des Egyptiens, ou que la nécessité, la leur ait fait inventer, il est sûr qu’on la pratiquoit déjà, chez eux au temps de la guerre de Troyes. Chiron, Thessalien èk Centaure, selon les poètes, n’est pas moins célèbre par la grande connoiílance des planètes èk des maladies, que par Téslucation d’Achille, dont il.fut Tinfíituteur. Esculape, son disciple, eut un temple 6k même un territoire qui lui fut entièrement consacré. Ses. fils, quoique moins célèbres, ne se rendirent pas moins habiles j _ èk,Ton peut croire que cette science ne cessa pas d’être cultivée jusqu’au temps où Hyppocrate la mit en honneur, quoique pendant ce long intervalle, on ne connoisse aucun de ceux qui s’y sont distingués. C’est peut-être par cette raison que Pline (L. xxxx, c. 8), suppose un, vuide dans la médecine’jusqu’à la guerre du Péiôponnèse,. c’est-à-dire, jusqu’au temps d’Hyppocrate (7). Cet homme célèbre, né dans l’íle de Cos, fut, en quelque sorte, par son zèle, le dieu tutélaire d’Athènes pendant la peste qui la. ravagea de "son (5) Ptoleméç de Péluse en Egypte, vivoit sous l’empire d’Adrien & de Marc-Aurèle, vers l’an 138 avant J. C. Il a beaucoup écrit sur la géographie & sur Tastronomie. (6) Nicolas Copernic n.-îquit à Thorn en Prusse, le 19 . février 1473. Il est l’auteur, ou plutôt le restaurateur du système géaéralement adopté ; mais iln’eut pas la satisfaction de voir le succès de son ouvrage. Il mourut en (7) Ce qui peut servir, en quelque sorte, de preuve a ce sentiment, c’est que Celse (in Proef. ) met au nombre de scéièbres médecins, Pythagore & quelques autres philosophes, qui, sans doute, voyoient les principes en grand, tandisque d’autres,moins célèbres, s’oecupoient de la pratique ; Pythagore vivoit au temps de Cyrus ;