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la même voie en s’înstriùsant par leur exemple. De-là sont nées la grammaire èkla rhétorique *. dont les modernes, au moins quant à la première de ces sciences, se sont occupés plus heureusement que Hes anciens, èk dans lesquels ils les- Ont surpassés, comme dans les autres genres dont la justesse èk la méthode sent le principal mérite. Agriculture. L’agricH.ture étoit en honneur chez les Grecs-coHslne chez les Romains : mais la fertilité du pays île répondoit pas également à Tacti- Vké de leurs travaux. L’Attique, par exemple, ít plusieurs autres pays né produisoient point de bled ; & communément On le tirait de la Thrace Á& de TEgypte. Mais, à cela près, on y trouvoit .’olivier, la vigne, èk généralement toutes sortes de fruits. Lés vins de LeSbos, de Chypre èk de Çhio étoient 6k sont encore en très-grande réputation : èk Homère {Odys. L. ix, v. 197), parle d’un vin de Marohée en Thrace qui poríoit vingt fois autant d’eau. On cotinoît d’ailleurs la réputation des vallons fertiles de la Thef- -àlie. - Commerce. Quant au commerce de la Grèce, il n’étoit gufère que passif èk peu considérable, en comparaison de celui des Tyriens, des Carthaginois èk d’Alexandrie, solistes premiers Ptolémées. Les Corinthiens s’y distinguoient le plus, èk s’y étoient fort-enrichis. "Les objets les plus considérables du commerce étoient les esclaves èk le produit des mines. Celles d’Athènes, qui donnoient de Targent, èk même celles qu’ils possédoient en Thrace, étoient d’un grand produit. Philippe, roi de Macédoine, en fit exploiter qui rapportoient de Tor, èk en tira un profit immense. L’île de Délos fut pendant assez long-temps, le centre èk le lieu, d’entrepôt du cointnerce.de la Grèce. BlAí.i-A RI s. ’Architecture. L’idée de se bâtir des maisons, èk même de fonder des monumens durables, enfantée par le besoin ék’par la vanité, appartient sans doute à tous les peuples. Nous en trouvons Tufage établi de bonne-heure chez les Phéniciens, les Egyptiens &. ailleurs. Mais cette sorte de perfection, qui constitue essentiellement les beautés de Tart, cet accord heureux des principes d’où résulte cette harmonie du beau qui neus frappe èk nous ravit, c’est aux seuls Grecs qu’il faut en faire honneur, & c’est chez eux qu’il convient d’en chercher l’origine. Non-seulemént il paraît qu’ils inventèrent la colonne, à la vérité d’abord sans piédestal èk sans chapiteau. Mais la finesse de leur tact èk la justesse de leur goût leuriirent bientôt sentir combien le grand nombre de colonnes, placées au frontispice èk même autour de leurs temples, produisoit d’effets agréables par la quantité & la variété,des sensations que leur, vn.e. imprime dans Géographie ancienne. Tome H, notre ame ’(_).. Us inventèrent de plus différentes proportions j selon la majesté ou Télégance qu’ils vouloient donner à leurs édifices : cette finesse de goût donna naissance aux trois ordres dont ils furent les inventeurs. Le dorique, plus ancien èk plus simple,.avoit une beauté mâle èk majestueuse ; Yionique, pins élégant èk plus svelte, décorait plus agréablement ; le corinthien,, inventé le d. rnier, par Callimaque, réunissoit toute la délkatesse & toutes les grâces dont les ressources dé Tart sont susceptibles.. Les plus fameux temples construits* selon chacun de ces ordres sont, pour Vordre dorique, le temple de Junon à Argos, èk celui dé Cérès èk Proserpine, à Eleusis ;pour ïordre ionique, le temple de Diane à Ephèse, èk celui d’Apollon à Milet ; pour.Vordre corinthien, le magnifique temple de Jupiter Olympien, à Athènes, commencé par les soins de Pisistrate, abandonné long-temps, èk terminé enfin aux frais d’Antiochus Epiphanes, roi de Syrie. Ce monument fut presque le seul qui longeât ainsi dans les mains.des Grecs. JUné grande partie des ouvrages qui décoraient Athènes, fut faite au temps de Péricíès. Son règne fut cèlui dés arts. Flatté de Tambition de gouverner à son gré un peuple inquiet, effrayé "par Texemple des Thémistocles èk des Aristides, dont les grands tâlens ne les avoient pas cependant préservés da Tinconstánce des Athéniens, 11 les occupoit sans cesse d’objets nouveaux, èk fur-tout des productions èk des plaisirs qui charmoient leur goût èk flattoient le plus leur vanité. ; Peinture. Là peinture, cet art agréablement imposteur, qui nous trompe sans nous abuser, èk qui Charme Tesprit èk le goût par Tillusion des sens, ne sot pas cultivé en Grèce avec moins de succès que Tarchitecture. On prétend que fë dessein, qui en est la base, doit son origine aux regrets d’un ami, ou à la tendresse ingénieuse d’une amante.- Par le secours d’une lumière, elle trouva, dit-on, le moyen très-simple, d’arrêter avec un stylets sur une muraille, le contour du profil d’un jeune guerrier, prêt à s’éloigner, à-peti-près comme on Ta ’,pratiqué parmi nous il y a quelques années. Quoi qu’il en soit, les peintres grecs n’ont pas été moins célébrés par leufs contemporains, que les architectes èk les sculpteurs, èk if seroit peu raisonnable de refuser sa créance à tout ce qu’ils en ont dit, quelque exagéré que cela nous paroisse, puisque, par les ouvrages des sculpteurs èk des architectes qu’a épargnés le temps, èk dont les perfections sont un objet continuel d’émulation pour nos artistes, nous convenons que ces mêmes éloges sont très-justement mérites. De tous les peintres de Tantiquitè, Appelle est celui que Ton cite avec le .plus d’éloges. II avoit fait, entre autres ouvrages, un portrait d’Alexandre, ~ "Jï) J,e temple de Thésée à A,thènes -étoit entouré d’un grand nombre de colonnes. Voye\ Pausaniás & l’excellent ouvrage de M, le Roi, sur Ici plus beaux monumens áo, la Çrgce. -, ’. _ 26,