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Beandouin III sot chassé de Constantinople par César Alexis Stratégopule, qui commandoit les troupes de Michel Paléologue, reconnu empereurpar lès Grecs, dont le siège étoit à Nicée. Empire grec. . Pendant que les - Latins s’affermissoient dans Constantinople,Théodore Lascaris, gendre d’Alexis î’Ange, ou Comnènes, étant passé en Asie, y avoit d’abord eu le titre de despote : au bout de deux ans, il prit, à Nicée, : celui d’empereur, Tan 1206. D’autres princes grecs lui succédèrent. Michel Paléologue, le cinquième de ces empereurs grecs d’Asie, étanr déjà maître d ?Andrinopolis, reprit laville.de Constantinople, èk avec elle les terres de Tempire, situées en Europe. •’ Mais, tant de secousses avoient ébranlé Tempire jusques dans ses fondémens. Les princes otthomans, qui avoient commencé vers Tan 1300 à se faire «n petit état dans TA’sie mineure, parvinrent à s’établir dans la Thrace en 1362, sous le règne de Jean Paléologue. En 1453 ’ ^a vd’ç de Constantinople fut prise par Mahomed II, lé 29 dé mai. Cette fatale révolution mit fin à Tempire grec, dont le-dernier empereur, Constantin Xil, périt sor la brèche les armes à la main. Coup-d’oeil général sur l’état de la Grèce vers cesépoques. Lorsque les François eurent pris Constantinople, différens seigneurs grecs, grands officiers de Tempire, se révoltèrent. Outre ceux qui se firent proclamer empereurs, dont un étoit en Grèce, à Theflalonique, les autres usurpèrent la souveraineté, chacun dans le pays confié à leur garde. Pour soumettre ces rebelles, Henri, frère èk successeur de Beaudouin, n’ayant pas assez de forces par lui-même, permit aux principaux seigneurs de fa cour, d’armer contre eux, èk de s’approprier les terres dont ils seroiem la conquête, à condition cependant qu’ils relèveraient de Tempire. Les Vénitiens, qui, pour prix des services rendus par euxaux Latins, avoient eu la Thessalie avec une partie de là -Macédoine, imitèrent la conduite de Henri il, èk permirent aux premiers personnages de leur nation, de conquérir aussi des établissemens sor les Grecs révoltés. Le détail de ces événemens ne sont pas de mon objet. J’exposerai seulement quel fut Téta-t géographique de ce pays. La Macédoine appartenoit en grande partie aux .Vénitiens. ^ L’Epire fit une souveraineté à part, avec le titre de defpotal. L’Albanie sutaussi un despotat. ^ La Thessalie eut le titre de royaume,8c fut d’abord possédée par les Vénitiens : mais ils cédèrent ce royaume à Bónisece de Monts errât, ea échange de l’île de Chypre, L’Achaïe fut un" despotat. Athènes èk Thèbes un duché. Corinthe èk Napoìi un despotat. Lacédémone un duché., L’Archipel, un duché qui finTconsidérable, èk eut une assez longue suite de princes. Le premier fut Sanédo, seigneur vénitien. Ce duché comprenois une grande partie des îles de T Archipel. L’Eubée sormoit un despotat. ’ Ces princes se faisoientune guerre continuelle : les plus puissans s’emparèrent des états des plus foibles. Les Turcs profitèrent habilement de, ces troubles. Le duc de TArchipel, que la situation de ses états 8c fa puissance mettoient à portée de résisté r davantage, se défendit aussi plus long-.emps. Le siège de son empire étoit à Naxe, île considérable par son étendue, sa fertilité èk les châteaux dont î’avoit fortifiée le premier duc Sanédo.Sous Jacques Crispa, prince méprisable par sa faiblesse, sa mollesse èk les vexations qu’il exerçoìt sor ses sujets, les peuples eux-mêmes lé donnèrent aux Turcs. Ils en attendoient un prince grec. Selim II leur donna pour duc un Juif appelé Jean Miches, dont il avoit reçu de grands services, mais qui n’osa se pré-r senrer dans ses nouveaux états : il ne gouverna, que de loin. ’ Les Vénitiens, maîtres de la Morée, la défendirent quelque tempsavec courage. Enfin, ils succombèrent sous les efforts des Turcs. La fuite de Thistoire de la Grèce appartient à celie de ces royaumes èk n’est pas de mon objet.

GRÆCIA.

On entend ordinairement par Jè nom de Grèce, la portion de TEurope, qui porte encore aujourd’hui ce nom, èk qui fait partie des états des Otthomans. Quoique j’aie dit à l’article GRVECI que les Grecs avoient peuplé ce pays en s’avançant des parties septentrionales dans les parties méridionales, je ne comprendrai ici sous le nom de Grèce, que les divisions- admises paf les anciens eux-mêmes : èk comme les Greci n’ont pas feulement habité cette partie’de TEurope, mais que, devenus très - puiííans dans la partie méridionale de TItalie, ils lui donnèrent le nom de Grande - Grèce, Gracia magna ; que leur puisiance ne fut pas moins considérable sor les côtes, èk même dans plusieurs parties intérieures de TAsie, peut-être auroit-on désiré que j’eusse rapporté ces grandes colonies dans ce même article, niais alors c’eût été rendre moins complètes les autres parties : je me contenterai d’y renvoyer. Le tableau suivant suffira, ce me semble, pour donner une idée des différentes parties que Ton comprenoit sous le nom de Grèce. Je n’y ai placé que quelques fleuves èk quelques lieux principaux, puisque de plus grands détails se trouveront aui articles de chacune de ces parties.