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Doride. La Doride étoit entre titlé portion de la Phocide èk les Locriéns Ozoles, ayant au nord le mont OEta. On la nommoit la Tétrapole à cause dé quatre villes (i) ; savoir, Erineas, Boïos, Pindus èk Cytinium. La ville de Pindus (2), située au-dessus d’Erineos, étoit près d’un fleuve de même nom qui alloit se jeter dans le Cephiffus, près de Lilaa. Au surplus, ces villes avoient été si maltraitées par les Phocéens,les Macédoniens, les Etoliens, &c. qu’il étoit étonnant, dit Strabon, qu’il en restât encore des vestiges au temps des Romains (3). Thessalie (4). La côte maritime de la Thessalie, depuis les Thermopyles jusqu’à Textrémité du mont Pélionèk à Tembouchure du Pénée, est à Torient, & en partie au nord de TEubée. Les Maliens èk les Phthiotes étoient vers les Thermopyles èk Tî.ê d’Eubée ; les Magnêtes, vers le Pélion. ^_, Au-delà du Pénée les Macédoniens s’étendent dans Tintérieur des terres jusqu’à la Paeonie & aux nations épirotes (f). Le milieu de la Thessalie est un pays fertile èk bien arrosé. Le Pénée, Peneus, la parcourt de l’ouest à Test, èk reçoit un grand nombre de fleuves : on prétend que son embouchure, qui se trouvé à Textrémité de la vallée de Tempe, étoit autrefois bouchée ; que le pays étoit inondé d’eau, èk que ce sot un tremblement de terre qui sépara les monts Olympe èk Ossa, èk donna ainsi un ^bre passage au fleuve qui, depuis cet événement, va se rendre à la mer (6). Toute la Thessalie étoit divisée en quatre parties ; -- (1) Pline place cinq villes dans la Doride ; savoir, Sperchios, Eríneos, Boïos, Pindus, Cytinus. Tzetzès en nomme six, Cotinus, Boïos, Lilaos, Carphaa, Dry ope & Erincos. Diodore de Sicile n’en nomme que trois, Cytinins, Boïos, Erineos. On verra plus bas que Ptolemée n’en, admet que quatre. (2) La ville de Pindus étoit aussi nommée Aciphas. Je ne sais d’après quel renseignement M. d’Anville l’a placée un peu loin du fleuve : l’exprefíion grecque íe^nble dire que ce fleuve y pastoit. (3) Ici Strabon donne une idée des chaînes de montagnes qui formérit Y(Sta, & qui se continue jusqu’au golfe d’Ambrasie : &, comme on voit par le» cartes modernes, représentant le physique du pays de la même manière, il en résulte un nouveau degré de confiance aux récits de cet écrivain. (4) La description de la Thessalie par Strabon paroiflbit £ intéressante & si exacte à Casaûbon, qu’il s’exprime ainsi dans la note qu’il met au commencement de cet article. {Strab. lyoy, T. I,p. 6(j du vol. oujtio de la marge). Conférant Jîudiojî leHores harjc descriptïonem Thejsalia oycfâpv, eum Sophíani tabulis & Ptolemai : mihi quidem videtur Sirabo non verbis eam describere,sed ipsis oculisspeclanàum exhibere. Casaub., {5) Ici Strabon décrit les grandes chaînes de montagnes de la Thessalie. (6) Strabon observe que cependant il .étoit resté deux lacs ; l’un appelé Nesoh, l’autre Baptis. -’ t savoir, la Phthiotide, TEstiaeotide, la Theffaliotide & la Pélasgiotide (7). Strabon remarque qu’Homère divise la Thessalie en dix souverainetés. C’étoit par le passage des Thermopyles que Ton entroit de la Locride dans la Thessalie (8). Au passage même, chez les Locriéns, étoit un château nommé Nicaa. Au-delà, en entrant dans la Thessalie, étoit Tichius ; èk un peu plus loin, Tracìûa. appelée depuisHeraclea, bâtie par les Lacédémoniens ; puis Rodóntia, lieu fortifié (9). Toute Cette partie est montagneuse èk d’accès difficile. Au-delà, le Sperchïus cpuloit de Touest à Test, & se rendoit dans le golfe Maliaque, près d’Antïcyrrha ; 8c un peu plus loin, le fleuve Dyras (10), & en-deçà, le Mêlas. En-deçà de Trachine, Hérodote nous apprend que couloir YAfopus (ji). II se rendoit à la mer au passage même des Thermopyles, après avoir reçu le Phénix (12). II y avoit-là un grand port (13) avec une chapelle de "Cérès, où les Ámphictyons facrifioient lorsqu’ils se rendoient aux Thermopyles. i°. On appeloit Phthiotes (Phthiï), les peuples que commandoient à-la guerre de Troyes Achille, Protésilas èk Philoctète : peut-être même ceux que Cií.iduisoit Eurypile. Alos étoit située vers Tendrait où finit le mont Othrys, qui bornoít la Phthiotide au nord. La ville d’Itonus étoit à environ soixante stades au nords" d’Alos, qui étoit bâtie sur le fleuve Amphryffus, dans la plaine appelée Crocius Campus. Theba Phthiotides, ou Thèbes de la Phthiotide,’ étoit vers la mer, à Textrémité de ce champ. Philace (14), qui-étoit proche des Maliens, étoit aussi de la Phthiotide. Au reste, dit Strabon, les’ limites varient souvent entre les peuples d’une même contrée. Lamia étoit à trente stades de Temboucbure.dú Sperchius, dans une pjaine q.r. communiquoit au golfe Maliaque. (7) Phthiotis, EJliaotis, Thefsaliolis, Pclasgiotis, Strabon eût dû ajouter la Magnésie, Magnefia. (8) FojeíTHERMorïL*. (9) Ja ne vois pas ce lieu sur la carte de M. d’Anville ; mais à Heraclea il y a une position de ville & une de citadelle : je soupçonné que celle-ci a rapport à Rodontia.ll a négligé d’y mettre le nom, ou, nél’a pas voulu, laissant aux littérateurs le foin dé s’y retrouver. (10) La traduction latine de Strabon porte L ?yros ; c’est une faute. Voye{ le texte ; voye\ auffi Hérodote,, (11) C’est toujours Strabon qui parle. Hérodote pârle-de ce fleuve,L. m, c. 199.. (12) Tout ceci est on ne peut pas mieux exprimé sur Ia carte de la Grèce de M. d’Anville. Je ne puis renvoyer qu’à celle-là, car -,’•, N (13) Je soupçonne que c’est la position nommée par M. d’Anville Anihela, à .’embouchure de YAjopus. . (14) U fait cette réflexion au sujet à’Alos, qui fut enlevée aux Phthiotes par Philippe, pour être donnée au« Pharsaliens,