de la puissance & de la force au gouvernemenr,
ou
plucôc ce qui sait la puissance &
la gloire de ceux qui gouverneur, que les principes
d’égalité & de liberté qui font de tous
gouvernemens
un pacte établi pour le bonheur
& la sûreté de tous, Quelque sages,
quelque profondes que soient ses combinaisons
politiques,
elles n’ont point un fondement
qui doive les rendre cheres à l’hnmanité
& à la Philosophie.
Au reste, on trouve
dans les écrits de morale qu’a laillé Aristoce,
plusieurs morceaux où il s’est élevé à touce
la hauctur de ion tai-.-nt. La plupart de ses
grandes pensées, de ses tableaux les plus énergiques
seretrouvent dans Sénèque qui y a joinc
le fonds d’une plus excellence Philosophie.
PLUTARQUE.
Quand tous les autres ouvrages de l’ant
ìquicé auraient disparu , 011 trouverait dans
Plutarque seul , tous les ’monumens
de la
sagesse Sc des vertus des anciens. Personne
n’a lu plus avant dans le coeur humain Sc
fur tour personne n’a mieux
pénétré le caractère d .-S hommes qui ont annobli l’humanicé
en s’élevanc au dessus d’elle. Plutarque les
aborde familièrement
,
il les observe dans
tous les instans où ils croient échappera l'observation, il ne raconte point feulement le
rôle qu’us ont joué, mais le caractère qu’ils
onc eu. La plupart de ces héros, loin d’être
dégradés par cecte recherche exacte de tous
leurs mouvemens privés & domestiques n’en
reçoivent que plus de droits à {’admiration
de la postérité. Plutarque développe en quelque
force le secret de leurs vertus, il en découvre
la source ; les hommes qui paraissent les
moins destinés à suivre ses
glorieux exemples,
apprennent avec Plutarque quels degrés conduisent
à cette sublime élévation, ils apprenent
à appliquer à de moindres circonstances des
vertus dont l'effet est toujours le même pour
le bonheur, quoiqu’il
ne soit pas toujours égal
pour la gloire.
Si parmi les grands hommes dont Plutarque.
a raconté la vie, il en est plusieurs
auxquels cette recherche scrupuleuse est fatale,
Plutarque apprend à séparer de ces noms voués
à la célébrité une admiration
dangereuse qui
porteroit à les imiter. L’histoire avoit besoin
d’un supplément aussi judicieux
pour développer
les utiles impressions qu’elle laisse, &
pour combattre les impressions dangereuses
qu’elle ne fournit que trop souvent.
Plutarque dans ses oeuvres morales a beaucoup
ajouté à coûtes les observations répandues
dans son histoire. Aucun philosophe de
l’ancquicé n’a connu comme lui i’arr de l’analyse,
il observe avec bienveillance,
maisavec
justesse. Il ne flatee point le coeur humain,
mais il en monde touces les ressources en
même-temps qu’il en découvre les mouvemens
désordonnés. Personne ne sépare de
l’idée de Plutarque
un certain caractère
de bonhomie que l’on peut regarder comme
la grâce de la vertu, malgré les efforcs des
médians ou des esprits faux pour avilir le
précieux signe de bienveillance ; il est biest
vrai que la crédulité fur plusieurs objets
paroît porter
quelques fois cette bonhomie
jusqu’à la simplicité qu’on
lui actribue
ordinairement. Il est moins facile de justifier
Plutatque à cet égard, que de faire observer
combien sa philosophie sous d’autres points
est profonde & vraie, avec quel discernement
il a recueilli,
sans aucun esprit de (ecte Sc
de parti, tout ce que les anciens philosophes
avoient déposé, de vérités uciles dans des doctrines
qui ne paroissoienr
avoir pour but que
de se choquer, de se combattre les unes les
aucres. Plucarque a composé d^ ces doctrines
diverses un code pur & facile tel que le bon
sens paroît
l’avoir dicté aux hommes les plus
simples ; tout son art est de ne voir jamais
les hommes au milieu d’un appareil
mensonger,
mais dans leur
négligé.
Plutarque, suivantl’expression de Montaigne,
est si universel, Sc si plein qu’à toutes
occasions & quelques sujets extravagans que
vous l’ayez piis, il s’ingère â vdre besogne
& vous tend une main libérale Si inépuisasable
de richesses & d’embellissemens. Plutarque
est le guide de conseils de tous les âges,
il développe dans la jeunesse ce feu sacré qui
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DISCOURS SUR L’OBJET DE LA MORALE.