ïîasme de la vertu, Sc ne conçoivent point
les essores qu’elle s’impose. Tout ce que
Marc-Aurele
a tenté dans le dessein de se
rendre utiléà ses semblables, Marc-Aurèle
l’a exécuté.
Ses principes font ceux d’un Stoïcien qui
ne connoîc poinc le fris-oie orgueil d’une secte
Sc qui reconnoîc pour ses maîcres cous ceux
qui couchent son coeur Sc lui parlent
le langage
de la sageste. C’est sur-tout en lisant
ces grandes pensées & celles des sages qui
lui ont servi d’instituteurs
, qu’on senc combien
la philosophie qui a parmi
nous décruic
rous les préjugés , a peu fait encore pour
nous élever à la perfection
dont l’homme
est
susceptible.
Nous n’avons pour ainsi dire,
que la philosophie de l’esprit, les anciens
ont connu celle de l’ame.
BACON.
Ce génie vaste Sc profond qui
a plané fur
toutes les sciences qui exercent
l’esprit
humain,’
quia trouvé le.ce.ncre auquel tlles
doivent
aboutir , & la marche commune
qu’elles doivent tenir, étpit fair,pour rendre
à la morale le rang qu’elle occupoit parmi
les anciens , & qu’elle avoit perdu dans
une longue fuite de siècles ignotans &
supetsticieux. Il devoit sur-tout montrer sa
liaison avec la policique dans laquelle il
avoit joué un rôle éclatant Sc malheureux.
Ses pensées morales répandues dans le cours
de sessublimes ouvrages, portent toutes l’empteinte
d’un génie observateur qui pénètre
les mobiles des actions des hommes,
qui
découvre de loin les moyens de bonheur
qu’ils peuvent employer , Sc qui voit aussi
les erreurs, qui les en écarte. Ces pensées
rapprochées font loin de former un cours de
morale complet, mais chacune bien méditée
conduit à des vérités importantes.
Elles se
gravent vivement dans l’esprit par la vivacité
Sc íi’originalicé du trait qui les exprime- ;
on les voit souvent citées & développées
heureusement pat les plus grands moralistes,
LOCKE.
Locke a écrit trois ouvrages d’un genre
différent. Ce sonc crois codes précieux que
l’on peut meccre à la tète de chacune des
sciences qu’ils ont pour objecs ; cous crois
porcenc I’etripreirife d’un génie ferme Si sûr
qui ne crainc pas de s’ouvrir une route nouvelle.
Bien différent des génies audacieux
qui entreprenanc de donner un nouvel essor
à l’esprit humain Si qui poursuivant d’anciennes
erreurs font fans défiance pour celles
qu’enfante leur imagination , la sagesse Raccompagne
toujours , il ne craint’ pas de
s’arrê er souvent , il
n’égare jamais. Ses développemens
sonc souvenc imparfaits,
man-
quent quelquefois de précision & de clarté,
ils ne conduisent jamais à Terreur. Locke
n’a point imaginé de système, ce setoít beaucoup
diminuer
sa gloire,
mal apprécier les
services qu’il a rendus à la sociécé, que de lui
accribuec l’honneur de ces fasteuses & stériles
créations de l’esprit humain. Son
guide est
l’expérience qui ne sait point imaginer de
système, ; màis qui est le principe de toutes
les découvertes uciles. Seul entre les modernes,
il a obtenu le surnom de sage’ qui ne
convenoit pas’itíoins à son caractècequ’à son
génie : Ses contempotains ont gardé la mémoire
de ses vertus. La postétité attestera chat
que jour daV^nt’age
ses services.’
De tous 1
ses’ouvrages.,
ton gouvernement
civil me paroît celui où il a le plus ’consacré
de vérités importantes,
celui oùil ale
mieux étouffé dans leurs racines, les préjugés
tyranniques qui s’appuient de toutes les
vérités les plus imposantes. Il est beau d’avoir
appris à Ia raison humaine en quoi
consiste sa véritable force, il est plus beau
d’avoir rappelle à l’homme son indépendance
& ses droits ; il étole de la destinée de Lo.kede
récablir deiìx grandes vérités que les
hommes méconnoissoienc depuis des siècles
& de’leiif dohher coiu l’empire d’Axiomes.
L’une tient à la métaphysique.,
& elle en est
le fondement , !c’eft !cjue"nous
n’avons poinc
d’idée qui ne nou’s soit donnée par les sens,
Kkkkkz
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DISCOURS SUR L’OBJET DE LA MORALE.