l’autre , beaucoup plus hnportame , tient à ur
la morale & à la politique , c’est la souve- li
iaineté du peuple. J’ignore si les hommes en ci<
avançant dans le vaste empire de la vérité gr
sauronc encore se souvenir de ceux qui ont pi
renvetsé avec courage tous les obstacles qui
m
leur en déroboient l’entrée. Mais je fais at
que le retout à d’anciennes etreurs est si lii
naturel , que coujours il fera utile de recoule
rir à ceux qui les ont combattues. Il est d’ailc
<
leuts dans les ouvrages de ceux qui onc remond
tré de grandes vérités, ainsi que dans les iiwen-
1 ;
teursdes découvertesimportances,uncaractère
n
de force &d’inspiracion qui oblige de revenir p
souvent vers eux pour saisir tome la pureté du si
principe.La différence des invenceursdesystême
S
qui ne laissent qu’une foible gloire à leurs &
iectaceurs les plus ardens ; les philosophes f
qui onc offert de nouveaux moyens, tracé d
une nouvelle route vers la recherche de la c
vérité , laissene à rous ceux qui la suivent
s
la gloire de touces les découverces nouvelles
c
qu’ils peuvenc faire. Souvenc il leur sustîc de
l’avoir renconcrée. Condillac en marchanc sur
les pas de Locke , a développé avec plus <
d’étendue & sur-couc avec plus de clarté,
cet heureux procédé de l’esprit qui s’appuie (
constamment fur l’expérience,
cecce analyse
<
qui avercic à chaque instant l’esprit de ne mêler
aucune erreur aux grandes vérités qu’il ose
embrafler : Condillac seul avoit réduit à la
plus grande simplicité l’arc de raisonner j de
nouveaux génies viendronrqui lui donneront
une nouvelle force en la simplifiant encere.
J. J. Rousseau en pénétrant son ame vive
& passionnée des grandes véricés que Locke
avoic répandues fur la morale publique &
fur l’éducation des enfans, a appelle à la
connoissance de ces vérités tous ceux qu’une
démonstration philosophique estraye, & que
le charme de léloquence entraîne.
LE
SPECTATEUR.
La Morale est une science pratique & rien
ne pBouve mieux combien elle est altérée parmi
nous, que l’ufage où nous sommes de la
regarder comme nne sublime théorie , faite r
uniquement pour des esprits qui savent 4é ’
livrer à des méditations profondes. Les amciens
même, chez qui, j’ose le dite, Hes *
grandes pensées & fur-tout les grands exermples
moraux étoient plus fréquens que pairmi
nous, ne peignoient la sagesseque sous dles
attributs redoutables. Tandis qu’ils embellissoient
des attribues les plus séduisans tenus
les emblèmes des plus douces passions du
coeur, ils
représentoient
la sagesse aimée
d’une égide terrible. C’est bien mal connoîere
la sagesse que de l’envisager coujours au
milieu des pénibles combacs ; le peincre le
plus fidèle est celui qui représente sa grâce ,
sa sérénicé & même son sourire. Ce que
Socrare a fait chez les Athéaiens ingénieux
& frivoles, des philosophes modernes l’ont
faic chez un peuple fier donc l’esprit étoic
déjà fort éloigné de la barbarie ,mais dont Ie>
caractère étoit fort loin de cette douce
fociabilicé, de cecce bienveillance délicieuse
qui naît de l’habitude de la vertu.
11 n’est que ttop de moralistes qui s’attachent
à plaire, qui cherchent à donner à la
vérité le voile le plus favorable. Dans les
ouvrages d’&ddisson & de [Scèele , c’est la
veccu elle-même qui plaît.
Sans doute une ame sensible ne peut éloigner
les tristes & profondes impressions que
- lui donne le spectacle du malheur & des vices
qui assiègent le genre humain. La vertu qui . jauiclep !usd’elle-même,n’estque trop souvent blessée decouc ce qu’elle voicdetouccequ’elle
- rencontre autout d’elle ; mais dèsqu’elle s’appli-
- que à dissiper les erreurs qui eneraînenc &
- rour-
- mencent les hommes, une douce espérance
i succède par degrés à la douleur, le bien ì qu’elleose se promeccre calme, Sc affoiblit le î mal qui afflige ses yeux. Tel est l’objet du spectateur , du gardien , &c. telle est la source de l’incérêc répandu dans chaque page de ces ouvrages délicieux , c’est là ce qui donne du pri* aux récits les plus simples , ti aux réflexions ìes plus familiètes. Rien n’y - est perdu pour l’homme qui réfléchit, qui a cherche à perfectionner son coeur & sa raie r son j l’homme frivole même est étonné aprís