de plus puissant que celui d’une liberté tempérce
par toutes les insticucions qui savent
contenit les passions haineuses des hommes,
Sc qui subjuguent lencemenc cous leurs préjuges
j il peine également l’époque Sc les
progrès de la dégradation morale Sc de la
dépravation
politique , fans l’atcribuer au
perfectionnemenc même des arcs, aux découvertes
& à l’influence du luxe. 11 montre
combien ils concourenc à cecce dégradation
lorsqu’ils parviennenc à énerver cecce activité
qui produic à la fois des vercus des cicoyens,
la sagesse Sc la force des gouvernemens.
Peùc-être il est facile de surpasser Fergusson
dans les espérances que l’on conçoit
pour le perfectionnement de la société , &
sur touc pour secendue.de la libérée politique
dont les nations peuvent jouir. Mais
les bases qu’il a posées font vraies. Elles s’appuient
toutes fur Tobfervation
la plus profonde
& la plus imparciale de la nacure
humaine ; peu d’ouvrages méritent aucant
d’être consultés par des légistareurs, & médité
par des philosophes. Fergusson s’est beaucoup
aidé de l’ouvrage de Montesquieu ,
mais il a beaucoup moins plié ses observations
& ses résulcacs à ces localités infinies
qui n’exercent les ressources du génie que
pour les disperser, que pouc les arToiblir.
SMITH.
Nous avons cru mile de tracer une analyse
des grands principes que Smith a expo
sé dans fa théorie des sentimens moraux.
Nul système n’honore autant le coeur humain
que celui qu’il a créé ou plutôt qu’il a
développé ; car une suite de philosophes
AngloiSjtel que Hutchesson, Shaftesbury ont
indiqué la bienveillance comme le fondement
de la société , <5c le besoin le plus
habituel du cceur humain. C’est ce mçme
principe que Smith a développé fous le nom
de Sympathie. Voici l’exposé de son système.
L’homme a dans lui-même un sentiment
qui lui fait prendrç par : à l’existence de
les. semblables, qui l’aftlige de leuts peines,
qui le réjouit de leur joie. Ce senti*
ment n’émane poinc de l’intérêt personnel ,
c’est un besoin que Thomme éprouve habieuellemenc
fans qu’il foie maîcre de se le
donner ou de le détruire en soi. Obtenir
de la sympathie est un
plaisir que nocre
ame sollicice à chaque instant, en éprouver
est une douce loi donc nous ne pouvons nt
cherchons à nous soustraire il est évident
que nous n’avons point de sentimens affectueux
qui ne proviennent de cette source ,
Sc quanc aux sentimens de haine Sc d’aversion ,
ils ne nous feraient pas connus, si nous
n’en avions eu auparavant d’amaur Si d’union
que certains objets onc troublé.
La sympathie a ses degrés Sc ses loix,
elle est plus particulièrement
ou plus profondément
excitée dans celles ou celles circonstances.
Nous l’obsecvons avec loin afin
de régler nos affections ou de les exposer de
manière à obtenir le plus de sympathie ; ce
sentiment qui nous fait résister à la peine
qui nous est personnelle, nous empêche aussi
d’entrer compleccemene dans celle des aucres,
auconcraire,
nocre ame s’ouvre d’elle-même
aux impressions agréables que nous voyons
aucour de nous. D’un aucre côcé si les peines
légères nous couchent peu , la vue d’un long
malheur accache & recueille nocre ame ; mi
grand succès au concraire , ne nous occupe
pas Iong-eemps, & lasympachie se diminue
à mesure qu’elle se prolonge. Ainsi , si elle
est plus facile avec la joie, elle est pius profonde
avec la peine ; elle mêle à çet’e-ci le
charme de la consolacion , elle embellit
celle-là. On ne paie faire une observation
aussi juste
sans bénir Tauceur de la nacure.
Qn sympathise beaucoup plus avec les
affections de l’ame qu’aveç la douleur du
corps.
,
.
im-.
La sympathie ne nous est pas toujours
commandée par un instinct rapide ; çlle est
souvent le fruit de la réflexion. Nous ne
l’accordons qu’après l’examen des circonstaiiicçs
ou des motifs du sentiment offert à notre
sympathie j nous exigeons qu’U naisse d’un.
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