Pavotr lu, de trouver son ame encore remplie
des douces impressions qu’il y a rrouvées,
L’homme
égaré par des passions, apperçoic
à la fois l’abîme où il alloic se précipiter
& Pheureux asile où il peut
se recueillir.
S-HAFTESBURV.
Shaftesbury remonte à la divinité pour
s’oc-
cuper de la vercu} il ne se livre poinc à un
enchousiasme aveugle qui franchit toutes les
difficultés , & que l’erreur Sc même l’imposture
n’emprunte que trop souvenr. II
marche , il s’élève avec couce la circonspection
du doute , sa raison effrayée de Timportante
recherche à laquelle elle se livre ,
s’appuie de tout ce qui peut la secondes ,
écarte lentement tout ce qui lui fait obstacle.
Au milieu de ses recherches les plus
plus pénibles,
un calme pur, an enjouement
plein de grâces raccompagnent fans cesse,
c’est avec une ame pleine des douces impressions
de la nature qu’il remonte vers son
auceur. II sait que les erreurs les plus funestes
& les plus décourageantes à l’humanicé ,
font dues à des esprits sombres & inquiets
qui , fans se dépouiller cfe leurs chagrins
Sc de leurs ressenrimens , ont voulu pénétrer
les abîmes de la nature ; que la divinité
n’a été’ méconnue ou chargée d’atcribucs
odieux que par des hommes sombres ou
fanaciques qui ne vouloient qu’accuser Sc
se plaindre.
Shaftesbury, loin de les imiter, ne se montre
point
envers eux-mêmes comme
un
adversaire implacable.
Jamais il ne leur
répond fans modération & même fans bienveillance.
II s’attache d’aberd à calmer leur
ame ; il les satisfait fur toutes leurs objections ,
& ne cherche jamais à en alcérer la
forcajj|jat dissimule rien de ce qui embarrasse
ou aflH^son
esprit dans la sublime contemplacionde
la divinité. A mesure qu’il découvre
Tordre & la liaison de l’unívers , son
ame se ! repose délicieusement,
sur tous les
Liens qu’il renconcre,il les rappelle à Thomme.
Ilcherche à diminuer en lui le sentiment
de ses maux en lui enseignant tout ce qu
doit les écarter ou les arroiblir. II prouve
enfin , que la vie est un bienfait , Sc il élève
lame à s’acquicer envers le bienfaiceur suprême ,
il développe les touchans
rappotts d’un
être foible & borné avec un êcre bon ëc
tout-puissant. Dès qu’il a saisi ce rapport, il
a trouvé l’origine sacrée de la vertu ; la bienveillance
de l’homme envers ses semblables,
lui paroîc une loi sacrée de dieu, qui a attaché
le bonheur à ce lien d’un êcre qu’il aime.
FERGUSSON.
•
Long-temps le respect pour des vieilles
traditions,
a empêché les hommes de portes
leurs
regards vers le berceau de la société
civile ; à cecce craince pusillanime a succédé
une prétentio» fastueuse de système , qui
expliquoit l’origine de la société par de nouvelles
hypothèses fur la formation du monde.
Le génie qui conduit les progrès des sciences
a enfin séparé ce qu’elles ne font qu’obscurcir
par leur liaison, les systèmes de Ia
métaphysique forment une classe à parr, les
phénomènes de la physique forment aussi
une source d’observations & de conjectures ,
parciculières.
La morale feule fournit des
notions fur l’histoire de la société, sur le
but qu’elle ne doit point petdre de vue en
analysant les rapports éternels, les besoins
& les sencimens qui unissent les hommes
entre eux.. L’ouvrage de Fergusson est une
des théories les plus sacisfaisantes que l’esprit
humain ait imaginé sur cet qbjec important
de ses recherches. Fergusson voit toujours
Thomme se développant sous l’empire
du besoin & par ce grand ressort d’activité
que la nacure lui a imprimé en lui inspirant
le désir du bonheur, sans faire ni la sacyre,
ni une trompeuse apologie du coeur humain.
II y peint ces semences d’amour & de haine
qui font pout tous les hommes un
mélange
perpétuel de guerre ou de paix, de vertus
ou de vices. Cependant il s’attache à développer
rous les ressorts qui forcifienten l’homme
le sentiment moral.,
il indique sur-tout
quelle est la puissance des gouvernemens
pour exciter ces ressorts, il n’en voit point
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DISCOURS SUR L’OBJET DE LA MORALE.