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Page:Encyclopédie méthodique - Logique, T4.djvu/833

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DISCOURS


étoient & non tels qu’ils s’annonçoîent, & la franchife de les peindre tels qu’il les voyoir. Il ne conçue point la haute enrreprife de démêler la fource de cane d’erreurs, de rap— peller l’homme à la nature ; ce n’est que long-temps après lui que l’on a fenti l’importance de cette écude. Il ne chercha point à attaquer ce colofTe de puifTance, qui faifoit à la fois l’éclat & le malheur de l’on ficelé. Ce courage n*étoic réfervé qu’à Fcnélon^ mais il fçut apprécier rhéroifme dans le temps où il fubjuguoit tous les efprits & fçut lui opposer la vertu modeste’& tranquille ; îl ;  ! peignii la cour & toutes les balTeHes ibrdides qui s’y tramoient, dans le temps où elle réflé— chifToit la gloire & la puislfance d^un monarque fuperbe & vain » & de tant d’hommes illaftres qui renvirpnnoient. Dans ce fiècle où la galanterie exerça l’empire le plus brillant, il oppofa les mœurs à la galanterie^ il attaqua rhjrpocrifie de la dévotion dans le temps où elle couvroit tout, où elle s allioiif à la guerre, à la galanterie : son fiècle a du l’accufer de malignité j mais la poftéricé doit aimer sa franchife.

Vauvenargues.

Vauvenargues, ^ peu écrit, peu vécu. Maïs les écritsdoivenc être médités par ceux mêmes qui inftruifenc le genre humain^ il avoir un de ces efprits fait pour éclairera’pour éten— dra toutes les fciences qu’il parcourt/ il porte par-tout une logique exaâe> mais exempte de foibleiTe, de pyrrhonifme. Sa penfée n est jamais plus févère que lorfqu^elle est éten— due & hardie, il étonne & perfuade du’même trait. Son fty le a des grâces si naturelles^ qu’elles paroislTenr toujours être le fruit de la finefTe de son éfpric & de la candeur de son ame. Il a faic pour la morale ce que tous les philosophes doivent faire déformais » il a analyfé l’efpric humain ; c^e(l-lâ qu’il trouve la caufe de nos paffions & presque toujours’.'inftruniient dont elles se fervent. li écarte mille erreurs 6c apprend à en écarter davantage ; il décompofe nos peufées, no& fentimens, mais jamais (a févere analyfe n al 1ère ou ne dégrade les fentimens auxquels ^


la nature a attaché le bonheur & Ja dignité de notre être] : il apprend à connoître les hommes & a les aimer. Peu de moraliftes onc atteint ce double but y il est fait pour raffuret les âmes timides qui n ofent s^interroger j & pour relever les âmes plus foiblës encore qui j frappées des maux qu’elles ont découverr^ ne voyent plus qu’illufions dans tout ce qui peut les anoblir & les rendre heureufes.

Madame Lambert

Un moralifte n’est rien s’il ne devient pas un ami cher à ceux qui le lifent ; c^est Iç cœur qui juge les moraliftes, nous reco\i* noidons leur mérite, au bien qu’ils nous font> aux vertus qu’ils nous inspirent. Leurs noms se mêlent bientôt aux noms des objets les plus chéris & les plus révérés. Le moment où nous les avons lus ^ où tîous avons enten— du leur voix confolantes » leurs sages préceptes devient une déi époques principales de notre vie. Nous ne connoislbns point pour eux ces difputes û fouvent ftériles qui naislènt au (ujec des auteufs les plus diftingués dans es ouvrages de l’imagination ; ces préémi- » iiences de génie & de talens où fouvenc nous ne— portons que les prétentions de notre efprit.

L’hommage que nous leur rendons est plus profond & plus intime.

Je ferois étonné d’entendre parler froide— aient de madame Lambert, i une femme klairée & fenfible. Je ferois étonne d’enten* Ire un homme judicieux & pénciré^de l’amour de la vertu lui refufer une place parmi les meilleurs moraliftes. Ses obfervacions, ses couchantes & belles leçons font particulière* ment adrelfces a son fexe, mais on ne peuc pa ; ler comme elle des délices du fentimenc ^ôc de la vertu, sans intéreffer ce qui est fait pour les feutir.

C’est un tréfor pour toutes les âmes ten— dres que’fon traité de l’amitié. On a pa parler de l’amitic avec plus d’enthoufiafaao & d’ivieste^ eu tracer des tableaax plt^ ani-