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DISCOURS

Les premiers Astronomes Grecs cherchèrent avec ardeur, à découvrir le rapport qui existe entre les mouvemens du soleil & de la lune. C’étoit en effet un problême de la plus grande importance. La division du tems, par les révolutions lunaires, étoit fort commode pour régler les affaires civiles & religieuses ; mais elle n’avoit pas le même avantage pour l’ordre des saisons, qui dépend du cours du soleil, & auquel il falloit assujettir les semailles, premier besoin de la société.

An. av. J. C. 433 Meton & Euctemon, Astronomes Athéniens, conçurent, d’après les observations, l’idée d’enfermer le mouvement du soleil & de la lune dans une période ou cycle de 19 ans, dont douze étoient composés de douze lunaisons, & les sept autres, de treize lunaisons, ce qui formoit en tout deux cens trente-cinq lunaisons. Cette découverte, qui parut alors réunir la simplicité à la plus grande exactitude, eût un tel succès & un tel éclat dans la Grèce, qu’on fit graver en lettres d’or sur des tables d’airain, l’ordre de la période, d’où lui est venu le nom de nombre d’or. Cependant elle avoit réellement le défaut d’anticiper d’environ dix heures sur les révolutions solaires, & d’environ sept heures & demie sur les révolutions lunaires ; ce qui produisit au bout de trois ou quatre cycles, une erreur sensible pour le tems de la pleine lune. Callipe, qui vivoit environ cent ans après Meton, essaya de corriger ce défaut, en formant un nouveau cycle de soixante-seize ans, dont il retranchoit un jour au bout de ce tems ; ainsi, cette période étoit composée de quatre cycles Metoniens, dont trois comprenoient 6 940 jours, & le quatrième, seulement 6 939 jours. Quoique plus exacte que celle de Meton, elle anticipoit néanmoins encore de quelque chose, sur les mouvemens du soleil & de la lune ; elle fut perfectionnée par d’autres Astronomes : mais faute de connoître, avec une précision suffisante, les mouvemens du soleil & de la lune, les anciens n’ont jamais pu former qu’un calendrier assez imparfait.

À l’exemple des Phéniciens, plusieurs autres peuples entreprirent des navigations & des voyages dans les pays éloignés. C’est ainsi que les Grecs, instruits par leurs Astronomes, avoient osé depuis long-tems se commettre en mer, & qu’ils avoient fondé, loin de chez eux, plusieurs célèbres colonies : comme celles de Marseille, de Tarente, de Sicile, &c.

En favorisant le commerce, l’Astronomie en retiroit, à son tour, l’avantage de se répandre de tous côtés. Nous avons le plaisir de compter nos pères, les anciens Gaulois, au nombre des peuples qui ont eu cette Science en vénération. Jules-César dit, dans ses Commentaires, que les Druides, parmi les instructions qu’ils donnoient