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DISCOURS

ce travail immense. Pline le regarde comme un Dieu, d’avoir osé en former le projet : ainsi, s’écrie-t-il, Hyparque a laissé le ciel en héritage à ceux qui se trouveront dignes de le posséder !

La parallaxe du soleil, d’où dépend la mesure de la distance où nous sommes de cet astre, n’a été connue que très-imparfaitement des anciens Astronomes. Hyparque essaya de la déterminer : il y employoit les éclipses de lune, & d’autres élémens dont il auroit fallu connoître la quantité avec une grande exactitude. Ne soyons donc pas surpris, si, dans une question aussi délicate, les résultats de ses calculs sont éloignés d’une précision, à laquelle les modernes, aidés des meilleurs instrumens, ne sont arrivés que très-tard.

Les bornes de ce discours me forcent de passer sous silence d’autres ouvrages d’Hyparque, tels que ses recherches sur le Calendrier & sur le Calcul trigonométrique.

Il fut suivi de plusieurs Astronomes, qui, sans égaler son génie & son savoir, travaillèrent utilement pour affermir les fondemens de la Science, & même pour l’avancer. Les uns firent de nouvelles observations sur la position des étoiles ; les autres perfectionnèrent la théorie des planètes. Plusieurs écrivirent sur les différentes branches de l’Astronomie.

An. av. J. C. 60. On cite avec éloge, dans ce nombre, le philosophe Posidonius ; ce fameux Stoïcien, qui, dans une visite que Pompée lui rendit à Rhodes pour écouter l’une de ses leçons, étant saisi d’un violent accès de goutte, laissa échapper involontairement ce cri de la nature, étouffé aussi-tôt par l’orgueil philosophique : Douleur ! tu ne me vaincras point, jamais je n’avouerai que tu sois un mal.

Jules-César mérite d’être placé parmi les Astronomes, par un savoir réel & par le service qu’il rendit au calendrier romain. Il attira Sosigene d’Alexandrie à Rome, pour travailler conjointement avec lui à la réforme de ce calendrier, qui, depuis Numa Pompilius, son premier auteur, étoit tombé dans une telle confusion ; que les mois d’hiver répondoient à l’automne, ceux du printems à l’hiver, &c. Ils fixèrent la durée de l’année à 365 jours 6 heures ; &, après avoir supposé que l’année 708 de Rome seroit de 14 mois pour rétablir l’ordre des saisons, ils réglèrent qu’à l’avenir il y auroit alternativement trois années de 365 jours, & une de 366 jours par l’intercalation d’un jour entre le 6 & le 7 des calendes de mars, ou en comptant deux jours pour un aux calendes, ce qui fit donner le nom de bissextiles à ces sortes d’années. Ce nouveau calendrier avoit encore lui-même plusieurs défauts, que les Astronomes modernes ont cherché à corriger.