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DISCOURS

cales en cherchant à interpoler, pour ce cas, de nouvelles suites, aux suites de la première espèce ; mais il ne put y réussir. Neuton surmonta la difficulté ; il fit plus, il résolut le problême d’une manière directe & beaucoup plus simple, au moyen de la formule qu’il trouva pour développer, en une suite infinie, une puissance quelconque d’un binome, quelque soit l’exposant de la puissance, entier ou rompu, positif ou négatif. La suite infinie qui résulte de-là, pour la quadrature du cercle, fut trouvée d’une autre manière par Jacques Grégori. Ce même Géomêtre forma plusieurs autres suites très-curieuses : dans un ouvrage qui est resté manuscrit, mais dont on a conservé le précis, il donnoit la tangente & la sécante par l’arc, & réciproquement l’arc par la tangente ou la sécante : il formoit deux suites pour trouver immédiatement le logarithme de la tangente ou de la sécante, quand l’arc est donné ; & réciproquement le logarithme de l’arc, par celui de la tangente ou de la sécante : enfin il appliquoit cette théorie des suites à la rectification de l’ellipse & de l’hyperbole.

L’usage des suites, dans la géométrie, fit aussi des progrès en Allemagne. Léibnitz donna une méthode pour transformer une surface curviligne en une autre dont les parties, supposées égales à celles de la première, eussent d’ailleurs une figure & une position, telles qu’on pût appliquer à la quadrature de cette dernière courbe les méthodes de Mercator & de Wallis.

Astronomie. Nous trouvons, sous cette période, une foule d’Astronomes, parmi lesquels il y a des génies du premier ordre.

Copernic, né en 1472, mort en 1543. Ce titre est dû à Copernic, qui s’offre ici à nous des premiers. Quoique né en 1472, il ne put se livrer entièrement à son goût, pour l’Astronomie, que vers l’année 1507. L’explication des mouvemens célestes, dans le systême de Ptolomée, avoit d’abord choqué sa raison. Il y trouvoit un embarras & une obscurité qu’il ne pouvoit concilier avec la simplicité des loix ordinaires de la nature. Instruit que les Pythagoriciens avoient transporté, du soleil à la terre, le mouvement de révolution dans l’écliptique, & que d’autres Philosophes anciens, en laissant la terre au centre de notre monde planétaire, lui avoient attribué d’ailleurs un mouvement de rotation autour de son axe, pour expliquer les vicissitudes des jours & des nuits ; il combina ensemble ces deux idées, & il se convainquit, par une longue suite de méditations, que la terre avoit en effet ce double mouvement. Alors les directions, les stations, & les rétrogradations des planètes, vinrent s’expliquer avec une facilité qui l’étonna lui-même. Il répondit, d’une manière victorieuse, aux principales objections qu’on pouvoit lui opposer : celles qui laissoient