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DISCOURS

étoit détourné de sa direction par la résistance du milieu, puisqu’une plus grande densité doit produire une plus grande résistance. Descartes voulant assimiler la réfraction de la lumiere à celle des corps solides, expliquoit le premier phénomène d’une manière qui éprouva les plus vives contradictions de la part de plusieurs Géomètres ses Contemporains. Fermat, entr’autres, la combattit par des raisons qui, sans être absolument péremptoires, la rendoient au moins fort douteuse. Il essaya de résoudre lui-même la question par une autre voie. Les anciens avoient supposé qu’un rayon mu toujours dans un même milieu, va d’un point à l’autre par le chemin le plus court, d’où il résultoit que dans le cas de la réflexion, l’angle de réflexion devoit être égal à l’angle d’incidence. Fermat crut que pour la réfraction, le rayon passant d’un milieu dans un autre, devoit faire le chemin total par le tems le plus court ; & il concluoit en effet de-là, que, d’un milieu rare à un milieu dense, le rayon s’approcheroit de la perpendiculaire. La même métaphysique conduisit dans la suite Leibnitz, à envisager ce problême sous un autre point de vue. Il prétendit que le rayon de lumiere devoit prendre, d’un milieu à l’autre, le chemin le plus facile, estimant cette facilité par le rapport inverse composé de la longueur du chemin & de la densité du milieu. Mais toutes ces solutions, fondées sur les loix des causes finales, sont fort hypothétiques & très-souvent illusoires. Un examen appuyé sur la Géométrie & la Méchanique, a banni ces explications de la Physique, & a fait trouver, dans la théorie générale de l’attraction, la véritable cause de la réfraction de la lumiere.

Microscope. À mesure qu’on approfondissoit l’optique, elle fournissoit de nouveaux instrumens utiles aux Sciences. De ce nombre est le Microscope, qu’on employa bientôt pour faire une multitude d’observations de Physique & d’histoire naturelle, où la vue a essentiellement besoin d’être aidée par le secours de l’art.

On avoit expliqué avec succès les phénomènes de l’arc-en-ciel : Couronnes, parhélies, parasélènes. on réussit également à expliquer ceux des couronnes, des parhélies & des parasélènes. Je n’ai pas besoin de dire que les couronnes sont des anneaux circulaires de lumiere que l’on voit quelquefois pendant le jour, autour du soleil, & pendant la nuit, autour de la lune ; les parhélies, des faux soleils, ou des soleils apparents autour du véritable ; & de même, les parasélènes, de fausses lunes. Ces phénomènes ont été apperçus dans tous les tems ; mais on a commencé seulement, dans le siècle dernier, à les observer avec exactitude. Car Aristote, & Cardan dix-huit siècles plus tard, avancent qu’on ne voit jamais plus de deux parhelies ensemble, tandis que