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PRÉLIMINAIRE

les quarrés des tems des révolutions des planètes sont comme les cubes de leurs moyennes distances au soleil.

Télescope ou Lunette Astronomique. L’invention du Télescope, qui se fit au commencement du XVIIe siècle, & qu’on attribue le plus vraisemblablement à Jacques Metius, père d’Adrien Metius, dont nous avons parlé, servit non-seulement à perfectionner l’ancienne Astronomie, mais encore à découvrir, dans les espaces célestes, de nouveaux corps que la simple vue ne pouvoit distinguer. Galilée, né en 1564, mort en 1642. Muni de cet instrument, Galilée apperçut le premier, en 1610, les Satellites de Jupiter. Il reconnut, par le même moyen, les phases de Vénus, qui sont à peu-près semblables à celles de la lune ; & il mit, dans plusieurs observations des planètes, une précision que l’on ne connoissoit pas. Tout le monde sait, qu’ayant adopté le systême de Copernic, avec un éclat peut-être indiscret dans le pays qu’il habitoit, il fut cité au tribunal qui usurpe le nom de Saint-Office, enfermé dans ses cachots, & obligé, pour recouvrer sa liberté, de rétracter à genoux une opinion dont il étoit intérieurement convaincu. La postérité n’a pas oublié cet outrage fait à la raison & tôt ou tard, le tribunal de l’inquisition expiera ce crime, & tant d’autres qu’un fanatisme absurde lui a fait commettre.

Progrès de la Dioptrique. Si la découverte du Télescope fut, comme on le croit, l’effet du hasard, elle donna du moins la naissance à des recherches sur la réfraction de la lumiere, qui firent de cette branche de l’optique, une science toute nouvelle. Antonio de Dominis, né en 1561, mort en 1625. Antonio de Dominis, Archevêque de Spalatro, Capitale de la Dalmatie, esquissa la théorie de l’arc-en-ciel, perfectionnée depuis, & portée au dernier degré de précision & d’évidence. Snellius, Mathématicien Hollandois, découvrit que lorsqu’un rayon de lumiere passe d’un milieu dans un autre, Snellius, né en 1571, mort en 1626. il change de direction, de telle manière que, dans tous les cas, il existe un rapport constant entre deux lignes qu’il assigne, & qu’on trouve proportionnelles au sinus de l’angle d’incidence, & au sinus de l’angle rompu. L’ouvrage, où il établissoit cette propriété remarquable de la réfraction, n’a jamais été imprimé. Descartes a donné, sous la forme que nous venons d’indiquer, le même Théorême, sans citer Snellius ; d’où quelques François ont conclu qu’il en étoit l’inventeur ; mais Huguens assure que Descartes avoit vu les manuscrits de Snellius.

On est d’abord porté à croire que la réfraction de la lumiere dépend, comme celle des corps solides, de la résistance des milieux ; mais cette idée, si naturelle en apparence, se trouve fausse. Un rayon lumineux qui passe d’un milieu dans un autre plus dense, s’approche de la perpendiculaire à la surface qui sépare les deux milieux, au lieu de s’en éloigner, comme il devroit le faire, s’il