Page:Encyclopédie méthodique - Mathématique, T01.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxx
DISCOURS

quelconque jusqu’à la ligne verticale qui passe par le point de suspension, tous les poids dont il est composé venoient à se détacher subitement, & que chacun d’eux remontât alors verticalement avec la vîtesse qu’il a en ce moment, le centre de gravité du systême remonteroit précisément à la hauteur d’où le centre de gravité du pendule composé est descendu. Il devint célèbre dans la suite, sous le nom de Principe de la Conservation des forces vives.

Ce même ouvrage de Huguens contient la Théorie des développées & celle des forces centrales dans le cercle. En appliquant ces deux Théories aux loix astronomiques de Kepler, on en voit naître tout le systême de la gravitation universelle. Huguens a préparé les matériaux : Neuton a élevé l’édifice.

Hydrostatique. On arrive depuis Archimède jusqu’à Stevin, sans rencontrer personne qui ait écrit sur la théorie de l’Hydrostatique, ou qui ait du moins ajouté quelque vérité intéressante à cette théorie. Le Géomètre Flamand détermine la pression des fluides contre les surfaces qui les soutiennent : il prouve qu’elle est toujours comme le produit de la base par la hauteur  ; mais, quoiqu’il ait connu & démontré exactement les principales propositions de l’Hydrostatique, il n’en a pas assez fait sentir la liaison réciproque. Le premier traité méthodique & vraiment original que les modernes aient publié sur l’Hydrostatique, est celui de l’équilibre des liqueurs de Pascal. L’Auteur démontre, d’une manière rigoureuse & uniforme, les propriétés de l’équilibre des fluides : il résout toutes les difficultés que certaines propositions pouvoient encore offrir : telle étoit, par exemple alors, le fameux paradoxe, qui n’en est plus un aujourd’hui, qu’un filet d’eau & une colonne cylindrique, pressant sous même hauteur, un même fond, exercent des pressions égales.

La pesanteur de l’air, ignorée des anciens, l’étoit encore de Galilée, même long-tems après qu’il eut trouvé la théorie de l’accélération des graves. Il y a apparence que depuis l’invention des pompes jusqu’à ce Philosophe, on n’avoit pas eu l’idée ou l’occasion de placer le piston dans la pompe aspirante, à une hauteur qui excédât celle de trente-deux pieds au-dessus du réservoir : autrement on auroit rencontré la difficulté qui fut proposée à Galilée, par les Fontainiers de Cosme de Médicis, grand Duc de Florence. Quoi qu’il en soit, on doit à une expérience tentée par ces ouvriers, la découverte, ou plus exactement, une démonstration évidente de la pesanteur de l’air. Ils avoient construit une pompe aspirante, où il auroit fallu que l’eau s’élevât, sous le piston, à plus de trente-deux pieds de hauteur ; & voyant qu’elle refusoit de passer trente-deux pieds, ils en demandèrent la raison à Galilée. L’honneur de la phi-