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AVERTISSEMENT.

LA pêche est un art dont l’exercice doit être considéré comme infiniment utile sous tous les rapports. C’est la pêche qui occupe & fait subsister un grand nombre de citoyens robustes & laborieux.

La pêche est la première & la meilleure école de marine, où se forme cette classe précieuse de matelots accoutumés à supporter les fatigues qu’offre sans cesse l’élément perfide sur lequel ils passent la plus grande partie de leur vie. La pêche enhardit les hommes à lutter contre les vents & les flots ; elle les rend intrépides dans les dangers, jusqu’à l’audace, & entreprenans jusqu’à la témérité.

La jeunesse & la passion de la gloire peuvent former un bon soldat en une seule campagne, mais il faut qu’un vrai matelot ait fréquenté la mer dès son enfance, pour façonner son tempérament à un élément qui ne lui est pas naturel ; il faut cru’il acquière, par un exercice continuel, une agilité qui le fait, en quelque sorte, planer au-dessus des abîmes qui sont entr’ouverts de toutes parts pour l’engloutir.

Le fils d’un pêcheur suit son père dès ses premiers ans ; il s’embarque avec lui dans de frêles barques, & se familiarise avec les caprices des mers où il doit aller chercher sa subsistance : ses forces devancent son âge, & le portent à des travaux toujours plus grands & plus périlleux. C’est ainsi que les pêcheurs, après avoir fait leur premier aprentissage sur des barques, passent au service du commerce en qualité de matelots, & parviennent par degrés, à servir avec honneur sur les vaisseaux de la République. C’est ainsi qu’accoutumés à braver les dangers de la mer, étant pêcheurs, ils montrent la même intrépidité étant matelots pour affronter les feux de la guerre.

On sent que tout ceci doit s’entendre des pêcheurs qui s’adonnent