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EP1

ËPt.

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ft prend (on jour pour mourir. Le jour arrivé,.il écrit la lettre que nous avons vue enfuite il fé fait defcendre dans un bain d’eau chaude où il expire, après avoir avalé du vin pur.. C’eû le récit de DiogèneLaërce.

Epicureayott plus

de phyfique qu’il n’en falloir pour prévoir qu

un corps exeemvement foible par lui-même, & atténué par une longue diete 8~des douleurs aiguës, ne pourroit foutenir le bain chaud. Il N’ett point de médecin alez hardi pour l’employer dans ces états de foibleffe extrême. On peut donc fuppoiër que le bain lui ÔMle reOe de Cesforces& le Rtmourir.

Ainfi quand Diogène Laërce, Ganendi, Bayle <c !esautres, nous difent,qu’Epicure mourut dans lesdouleursde la. pierre ils difent ce qui eft vrai maisils ne di&ntpas.tout ; &par cette réticence ils nousinduisent à croireque ce fut lapierre qui le fit mourir ; eue té 6t mourir commeta victoirede Géfar fit mout !r Caton ; comme la fiflule fit mourir Atticus, c~-à -dire qu’elle le détermina à prendre fon parti dans ce moment plutôt que dans un autre. Sans cette circonftance la mort d’Epicure pourroit-elle êtré comparée a cette de Léonidas & d’Epaminondas ? Il prit (on jour il fit les

tppréts, il choifit le moyen. C’eneftaHez pour faire croire qu’il mourut libre 8c de (on propre mouvement.

Cela pofé, voici comme on pourroit raifonner fur la lettre dont il s’agit.

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ayant marqué te moment de (a mort, pouvoitne laiffer aucun monument de fes-dernières -penfées. Voulant en ta)uer un, eft-il vraifemblablequ’il ait voutu que ce monument détruifit par un feul mot tout ce qu’il avoit écrit pendant fa vie ; ouquetedétruifan~, it ne t’ait

pas(ënti ? L’équité femble exiger qu’on n’en porte ce jugement qu’après qu’on aura vu queles expreffions de (a lettre ne peuvent recevoir un autre fens.

Epicurea dit qu’il éto~t heureux dans fes douleurs Se que fon bbh !téur venoit de ce qu’it.fë~ rappelloit fes découvertes.

Il femble’que dans (on fy~eme, c’était ~M qu’il devoit parler.

Il faifoit conuder le fouverain bien dans la Gestion de la douleur. H en fouffroit.de cruelles depuis quatorze jours. Mourant ce jour-là il

vu’oit le moment de (a délivrance il y muchoit. : il v étoit. Il pouvoit donc dire je fuis heureux. J) t’ëtoit en effet parce qu’un homme qui foudre depuislong-tems, ne fbuffre plus lorfqti’il touche au terme certain de Cesmaux.

Mais ce bonheur n’étoit-il point troublé par,la P~A~

e~t & M~ Tome Il.

crainte de la mort ? KuUement. La mort n’eft rien, felon Epicure, & ne nous fait rien parce que tant que nous femmes, elle n*e&pas encore 8c que~qu~ndelle eft, nous ne fommes plus ( :). Ne craint-il pas tes fuites de la mort ? Encore moins. Epicure fa rappeUe tes preuves & fes prétendues démonft’rations, où il réduit tout en Mômes qui ne (entent rien. Cette penfée préfente à fon efpnt, & mife en oppoution v~s-a -vis des maux qu’it endure, eft un contre-poids qui emporte & douleur. U voit dans le comb~au’bu H v~ descendre, un fommeil Se une infer’~bilité éternelle. H y a plus cette joie qu’il renent eit tMtte relative au corps, comme elle doit t’être, felon `

Cicéron pour être-te ,fruit naturel de fa p~itofophie. Cela eft évident fou corps ne fauffrira p)us.

Mais d’où vient ce fouvenir tendre pour les enfans de Métrodore ? Que peut-ii en revenir à. fon corps, fur-tout quand ii ne fera pins C’eft un refte de bieni-’aifince dont il fait une dernièra leçon à fes difciples parce que cette vertu nécenaire tout homme dans h fociéte, eft eftentielle à quiconque,met tout fon bonheur iec cette vie. C’eR la f~ùle de F~ttes les vertus qui rapporte au centupte. FJte eh le prix & le garant de )t bienveillance des autres hommes,fanstaqueUeil n’y a dans la vie, ni paix ni {~aiHr,ni sûreté. Epicure ayant eu le tems de méditer une lettre fi courte, en a pefe toutes les exprëSfIonSj 3~il a vu que ce ientiment de tendreffe, venant à la fuite de ceux que fa philofophie avoit approuvés dans le cours. de fa vie pouvoit entrer daast’ordre des rapports dont il avoit penfë que le corps étoit le centre. Fn deux mots ci-devant quand JE/Mu~.reHentoit les douleurs de la faim & de la foif, il buvoit ou mangeoit pour (e délivrer de l’une ou de l’autre ; quand il reffentoit des maladies fuppor. râbles, il les fupportoit, en attendant tes intervattes du mieux, ou le repos-de’la gugrifon. Aujourd’hui qu’il éprouve des maux exceffifs & qui )e menacent, à foixante & douze ans, d’une destruction qui, (e !on fon âge même étoit peu éloignée, tout bi=n confidéré dans le prêtent & ; dans t’avenir, il quitte unpoUe (ouveramement matheureux, où t’~hafard feut, à qui il ne doit rien )’avoit p !ic~.

Diogène le cynique avoit dit

dans le ftyte de ton ccote, qu’il faHoit ~ira provinon de philofophie ou de cordes. Il a cru !ui, qu’il Moit oter Il difjon<~ive, & te munir de tous les deux. Il meurt, non comme le héros d’Utique, en fe poignardant iui-méme tragiquement, dans un moment oil il étoit feu !; mais en s’éteignant do.tCt.ment & peu à peu, au milieu de tes amis. H s’aSFaiuedans un bain d’eau chauda (t)E~.AMen6cec.

Ccc C